Los Angeles Bad Girls : que valent les trois premiers épisodes du spin-off féminin des films Bad Boys ?

Déborah Lechner | 3 décembre 2019 - MAJ : 19/10/2021 09:56
Déborah Lechner | 3 décembre 2019 - MAJ : 19/10/2021 09:56

Avant la sortie de Bad Boys for Life, c'est à la série spin-off Los Angeles Bad Girls d'étendre un peu plus l'univers survolté imaginé par Michael Bay avec Jessica Alba et Gabrielle Union

ATTENTION : BAD SPOILERS !

 

  

WHATCHA GONNA DO ?

Dès janvier prochain, Marcus Burnett (Martin Lawrence) et Mike Lowrey (Will Smith) seront de retour dans Bad Boys for Life, prêche 17 ans après Bad Boys IIEn attendant, c'est la petite soeur de Marcus, Sydney (Gabrielle Union), introduite dans le deuxième volet comme un agent de la DEA et la petite-amie de Mike, qui donne de ses nouvelles dans la série Los Angeles Bad Girls de Brandon Margolis et Brandon Sonnierdiffusée sur TF1 en France.

Après la bande-annonce du film d'Adil El Arbi et Bilall Fallah et l'absence de Gabrielle Union au casting, on avait déjà toutes les raisons de penser que les deux amoureux s'étaient finalement séparés. Le spin-off ne nous a pas donné tort, puisqu'on y apprend que depuis Bad Boys II, Sydney a été virée de la DEA et a rejoint le LAPD aux côtés de Nancy McKenna (Jessica Alba).

 

Photo , Martin Lawrence, Will Smith, Gabrielle Union"Pardon ?"

 

On découvre également que l'ancienne agente des stups a perdu l'enfant qu'elle portait et qu'elle garde précieusement une montre avec le prénom Mike gravée derrière. Ces indices discrets n'interpellent véritablement que ceux qui ont vu les films, mais exigent quand même quelques explications. Sauf qu'après trois épisodes, difficile de savoir si les raisons de sa rupture avec Mike vont clairement être abordées pour ainsi créer un vrai fil conducteur entre la série et les films ou simplement rester au placard comme on le voit venir.

Avec une bonne alchimie entre les deux femmes liées par un sombre passé qui fait office d'intrigue principale et le talent de ses deux actrices, la série aurait le matériel suffisant pour pleinement prendre la direction d'une énième buddy-cop série du style de L'Arme fatale (dont on parlait ici), qui trouvera son public même si elle ne révolutionne rien. En revanche, si elle décide de s'agripper en vain à la franchise dont elle est tirée, elle risque de décevoir et frustrer encore plus les fans. 

 

photo, Jessica Alba "Ce n’est pas très sympa de nous comparer à une série annulée"

 

BAD GIRLS  

Comme Los Angeles Bad Girls n'a ni le réalisateur de Transformers aux commandes ni le budget de ses films, la série s'oblige à reproduire certains aspects de son matériau d'origine à défaut d'avoir le même souffle. Elle n'ose donc pas totalement abandonner les codes des films dont elle n'est pourtant pas du tout dépendante vu qu'elle n'y est que très vaguement liée.

Ainsi, au milieu d'une réalisation basique, Anton Cropper dissémine quelques plans à 360 degrés autour des protagonistes et des touches de slow-motion pour que la démarche de Nancy et Syd soit plus badass ou pour suivre le trajet d'une balle qui va se loger dans un crâne. Ces plans, qui empruntent tout au style de Michael Bay à l'exception de son talent, contrastent trop brutalement avec la fadeur générale de la mise en scène et semblent incrustés dans le seul but de respecter le cahier des charges de la franchise. 

 

photo, Gabrielle UnionGabrielle Union  dans le rôle de Sydney Burnett 

 

Quand ce ne sont pas des clins d'oeil forcés comme la réplique culte de Martin Lawrence, "this shit just got real", reformulée par Jessica Alba, ce sont carrément certaines situations qui sont empruntées à Bad Boys avec plus ou moins de réussite, comme le braquage de l'épicerie ou le passage en boîte de nuit pour soutirer des informations à un trafiquant. Une fois de plus, cela n'aide pas tellement la série à surprendre ses spectateurs. 

