X-Files : on fait le point de cette saison 11 à mi-parcours

La Rédaction | 5 février 2018
La Rédaction | 5 février 2018

Alors que la saison 11 de X-Files est arrivée à la moitié de sa diffusion, il est temps de se pencher à nouveau sur ce qui a de plus en plus des airs de naufrage cosmique.

ATTENTION QUELQUES SPOILERS !

 

 

L'HEURE DE LA RÉSURRECTION ?

Après une saison 10 particulièrement frustrante et creuse, on se demandait comment Chris Carter et ses scénaristes chevronnés pouvaient encore réanimer ce qui fut une des séries majeures des années 90, un accomplissement narratif et stylistique dont on sous-estime encore très souvent l’importance. La réponse paraît désormais irrémédiablement simple : X-Files est au bout du rouleau, totalement vidée de sa substance.

 

PhotoDeux héros en bout de course

 

Le premier épisode de cette saison avait donné le la. Une intrigue en roue libre, qui n’hésitait pas à contredire tous les acquis et héritages de l’aventure, un cachet visuel aux abonnés absents, des acteurs peu investis… Le showrunner laissait libre court aux carences apparues en 2016, avec ce qui ressemblait fort à une absence totale de hauteur de vue. Et sans surprise, les épisodes suivant sont à l’avenant, malgré l’investissement d’auteurs habitués à l’univers X-Files.

Le plus rageant concernant cette première moitié de saison, est peut-être de constater que les loners ou semi-loners parviennent à agiter régulièrement des concepts aguicheurs sur le papier, mais la série est désormais tout à fait incapable de les embrasser. Comme si la formidable machine à générer de l’imaginaire paranoïde était définitivement grippée.

 

PhotoGillian et David voyant le résultat...

 

PAS DE SUITE DANS LES IDÉES

On pense bien sûr à The Lost Art of Forehead Sweat, qui tente de s’avancer sur le terrain du méta, de la réflexion sur la pulsion nostalgique qui anime actuellement aussi bien Hollywood que les spectateurs. Mais le chapitre a beau se plier en quatre pour nous surprendre et proposer des idées ludiques, son tempo inégal, sa photo gentiment moche et la confusion qui semble présider à l’interprétation de Mulder et Scully, l’empêchent de dépasser le stade de petit tour de passe-passe de scénariste.

 

PhotoUne photographie terriblement dénuée de caractère

 

Avec son mélange d’intrigue autonome et de salmigondis mythologique, Ghouli se prend les pieds dans à peu près tous les tapis qui trainent. Le point de départ, un loner basé sur la paralysie du sommeil, était pourtant riche de possibilités, et à même de permettre au récit de se téléporter du côté de l’horreur pure, que X-Files a souvent parfaitement digéré. Mais en greffant l’épaisse intrigue mythologique concernant le fils disparu de Scully sur ce point de départ sanguinolent (l’épisode s’ouvre sur une séquence sympathiquement tranchante), ce chapitre s’embourbe et ne sait pas où donner de la tête.

Et ce n’est pas l’ombre des Lone Gunmen dans This, dont Glen Morgan a la charge, qui parviendra à inverser cette sinistre tendance. Ce qui se dégage de cette première moitié de saison 11, c’est le sentiment que l’heure d’X-Files est passée, qu’en se délocalisant à Los Angeles, en n’adressant jamais l’âge de ses héros, et en mettant toujours plus de côté leur nature d’enquêteur, la série, comme la vérité, est ailleurs.

 

Affiche

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commentaires
Thedaay
09/04/2018 à 10:08

Beaucoup de mauvaise foi dans ces critiques décidément. A vous lire on a l'impression que tout est à jeter, alors que quand je regarde, j'ai vraiment l'impression que cette saison a été produite dans la foulée des autres et ce sans avoir cet intervalle de 15 ans dans les dents.

Juste un commentaire à propos de : "du côté de l’horreur pure, que X-Files a souvent parfaitement digéré"

Quand je les avais regardé lorsque j'avais 10-12 ans oui, mais quand je me suis acheté toutes les saisons 10 ans plus tard, je n'ai pas ressenti l'horreur pure. Certains étaient plus stimulant que d'autres pour votre palpitant, rares étaient les épisodes qui faisaient réellement flipper (5-6 sur les 200), donc qu'aucun des 10 derniers épisodes ne vous ai fait faire des cauchemars était légèrement prévisible....
Votre référentiel a changé, vous devriez comparer avec un des anciens épisodes pour être objectif.

Lemartien
08/02/2018 à 23:57

C'est tourné à Vancouver. On parle de l'âge des persos dans le 11x03. La saison est meilleure que la 10. Donc l'article passe à côté du sujet pour être pertinent

Guigui le gentil
08/02/2018 à 14:22

Je suis d'accord sur le fond mais je trouve que l'article est trop dur malgré tout. Concernant l'épisode 11x05 sur William, voici qui devrait peut-être vous redonner du grain à moudre : https://youtu.be/bz4_gTphi1w

Gaïa Sensei
06/02/2018 à 12:06

Tu sais que c'est la fin des X-files quand:
-Scully utilise une tablette en voiture.

Baneath88
05/02/2018 à 19:19

Globalement d'accord avec l'analyse livrée ici, même si je ne serai pas aussi négatif. Oui, l'aspect horrifique et indépendant de ces Loners me semblent bien moins efficaces qu'avant. La faute à une direction parfois floue entre histoire en solo et mythologie XXL. C'était déjà le cas sur la précédente saison et c'est dommage que la onzième suive la même voie. Malgré ce caractère bancal qu'ont la plupart de ces 5 épisodes, l'alchimie entre les interprètes reste solide et l'épisode 4 (The Lost Art of Forehead Sweat) est un pur délice. Je remarque par contre une mélancolie dans cette première partie (questionnement & dialogues souvent introspectifs) qui confère à chaque épisode l'impression d'un bilan avec le grand départ. Il parait établi qu'X-Files tirera sa révérence à l'issue de cette saison 11 (Gillian Anderson a été claire, tout comme les audiences de cette nouvelle saison jusque là).
Comme beaucoup, j'aimerais qu'au moins un des 5 derniers épisodes offre une dernière bouffée d'angoisse, un dernier monstre marquant, un personnage qui hante,...Juste un dernier frisson avant de partir.