Les flops séries 2018 de la rédaction

La Rédaction | 1 janvier 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 1 janvier 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

C'est l'heure des flops (séries). Et on ne vous fera pas l'affront d'écrire une intro pour présenter le concept ou l'originalité de l'article. Puisque personne ne la lirait de toute façon.

Bonne lecture, joyeux Noël et bonne année.

 

photo, Macaulay CulkinSponsorisé par le vrai esprit de Noël

 

ALEXANDRE JANOWIAK

1. MANIFEST

Tout simplement parce qu'il y en a assez des nouvelles séries qui prennent les spectateurs pour des imbéciles en faisant la même chose que les séries à succès (ou pas) des années 2000. Dès son pitch de départ Manifest ressemblait à un mix des 4400 et de Lost, les disparus. Au visionnage, c'est encore pire puisque la série reprend aussi des idées chez HeroesPrison Break, MentalistMedium et Fringe (et on en oublie sûrement d'autres).

Alors en plus d'avoir 15 ans de retard dans tous les domaines, d'être filmé avec les pieds, d'avoir des effets spéciaux déplorables, des personnages qui n'ont pas intérêt et des interprètes qui n'en ont pas plus, impossible de ne pas le placer en haut du flop. Et dire que c'est produit par Robert Zemeckis...

 

photo, Josh Dallas"Ferme les yeux mon fils, on regarde vraiment une série nulle"

 

2. THE ROMANOFFS

Plus qu'un flop, The Romanoffs est surtout une immense déception. Sur le papier, la nouvelle série de Matthew Weiner avait de quoi intriguer et interpeller : anthologie de huit épisodes sur la (fausse) descendance de la célèbre famille impériale russe aux airs de comédie dramatique et porté par un casting en or dont Christina HendricksIsabelle HuppertAaron EckhartCorey StollAmanda PeetRadha Mitchell ou Kathryn Hahn.

Au final, les épisodes sont beaucoup trop longs (entre 1h et 1h30), manquent totalement de rythme et de dynamique en conséquence, leur écriture est d'une pauvreté abyssale et leur réalisation des plus insipides. Il y a bien ici ou là quelques bonnes idées à se mettre sous la dent, bien insuffisant cependant pour contenter un minimum. Le génie du créateur de Mad Men est-il parti en fumée ? On espère que non...

 

photo, Isabelle Huppert, Christina HendricksChristina Hendricks et Isabelle Huppert jouent parfaitement, ça sauve un peu le tout

 

3. 13 REASONS WHY SAISON 2

Que dire de la saison 2 de 13 Reasons Why qui n'a pas déjà été dit à propos de la saison 1 ? La série manque toujours d'un vrai sens du rythme, pâtit de nombreuses facilités scénaristiques, de choix narratifs poussifs (et calqués sur la première), d'une mise en scène d'une pauvreté abyssale et d'un opportunisme malheureux.

Si la série met toujours l'accent sur des thématiques importantes et a le mérite de les montrer du doigts, ses intentions questionnent en permanence. Au visionnage, on a l'impression que le show est plus opportuniste qu'il n'est un véritable dénonciateur de la société actuelle. Dommage. 

 

Photo Justin PrenticeLa fin d'un des meilleurs plans de la saison (un des trois seuls bons)

 

CHRISTOPHE FOLTZER

1. CASTLE ROCK

Ah on l'attendait ce Castle Rock, ce carrefour de l'oeuvre de Stephen King, et on avait bien tort. Parce qu'au final, on a plus l'impression d'avoir perdu de précieuses heures de notre vie que nous ne pourrons jamais récupérer. Manifestement, J.J. Abrams nous refait le coup de Lost, les disparus, en laissant ses scénaristes balancer pleins de pistes qui ne serviront jamais.

En plus, la série ne fait jamais honneur au talent du maître de l'horreur, utilisant ses références comme des clins d'oeil frauduleux alors que la logique voudrait qu'ils aient une vraie raison d'être dans cet univers. Mais non, on s'en fout, parce qu'on a une autre histoire à raconter. Brumeuse et ennuyeuse d'ailleurs, l'histoire. C'est assez gênant de se dire qu'on a maté une série qui aurait pu être fait dans les années 90 par la chaine ABC, et qui aurait déjà été pourrie à la base. Vivement la saison 2 quoi....

 

photo, Mark Harelik, Mark Harelik

 

2. LES NOUVELLES AVENTURES DE SABRINA 

On était déjà pas super fan de la version sitcom Sabrina, l'apprentie sorcière, mais on attendait quand même cette relecture sombre et glauque du personnage emblématique d'Archie Comics. Mais, dans l'impatience, on avait oublié qu'il s'agissait d'une série Netflix. Si le network nous propose des bijoux, il est aussi responsable d'un certain formatage de ses fictions. Et Les nouvelles aventures de Sabrina en est malheureusement un douloureux exemple.

