Episodes Saison Fear the Walking Dead Saison 2 : le feu aux poudres (mid-season finale)

Geoffrey Crété | 23 mai 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
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Fear the Walking Dead S2 E7

En six épisodes, la saison 1 de Fear the Walking Dead n'a convaincu ni de son intérêt (l'idée de revenir aux origines de l'épidémie a vite été oubliée) ni de son efficacité. Avec 15 épisodes et des personnages désormais installés, la deuxième saison n'aura plus d'excuses.

ATTENTION SPOILERS

Parmi les nombreux points communs entre Fear the Walking Dead et sa série-mère The Walking Dead : cette coupure à la mi-saison, censée dynamiser l'année et gonfler l'enthousiasme avec un mi-season finale. Après 8 épisodes sur les 15 prévus, la deuxième saison du spin-off marque donc une escale dans un épisode en théorie plus spectaculaire.

L'épisode 8, Shiva, sera donc l'occasion pour les scénaristes de remuer les protagonistes, bouleverser les relations et allumer quelques mèches pour impressionner. Et qui sera étonné de constater que là encore, l'insatisfaction règne en maître ?

 

Fear the Walking Dead S2 E7

 

THE BEGINNING IS THE END IS THE BEGINNING

Celia entre donc dans la liste des antagonistes les plus durables de FTWD : deux épisodes. Convaincue que l'épidémie n'est pas une fin mais un début ("This is not apocalypse. This is our beginning. Life eternal."), déterminée à exclure Victor de ce faux paradis, la matriarche de la communauté sera vaincue par Madison. L'occasion pour Kim Dickens d'avoir enfin quelque chose à défendre : le choix de tuer cette ennemie, qui commence à détourner Nick de sa mère, en l'offrant à ses "enfants" monstrueux.

Il y avait là matière à dessiner d'un trait assuré cette Madison, enfermée depuis le début de la série dans une posture d'observatrice. Il y a au final la sensation, encore une fois, que la chose a été accélérée. La scène en question n'est pas seulement bâclée, dénuée de tension, et intercalée dans un enchaînement de péripéties qui en atténue la puissance ; elle est également une nouvelle démonstration de l'incapacité des scénaristes à oser plonger dans leur histoire, et emporter avec eux les héros. Dans une série plus équilibrée, plus mature, Celia et son décor auraient été étirés sur quatre ou cinq épisodes, permettant ainsi d'installer les enjeux. Ici, tout est sacrifié sur l'autel d'une pseudo-efficacité, censée éviter au spectateur d'avoir à s'immerger dans l'histoire pour la saisir.

 

Fear the Walking Dead S2 E7

 

AU NOM DES FILS

Cette faiblesse brise toutes les tentatives de la série, de la fin tragique de Daniel (qui pourra peut-être justifier l'existence d'Ofelia, figurante depuis le début de la saison) à la métamorphose de Nick. Ce personnage très apprécié des fans s'embarque pourtant dans une odyssée intéressante, placée sous le signe d'une hubris qui donne une couleur étonnamment sombre à FTWD. Sauf que la chose aurait mérité un traitement plus subtile, plus assumé, et plus convaincant que cette crise de foi incarnée par une Celia passée à la vitesse éclair dans la saison.

Plus réussie car amorcée depuis plusieurs épisodes, la transformation de Chris continue et permet à la série d'ouvrir de nouvelles perspectives puisque le garçon entraîne avec lui son père, Travis. C'est probablement l'élément le plus solide de FTWD, le moins évident mais possiblement le plus excitant si la suite assure ce virage. 

 

Fear the Walking Dead S2 E7

 

QUI A PEUR DES WALKING DEAD ?

Ce sous-sol où Celia, Madison puis Daniel rendent visitent aux zombies illustre l'étrange rapport qu'a la série aux morts-vivants. Inoffensifs car repus, réduits à une décoration de luxe, les walkers sont devenus des accessoires pour FTWD.

Et c'est peut-être là la seule vraie différence entre le spin-off et la série-mère. Celle que personne n'attendait et dont personne ne veut : la place accordée aux zombies. FTWD entretient de dangereuses ressemblances avec son modèle dans ses thématiques et ses ficelles. Toutefois, les zombies restent désespérément en retrait dans le décor. Au point de n'être une menace pour aucun des héros, dans ce mi-season finale et dans la majorité des épisodes.

