Episodes Saison Miss Marvel saison 1 épisode 6 : c'était trop beau pour être vrai sur Disney+

Après des épisodes de moins en moins exaltants, Miss Marvel arrive à la fin de ses aventures sur Disney+ et la dernière série du MCU conclut sa saison comme elle peut.

Seul point positif : Iman Vellani qui rejoint le MCU

TOUT EST DANS LE TITRE DE L'ÉPISODE

Encore une fois, Marvel s'est débrouillé pour tout gâcher. Ce qui n'a rien d'exceptionnel ou d'étonnant après WandaVision, Falcon et le Soldat de l'Hiver, Loki, What If...?, Hawkeye, Moon Knight ou même Thor : Love and Thunder, qui sort en salles et rate complètement le retour du Dieu nordique au cinéma au moment où Miss Marvel termine ses aventures sur Disney+. Chaque fois qu'une production de Marvel Studios s'efforce d'être un peu originale et tente de se démarquer de ce qui a déjà été fait et refait jusqu'à l'épuisement, alors la série ou le film finit par abandonner toute ambition pour revenir à un style et une écriture tristement classiques.

Miss Marvel, comme les autres, n'a pas pu y échapper. Semaine après semaine, d'épisode en épisode, la légèreté, la richesse et le charme issus des comics ont progressivement disparu et le scénario a oublié la comédie adolescente du début pour développer une laborieuse et quelconque histoire de pouvoirs magiques, de menace interdimensionnelle et de méchants anecdotiques autour de Kamala Khan (Iman Vellani). Au fur et à mesure, les ressorts narratifs grossiers et les effets spéciaux immondes se sont multipliés et ce sixième et catastrophique dernier épisode confirme qu'il ne s'appelle pas "Retour à la normale" pour rien.

Ne t'inquiète pas, Papa Khan, c'est bientôt fini

Après une ouverture qui fait le lien avec le dernier épisode et qui prépare le changement de personnalité de Kamran (Rish Shah) pendant qu'il s'enfuit avec Bruno (Matt Lintz), le récit ne s'arrête jamais et enchaîne les scènes et les événements sans aucune forme de rythme ou de cohérence.

Bien qu'elle n'ait jamais appris à gérer ses capacités ou à utiliser sa "lumière dure" pour marcher de toit en toit, Kamala maîtrise pleinement ses pouvoirs désormais et devient officiellement une super-héroïne après avoir gagné l'approbation de sa famille, son propre costume, ses ennemis gouvernementaux et des alliés qui connaissent tous son identité secrète.

Alors que le groupe retrouve Nakia et se réfugie dans le lycée pour échapper au Damage Control, la narration et la mise en scène se rapprochent encore un peu plus du néant. Toutes les intrigues autour des personnages secondaires sont oubliées ou se résolvent d'elles-mêmes en deux minutes. Et il suffit de voir les apparitions inopinées de Zoé ou d'Aamir pour comprendre que la série se fiche d'être construite sur d'impardonnables facilités et qu'elle tente simplement de boucler l'histoire de Kamala le plus vite possible avant de préparer la suite.

Zoé et Nakia, sacrifiées sans ménagement par la série

MAMAN, J'AI ENCORE RATÉ LA FIN

Tout au long de l'épisode, les agents du Damage Control se rapprochent du petit groupe et encerclent le lycée, mais la détresse et la tension sont forcées par le rythme délirant et le manque d'éclairage au lieu de s'installer naturellement. 

Malgré une ambiance qui rappelle évidemment Maman, j'ai raté l'avion lorsque Kamala, Bruno, Nakia, Kamran, Zoé et Aamir installent des pièges pour repousser leurs adversaires, l'aspect ludique ou comique est inexistant et les scènes d'action, déjà ratées dans les précédents épisodes, sont encore pires qu'avant. Que ce soit au niveau de la scénographie, du montage ou des effets spéciaux, la mise en scène sombre dans la même nullité que l'écriture et les enjeux dramatiques ou émotionnels n'ont finalement aucun impact.

Même la réalisation clipesque et inventive d'Adil El Arbi et Bilall Fallah qui avait étonné dans le premier épisode a perdu son éclat et son énergie. La pétillante palette de couleurs, les apartés fantaisistes et l'esthétique de bande dessinée ont été remplacés par des couloirs mal éclairés et un énième terrain vague tandis que les transitions ingénieuses et les effets de style des débuts ne sont plus que l'esbroufe pour camoufler la pauvreté de l'ensemble.

Bruno, condamné à la friendzone, et Kamran, condamné à errer sans but

Sans surprise, Kamran bascule du côté obscur en apprenant que sa mère est morte au Pakistan, mais comme le reste des intrigues autour des Clandestins, du Voile Noor, du Damage Control, de la famille ou du triangle amoureux entre lui, Kamala et Bruno, la série s'en débarrasse en quelques scènes et ne réussit qu'à générer de la frustration.

Alors qu'il était une des forces de la série et apportait encore plus d'humour et d'humanité aux personnages, le casting tombe dans le surjeu et perd lui aussi sa simplicité et son émotion, y compris Iman Vellani et Zenobia Shroff, qui étaient pourtant parfaites jusqu'alors dans leur relation mère-fille.

De nulle part, Kamala réussit à utiliser ses pouvoirs pour s'agrandir ou allonger ses bras, exactement comme dans les comics, ce qui semblait définitivement confirmer que les changements effectués par la série concernant ses origines ou ses capacités super-héroïques étaient inutiles. Cependant, un ultime retournement de situation opportuniste autour d'une "mutation" vient servir de justification à cette réinvention peu convaincante tandis que la musique joue des notes du générique de la série animée X-Men des années 90.

Et c'est encore pire quand ça bouge

Au final, Miss Marvel donne l'impression de n'avoir servi qu'à donner des pouvoirs de couleurs violettes et un costume à Kamala Khan, comme WandaVision l'a fait pour Monica Rambeau, afin de mettre en place The Marvels, mais aussi l'arrivée des mutants dans le MCU. Après un début prometteur, la série est ensuite retombée dans les travers de la formule Marvel pour aller rejoindre toutes ces autres séries incapables de conserver leur identité et de tenir leurs belles promesses. MJ avait peut-être raison dans Spider-Man : No Way Home : autant s'attendre à être déçu pour ne pas l'être.

Miss Marvel est disponible en intégralité sur Disney+ depuis le 13 juillet 2022