Essayant de surfer sur la vague SJW à base de #MeToo, d'égalité et de représentation des minorités, la série se prend les pieds dans le tapis dès les premières minutes. Parce qu'elle ne sait pas rythmer ses épisodes, parce qu'elle a au fond trop peu de choses à raconter en si longtemps et donc elle étire, étire, étire, jusqu'à la nausée. Mais le plus gros problème, c'est ce choix curieux de traiter l'aspect fantastique avec un effet cul de bouteille qui gêne énormément la lecture de l'image. En plus de nous sortir de l'ambiance, en plus d'être inutile et poseur. Bref, cette série se plante en beauté en essayant de devenir ce qu'elle n'est pas.

 

photo, Kiernan Shipka

 

3.  13 REASONS WHY 

Ça revient souvent dans nos flops cette année, mais les Social Justice Warriors nous gonflent comme c'est pas permis. On ne va pas entrer dans le débat philosophique, ce n'est pas l'endroit, mais disons que, si le combat est au fond légitime, le fait qu'il ne soit mené que sur un plan émotionnel, fonctionnant par stratégie de choc, le rend dangereux. Parce que la jeunesse de ces Warriors les ampute d'une expérience de vie indispensable pour comprendre toutes les données du problème, parce que leurs égos gonflés à bloc dans les réseaux sociaux leur interdisent d'envisager un autre point de vue que le leur, condition sine qua non pour comprendre un problème et trouver une solution.

Et 13 Reasons Why représente bien cette pensée dictatoriale et politiquement correcte qui prend corps ces dernières années. En plus d'être du gros drama à la papa pour chouineuses, de culpabiliser ses personnages et ses spectateurs à outrance, alors que bon, une bonne paire de baffes dans la gueule aurait réglé le problème en 2-2. L'auteur de ces lignes a vu 30 secondes de la saison 2 mais la 1 était déjà tellement nase qu'il n'y a pas de raison que ça s'améliore ensuite.

 

Photo Dylan Minnette

 

GEOFFREY CRÉTÉ

1. HOUSE OF CARDS SAISON 6 

Quelle déception. Si la série a perdu de son souffle au fil des saisons et ce, dès la deuxième année, cette conclusion était l'occasion attendue de clore la tragédie des Underwood pour tout rééquilibrer. Le départ de Kevin Spacey était un poids mort à traîner, mais l'ascension de Claire Underwood étant largement amorcée, tout était en place. 

A l'arrivée, il y a pourtant une saison molle, qui ne raconte rien, et se contente de rejouer les mêmes scènes, encore et encore. Pas d'antagoniste notable, pas d'enjeux clairs, et toujours ces bricoles de scénariste usées jusqu'à la corde pour sauver les héros : la saison 6 de House of Cards fait peine à voir, tant elle rame et tourne en rond. Et ce n'est pas ce grand final grotesque entre Claire et Doug qui permettra de quitter ce monde avec une sensation de satisfaction. Au contraire : avec cette dernière ligne droite, la série hier glorieuse et palpitante, se ramasse gravement et salement.

 

photo, Robin WrightBye bye Underwood et bon débarras

 

2. AMERICAN HORROR STORY SAISON 8

Pour les plus courageux, il était possible d'espérer. Malgré des saisons 5, 6 et 7 particulièrement chaotiques, mal maîtrisées voire profondément médiocres, l'anthologie de Brad Falchuk et Ryan Murphy jouait encore une fois la carte de l'espoir avec pour la première fois un crossover entre les saisons. Les mondes de Murder House et Coven devaient ainsi entrer en collision, sur fond d'apocalypse. 

Un programme alléchant certes, mais qui ne peut masquer les énormes problèmes de la formule - et le fait que personne ne semble s'en soucier outre mesure. Galerie de personnages aussi grotesque que sous-exploitée, mollesse effroyable de l'intrigue, évaporation des enjeux dès le pilote, incapacité à déterminer une course de récit et impression persistante que tout ça ne mène nulle part : Apocalypse enterre de plus en plus ce beau projet initial d'anthologie horrifique. 

 

Photo, Sarah PaulsonMême Sarah Paulson ne peut sauver ce truc

 

3. HOMELAND SAISON 7

Oui, cette série existe encore. Si tout le monde l'a très vite jetée à la poubelle après l'avoir trop vite encensée à outrance, Homeland a eu un petit sursaut vers les saisons 4 et 5. En prenant de plus en plus une trajectoire à la 24 heures chrono, elle laissait espérer un bon thriller mi-ridicule mi-politique, surtout avec une Amérique désormais gouvernée par une présidente trouble et inquiétante. Pas de quoi en faire un grand cru, mais de quoi y trouver une solide production dans le genre.