Loin d'être le moteur de l'intrigue, les walkers sont des rouages rouillés, de plus en plus dispensables. De quoi définitivement placer la série dans un entre-deux gênant et peu excitant, où elle semble condamnée à perdre. Et donner, au passage, un tout autre sens au titre : Fear the Walking Dead.

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commentaires lecteurs votre commentaire !
Ninja
24/05/2016 à 14:48

C'est vrai que l'épisode s'est enchainé un peu vite, mais somme toute, il était assez appréciable dans son exploration de la psychologie des personnages:
Travis qui voit enfin la réalité en face et prend enfin des décisions, ce qui ouvre sur des perspectives sur son évolution vers un personnage plus solide....il prend les choses en main.
Madison qui sait prendre les bonnes décisions au bon moment, et sait repérer ses alliés, même si elle veille un peu trop comme une louve sur sa famille.
Alicia qui certes, me parait un peu effacée, mais qui c'est quand même endurcie depuis le début de la saison, donc, du potentiel.
Nick qui a trouvé sa nouvelle addiction/obsession morbide, ce qui est assez dommage je trouve....mais le personnage reste intéressant
Chris qui me fait penser à Lizzie, qui se transforme peu à peu en complet psychopathe torturé
Ofelia: livrée à elle même, je la vois bien se transformée en badass plus tard
Daniel disparu....mais reste un personnage interessant, si retour.
Victor : le plus lucide des personnages, il a une longueur d'avance sur les autres, de personnage détestable au début, je trouve que c'est aujourd'hui un bon perso, avec de la consistance

Ann Perkins
24/05/2016 à 10:08

@thierry
Le pied, j'avais déconnecté pour faire autre chose, donc j'ai cru que j'avais loupé ! Mais qui sait...

Mais oui, comme le dit l'article, c'est réglé en speed, et c'est donc peu convaincant. Reste qu'effectivement, même si à chaque épisode on est plusieurs à venir se lamenter sur la qualité de manière plus ou moins violente, on est encore pas mal à regarder... preuve que quelque chose, quelque part, doit pas être si raté dans ce ratage !

thierry
24/05/2016 à 08:02

@Ann, Vous avez raison, tout ceci était amorcé, j'avais vu cela, mais ils passent en quatrième vitesse plutôt soudainement je trouve.
Et le pied, hien ? quand est-ce qu'il se bousille son pied, l'autre nigaud ?
C'est ma faute, je ne suis pas assez attentif, j'ai l'impression que le rythme de cette série m'endort ;) et comme je m'attache à aucun perso, leur action me semble toujours soudaine et illogique.
Mais bon je continue à regarder... je sais pas trop pourquoi.

Ann Perkins
24/05/2016 à 00:51

@thierry

Sans défendre la série, quelques modestes réponses :

- la "mama" est présentée comme ça dès le début (càd l'épisode précédent, qui s'ouvre sur ses victimes empoisonnées, les yeux en sang)
- le "papa" entend des voix dans l'épisode précédent et/ou celui encore d'avant
- le fils a appris la technique dans l'épisode où ils sont dans les dunes je crois, où il tombe dans un trou et survit grâce à ça
- l'autre fils est montré comme sévèrement atteint depuis plusieurs épisodes (il était à deux doigts d'égorger les héroïnes dans l'épisode précédent)
- le feu, on dira que c'est une simple et très classique ellipse

thierry
24/05/2016 à 00:04

SPOIL :
Cet épisode.. Lapacompris !

La Mama débloque soudainement en chef de secte.
Le Papa a des visions.
Le jeune con débarque couvert de sang à l'improviste, ramenant le pote de Strand.
(A ce propos, j'ai du zappé une scène ou il comprend qu'il déjoue la détection des walkers en se couvrant de sang. c'est détaillé dans quel épisode déjà?)
L'autre jeune con tombe dans la parano et menace un enfant.
Le feu crame tout en deux seconde.
Et pour couronner le tout, le chef de famille se blesse sévèrement au pied, d'un plan à l'autre, sans que l'on ne sache jamais comment (scène coupée ou incompétence des scénaristes à justifier la chose).
J'ai oublié un truc ?
Alors oui, je sais, je met mon cerveau en veille pour regarder cette série, j'avoue, pardon, mais là tout s'est télescopé à une vitesse...J'ai même cru que tout l'épisode était un rêve.

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