Episodes Saison Mr. Robot Saison 2 épisode 3 : le phénomène de l'été dernier est-il à la hauteur des attentes ?

Geoffrey Crété | 23 juillet 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
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Poster

Petit phénomène de l'été 2015Mr. Robot est de retour avec une deuxième saison très attendue, qui sera surveillée de près et devra être à la hauteur. 

Le titre de la fabuleuse série Halt & Catch Fire fait référence à une mythique instruction de langage informatique, qui lance la machine au maximum de ses capacités, au risque d'en perdre le contrôle et entraîner son autodestruction. Le troisième épisode de la saison 2 de Mr. Robot, une autre série coup de coeur sur la technologie et l'âme humaine, s'intitule Kernel Panic : "la panique du noyau", funeste signal d'une machine qui rencontre des erreurs insurmontables. Et après seulement trois épisodes, la deuxième saison de la série de Sam Esmail prend effectivement une direction résolument noire.

ATTENTION SPOILERS

 

Photo Rami Malek

 

FUN SOCIETY AMUSEMENT LLC

L'épisode 3 s'ouvre sur un flashback : Mobley et Romero marchent à Staten Island. Romero raconte une série de faits divers dignes de l'introduction de Magnolia, et ouvre les portes du futur QG de fsociety. La salle d'arcade appelée à l'origine Fun Society a perdu deux lettres sur son enseigne, révélant ainsi la naissance du mouvement et la spirale de chaos enclenchée par un funeste destin.

L'inéluctable semble plus que jamais au coeur de la série. Mobley découvre le cadavre de Romero qui, couplé au meurtre de Gideon, annonce un retour de flammes pour fsociety, qui a éveillé un monstre abstrait et destructeur. L'aplomb de Darlene, qui reste encore en arrière-plan, n'est pas suffisant : Mobley et Trenton commencent à croire que Dark Army a décidé d'effacer les traces de l'opération, et donc de les éliminer. 

 

Photo Carly Chaikin

 

"THE SCREAM IN MY MIND IS COMING BACK"

Mais la guerre est également à l'intérieur. Elliot est dans une sombre impasse construite par un Mr. Robot qui tourne en boucle. Le héros se débat face à son dieu. Sur un morceau de Mishima composé par Philip Glass, il réavale les pilules récupérées dans son vomi, ultime geste désespéré pour reprendre le contrôle. Un temps, il pense avoir vaincu le démon grâce aux médicaments. Elliot rouvre grand les yeux, réhabite le monde, retrouve la parole. Mais la parenthèse enchantée n'est qu'un énième leurre : Mr. Robot a laissé place à des insomnies qui l'éloignent encore plus de la réalité, et en font un espace pixellisé, comme un gigantesque bug dans la matrice. 

Elliot n'a plus d'issue, plus d'espoir. Il s'est essayé à la religion dans un groupe de soutien, mais craque : "Si j'écoute pas mon ami imaginaire, pourquoi je devrais écouter le vôtre ?". Séparé de la technologie dans sa cure désintoxication, il bug pourtant dans le néant de son existence, impuissant face à une vague qui semble vouée à l'avaler. Le public s'interroge : et si Elliot avait d'autres hallucinations, et que Mr. Robot avait d'autres émissaires sous des visages différents ?

C'est là qu'entre en scène Ray (Craig Robinson). L'homme au chien, philosophe à ses heures perdues, se dessine peu à peu : il a une santé fragile, il parle à sa femme décédée, il trempe dans des histoires louches, il a besoin d'un hacker. Bien moins innocent que prévu, il offre quelques clés à un Elliot désemparé, qui en retour devrait tomber dans ses filets.

 

Photo Rami Malek

 

"THAT NIGHT WE BECAME GODS"

Trois épisodes et les héros ne se sont pas encore croisés. Elliot, Darlene et Angela sont isolés, guerriers solitaires dans leurs quêtes. Poupée blonde mortifère, Angela se voit offrir une opportunité étrange : après un chic dîner, l'insondable et machiavélique Phillip Price lui donne un disque avec des preuves incontestables pour détruire la vie de deux hommes qui ont joué un rôle dans le Washington Township Scandal, qui a tué ses parents. Les scènes entre les excellennts Portia Doubleday et Michael Cristofer, précises et glaciales, sont parmi les meilleures autour du personnage d'Angela, qui pourrait se révéler surprenant cette saison.

 

Photo Portia Doubleday

 

En marge, Dominique DiPierro, interprétée par Grace Gummer, intègre véritablement l'intrigue. L'agent du FBI habitée par quelques phobies sociales, rongée par les insomnies comme le héros, qui roule des joints pour convaincre la mamie Romero de lui parler, sera sans surprise mise sur la piste de fsociety. Il faudra bien une personnalité étrange et anormale pour pister les héros, et ouvrir les yeux pour voir l'évidence. Au-delà de la touche humoristique, parfaitement incarnée par Gummer, DiPierro va vraisemblablement amener une importante dimension policière à l'histoire, rajoutant un degré de menace à fsociety.

La saison 2 de Mr. Robot jouit donc d'une efficacité certaine, et d'une confiance qui transparaît à tous les niveaux (l'épisode dure un peu plus d'une heure, et s'étire pour imposer un rythme qui aurait certainement été étouffé sans le succès de la saison 1). Sam Esmail réalisera tous les épisodes d'une série qui devrait confirmer toutes ses qualités dans sa deuxième année, et sait parfaitement jouer avec le spectateur. Le mystère Tyrell reste ainsi au coeur de l'histoire : l'épisode s'ouvre sur la conversation téléphonique entre Elliot et lui, qui prend un malin plaisir à teaser les événements opaques de la nuit où ils sont "devenus des dieux". Aucun détail intelligible, mais aucun doute : Mr. Robot a encore de beaux projets.

 

Photo Rami Malek

 

 

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Working Joe
23/07/2016 à 00:02

Au Comic Con, ils ont justement dit que quelque chose d'énorme attendait Angela, et que ça allait faire l'effet d'une bombe...

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