Cette saison 7 confirme pourtant que Homeland a cramé tout son carburant et le peu de dignité qui lui restait. Enième problème de santé et de médocs pour Carry, énièmes désobéissances et manigances en coulisses... Le cirque devient tristement grotesque, et n'a tellement plus de raison d'être que cette septième saison n'énerve même pas. Elle mérite plus l'oubli et le silence. 

 

Photo Claire Danes, HomelandCherche un autre job Claire stp

 

SIMON RIAUX

1. JACK RYAN

Tout le monde aime une bonne série d’espionnage. Encore faut-il qu’elle ait quelque chose de sérieux à nous mettre sous la dent. Le romancier Tom Clancy n’a jamais caché son positionnement politique passablement droitier et moraliste, mais au sein de récits extrêmement rythmés et versant volontiers dans le n’importe quoi, ce qui désamorçait les aspects les plus simplets de son nationalisme.

C’est tout l’inverse ici, puisque Jack Ryan souffre du syndrome post-24 Heures Chrono, et s’avère incapable de jouer la carte du divertissement spectaculaire, tout comme il se révèle terriblement creux et stéréotypé dans son appréhension du monde contemporain et des menaces qui y règnent. Emmêlé dans ce salmigondis va-t-en guerre, John Krasinski ne peut rien faire sinon froncer éternellement les sourcils, pendant que ses collègues débitent ânerie sur ânerie.

 

photo, John Krasinski

 

2. LES NOUVELLES AVENTURES DE SABRINA 

L’investissement de Netflix et une paire de bandes-annonces particulièrement alléchantes laissaient espérer beaucoup de Sabrina. Mais cette série dérivée de l’univers Riverdale (Archie Comics) doit bien plus aux pires éléments de sa série-mère qu’à un véritable trip satano-pop.

Chacun percevra différemment le féminisme revendiqué haut et fort dans Les nouvelles aventures de Sabrina, mais il paraît incroyablement artificiel et mécanique, plaqué sur des personnages auquel le récit ne donne jamais de raison de croire. Plus embêtant, il sert de rouleau compresseur de simplification à la mythologie, qui fait de la sorcellerie un autre champ d’expérimentation du patriarcat, au risque d’en simplifier tristement l’héritage mythologique. Enfin, les carences esthétiques de l’ensemble et l’abus dramatique du flou numérique en post-production achèvent de donner l’illusion d’une production au rabais.

 

photo

 

3. CASTLE ROCK

Écrivain prolifique, Stephen King a révolutionné la littérature fantastique anglo-saxonne. Auteur de dizaines de romans, l’artiste a également rédigé quantité de nouvelles plus troublantes les unes que les autres. L’idée de rassembler et mixer ces îlots de cauchemar dans une série située dans la ville mythologique de Castle Rock  avait de quoi nous rendre complètement malades.

Mais encore aurait-il fallu que Castle Rock ait un embryon d’idée quant à sa direction globale, ou soit porté par un semblant de direction artistique. Le résultat n’est qu’un amoncellement de clins d’oeil stériles et sans lendemain, de personnages sous-écrits, de facilités scénaristiques et de sur-place narratifs. Quant au casting, c'est littéralement un crève-coeur de voir autant de talents convoqués pour occuper un espace si invraisemblablement creux. Et alors qu’une seconde saison basée sur l’univers de Shining se profile, il sera bien difficile de trouver la motivation pour se pencher dessus.

 

photo, Andre Holland, Sissy Spacek

 

LINO CASSINAT

1. TROIE, LA CHUTE D'UNE CITÉ

Le principe de Troie : la chute d'une cité, en dehors d'être incroyablement ringarde dès son premier quart d'heure au point de réhabiliter instantanément les séries Hercule et Xena, la guerrière, c'est en gros de faire tout pareil que le film Troie, mais en ré-incluant les Dieux au récit et en n'ayant absolument pas le budget pour ses ambitions.

En résulte une série si éreintante et pénible qu'elle en est douloureuse, dont le premier épisode seul paraît durer une éternité (à sa décharge c'est aussi le plus mauvais). Mêlant platitudes, lecture enfantine de la mythologie et mauvais goût kitsch notoire, Troie : la chute d'une cité est une purge. Tout simplement.

 

photoOhlàlà...