Dans une moindre mesure, les pétarades chères à Michael Bay sont également présentes dans la série de Spectrum, avec des explosions, qui n'ont cependant pas à rougir face aux séries du même gabarit, des lance-grenades et des fusillades toutes les 15 minutes pendant lesquelles le duo trouve naturellement le temps de faire des vannes. Bref, rien de neuf sous le soleil de Los Angeles, mise à part la sexualité de Sydney. 

 

photo, Jessica AlbaJessica AlbaGabrielle UnionZach Gilford et Duane Martin

 

BAD TRIP 

Si le pilote est assez accrocheur et que NBC a été un peu dure en le rejetant, les deux épisodes suivants annoncent clairement une baisse de régime inquiétante. Le premier épisode réussit à créer une bonne harmonie entre l'affaire du LAPD en cours et l'intrigue principale autour de Syd, ce qui lui donne un rythme agréable, appuyé par une bande-son hip-hop qui dynamise encore plus l'ensemble et nous rappelle bien l'univers de Bad Boys.

Mais le dynamisme de la série se perd dès le deuxième épisode, toujours réalisé par Anton Cropper. Le passé des deux femmes est au coeur de l'attention, alors que le scénario proposait à côté de ça des pistes intéressantes, comme la traque d'un tueur en série qui sortait des sentiers battus. Mais cette affaire du LAPD n'est en réalité qu'une toile de fond qui ne sert qu'à nous en apprendre plus sur le parcours de Nancy.

Une fois le coupable arrêté à la va-vite, on ne s'intéresse même pas à ses motivations et on ne le revoit tout simplement plus, ce qui nous laisse un peu sur notre faim. Même constat pour le troisième épisode dont l'enquête de la police peine à nous intéresser, étant donné qu'elle n'a aucune importance et sert plutôt à suivre les deux sidekicks rigolos joués par Duane Martin et Zach Gilford

 

photo, Jessica AlbaLe LAPD en action

 

Au final, le scénario avance presque trop vite. En trois épisodes, on connaît déjà la vérité sur les deux femmes et on se demande bien ce que la série va pouvoir nous pondre pour nous garder en haleine ou nous donner envie de continuer, parce que l'expédition punitive ne va pas nous intéresser très longtemps. Avec la perte d'un enfant pour Syd et la réhabilitation de Nancy, l'histoire pourrait prendre une tournure un peu plus dramatique et torturée, ce qui proposerait une réelle nouveauté. 

La série Los Angeles Bad Girls pourrait être une quelconque série policière, loin d'être mauvaise et qui réussirait à capter une audience. Mais les quelques éléments reliant la série à la franchise Bad Boys pourraient bien frustrer les fans s'ils sont abandonnés en cours de route et laissés sans explications. 

Les trois premiers épisodes de Los Angeles Bad Girls sont diffusés dès ce mardi 3 décembre sur TF1.

 

photo, affice

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commentaires
Miami81
23/01/2020 à 23:37

Franchement vous êtes gentils. Il n'y a pas grand chose à rattraper sur la série. Montage mal fichu, cadrages manquant de logique, lumières saturées virant au vert (!!) pour les intérieurs et au jaune éblouissant pour les extérieurs, scénarii d'une banalités affligeante et scènes d'action franchement ratées (scènes de combat) et vieillottes même pour une série de network. Je veux bien croire que la 1ère scène automobile soit un hommage à Bad Boys 2, et ses cameras embarquées, mais là, c'est beaucoup trop et avec un cadrage incompréhensible et parfois risible (c'est quoi cette camera qui filme par dessous?). Les personnages ont des comportements illogiques comme le chef de la police du pilote dont le comportement bizarrement hystérique n'a rien à voir avec sa voix française. Et étonnamment, Jessica Alba n'est pas crédible dans les scènes d'action.

tenia54
03/12/2019 à 21:08

@syroz : l'industrie audio-visuelle n'a pas attendu notre époque pour se rendre compte que le Guns with Girls vend plutôt bien.

syroz
03/12/2019 à 20:58

Bof.
Par contre j'ai hâte de voir le remake coréen Old Girl et l'anime Astro Girl.
Et les très attendus Demolition woman et No country for old women.
Les gars du marketing semblent au bout de leur vie lol.