 

2. AD VITAM

On était contents de retrouver enfin Garance Marillier après Grave pourtant. Finalement, on aurait préféré attendre encore un peu, plutôt que de la voir se perdre dans les méandres néoneuses d'Ad Vitam. Tentaculaire gloubiboulga incompréhensible faisant référence à tout et n'importe quoi, du FN aux "jeunes radicalisés" en passant par l'extrêmisme religieux, la drogue, le suicide, le fossé générationnel et même le sens de l'existence, Ad Vitam fait feu de tout bois sans rien comprendre à ses enjeux, un véritable canard sans tête pyromane, et s'enlise dans des représentations caricaturales de la jeunesse à la limite de l'insulte.

Il ne faudra pas non plus compter sur la simple appréciation primaire de l'intrigue, puisqu'elle ne va nulle part et ne prend même pas la peine de se résoudre clairement, ni sur le cachet de l'univers, fainéant et fumiste : le futur se résume ici à mettre des néons ou à tuner son casque de moto avec une guirlande en espérant que ça passe. C'est digne des clips de Claude Violante et ça passe pas du tout.

 

photo, Niels SchneiderNiels Schneider, jeune blasé de la life

 

3. ALTERED CARBON

Compte tenu des autres séries sur la liste, on reconnaît que c'est assez méchant pour Altered Carbon, et à vrai dire, il s'agit plus d'une immense déception que d'un véritable étron audiovisuel. Pour autant il faut regarder les choses en face : malgré un potentiel énorme, Altered Carbon est franchement ratée, une preuve par l'exemple qu'avoir un bon traitement importe plus que d'avoir de bonnes idées.

La série de Laeta Kalogridis est percluse de concepts intéressants et de thémes passionnants à explorer, mais l'accent a été mis sur une enquête sans saveur, un symbolisme niveau bac à sable trop conscient de lui-même et une direction artistique et technique honteuses (et curieusement très cheap) passé l'épisode 4. Il va falloir un grand coup de gouvernail pour la saison 2, et c'est déjà mal barré puisque Joel Kinnaman, principal atout de la saison 1, n'est déjà plus de la partie. Misère.

 

photo hayley lawMon dieu ce costume...

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commentaires
Simon Riaux
04/01/2020 à 13:16

@Deadsline

Nan mais attendez, si vous souffrez à la lecture, imaginez comme c'est dur pour nous.

On fait pas un métier facile.

Deadsline
04/01/2020 à 02:19

Bon au final on est d’accord pour dire que la vraie purge c’est cet article ;)

Luuzz
02/01/2019 à 02:53

Je ne suis pas du tout d'accord pour Homeland. Je trouve les thèmes toujours en concordance avec la réalité. Ils abordent des sujets d'actualités avec un tel réalisme !!

sugarman
01/01/2019 à 23:14

moi j'ai adoré altered carbon, mais perso mon flop de l'année 18 :
- Frontier fin wtf et fini rapido, le méchant meurt de façon idiote et ultra rapide, sans sortie pour son niveau après 3 saisons qui montaient montaient, pour au final rien... pareil pour le major et parti sans scène...
- Plebs pareil niveau sortie de perso, Fry dégagé par une pierre, remplacé par un blondinet idiot, bof, le pervers que jouait Fry avait au moins l'avantage d'apporter des blagues sur la perversion des romains...

ça va perso 2 flops

Moi-même
01/01/2019 à 17:49

Évidemment tout est question de goût, mais je ne suis clairement pas d'accord avec vous En ce qui concerne Altered Carbon.
Moi, j'ai adoré.
Ce n'est pas parfait, bien sûr, mais j'ai trouvé ça vraiment excellent, et c'est sans parler de la beauté des effets, et de tout le reste aussi d'ailleurs...

RiffRaff
01/01/2019 à 17:39

Je vous trouve durs avec Altered Carbon, perso j'ai plutôt apprécié. Le principal reproche c'est l'impression de n'avoir qu'effleuré l'univers proposé(dont les possibilités sont énormes), et j'espère que la saison 2 prendra plus de hauteur.

Perso pas de vraie mauvaise série cette année, seulement une déception: Casa de papel, que j'ai trouvée assez moyenne, après la série m'a été tellement survendu que j'en attendait certainement trop.

Andarioch
01/01/2019 à 15:18

Bah
Castle rock n'est pas si mauvais, à conditions que les pistes soient exploitées plus tard.
Jack Ryan se laisse regarder sans déplaisir.
Par contre altered carbon est un vrai bon kiff selon moi. Rien que d'imaginer un gros hell's barbu aller voir ses potes pour leur dire qu'il va interpréter une grand mère latina...
Le thème donnent des possibilités assez efficacement exploitées, les acteurs assurent, on en prend plein les pupilles (pour une série). Bien, quoi!