Episodes Saison Miss Marvel saison 1 épisode 3 : que la fête commence sur Disney+ !

Alors que le précédent chapitre de Miss Marvel restait dans la continuité du premier épisode, avec une atmosphère légère et sympathique, ce troisième épisode apporte des réponses autour des origines de Kamala Khan et de ses pouvoirs dans l'univers Marvel.

ATTENTION : QUELQUES SPOILERS !

Accrochez-vous, ça va faire mal

TGCM

Miss Marvel est la série du MCU la moins regardée sur Disney+ (peut-être aussi à cause d'Obi-Wan) et des personnes descendent encore sa note sur iMDB ou Sens Critique parce qu'ils ont du mal à supporter que des super-héros ne leur ressemblent pas. Pourtant, sa légèreté, sa richesse, son énergie, sa direction artistique et son fabuleux casting continuent d'en faire une comédie dramatique aussi épatante qu'attachante et sans doute une des créations les plus réjouissantes de Marvel.

Que ce soit à travers l'écriture piquante de Bisha K. Ali, sa réalisation, sa musique ou ses thèmes, la série bouscule l'univers étendu aseptisé du studio et attire le spectateur dans un monde qui sied parfaitement à cette jeune héroïne essayant de déterminer qui elle est et d'où elle vient.

Après que Kamran (Rish Shah) soit apparu (pile au bon moment) pour la sauver des agents du Damage Control, Kamala (Iman Vellani) se retrouve embarqué par lui et sa mère Najma (Nimra Bucha), qui lui révèle l'histoire de sa famille dans une introduction en flashback qu'affectionnait déjà Black Widow ou Hawkeye.

Tu es un sorcier, Harry

Changer les super-pouvoirs de Miss Marvel dans la série signifiait forcément changer ses origines, et c'est exactement ce que raconte cette scène : le bracelet familial est définitivement un artefact magique qui active les pouvoirs de son porteur, comme les anneaux de Shang-Shi (et l'objet pourrait d'ailleurs être lié aux Dix Anneaux ou aux Krees, le peuple d'origine de Captain Marvel). Dans le même temps, les Inhumains auxquels l'héroïne appartient dans les comics ont été remplacés par un nouveau groupe venu "d'une autre dimension" appelés les Djinns (ou les Clandestins).

Au-delà de l'occasion manquée d'intégrer les Inhumains au MCU, ces explications approximatives qui mêlent Histoire, surnaturel et voyage interdimensionnel en cinq minutes dans ce qui semble être une réinterprétation du Clan Destine de l'univers de Marvel sont franchement peu convaincantes, voire carrément décevantes par rapport au suspense bâti depuis le premier épisode.

D'autres éléments seront probablement révélés autour de ces personnages apparus littéralement de nulle part, mais cette intrigue qui était déjà bancale justifie difficilement les changements opérés par la série. Elle n'apporte rien d'original, comme tout ce qui concerne les pouvoirs de Kamala depuis le début.

Une série juste sur Kamala et sa vie d'adolescente, c'est possible ?

Don't Phunk With My Heart

Comme dans les deux premiers épisodes, Miss Marvel semble constamment en train de lutter contre elle-même, sans savoir où aller ou quoi faire avec les pouvoirs de son héroïne. Lorsqu'elle s'attarde sur la vie de Kamala, ses échanges avec sa mère Muneeba (Zenobia Shroff), les conseils de Yusuf (Mohan Kapur) à son fils ou les doutes de Bruno (Matt Lintz) concernant son inscription à CalTech, la série conserve alors toute sa fraîcheur et son identité, en abordant au passage des questions de féminisme ou de religion.

Le mariage d'Aamir (Saagar Shaikh) et de Tyesha (Travina Springer), à l'instar de la campagne électorale de Nakia (Yasmeen Fletcher) dans le précédent épisode, en est un parfait exemple : la culture indo-pakistanaise est mise en avant aussi bien dans le récit que dans le choix de la musique, les stéréotypes sont assumés et désamorcés par l'humour et les personnages regorgent de vie et d'humanité.

Showtime

Cependant, dès que les Djinns débarquent au mariage et que la comédie dramatique pour ados bascule dans le genre super-héroïque avec un retournement de situation attendu, Bon Jovi s'installe en fond sonore, la caméra s'excite nerveusement, l'émotion disparaît et le montage retombe dans le découpage hasardeux inhérent aux productions de Marvel Studios.

La réalisatrice Meera Menon essaie quand même d'injecter des idées dans la mise en scène. Elle tente vraiment de rendre les combats un peu ludiques en jouant avec l'environnement ou en proposant une courte séquence aux accents horrifiques. Malheureusement, cette différence remarquable de ton et de savoir-faire entre les tranches de vie et les scènes d'action compromet la série. 

S'ils sont pourtant au coeur de l'épisode, les pouvoirs de Kamala restent inexploités visuellement et regarder les effets spéciaux demande autant d'effort que de supporter les tirades des méchants ou les éléments introduits à la va-vite.

*cherche "comment sortir de la friendzone" dans Google*

Alors que la vie de Kamala est (logiquement) bouleversée après ce qui s'est passé pendant le mariage, le scénario de Freddy Syborn (Bounty Hunters, Ragdoll) et A.C. Bradley (Chasseurs de Trolls, What If...?) enchaîne aussitôt. Sans prendre ou laisser de respiration, l'histoire passe à tout autre chose et lance alors une autre intrigue tirée des comics autour d'un voyage de dernière minute à Karachi à la suite d'une vision mystérieuse.

Kamala va donc quitter Jersey City, sa famille, ses amis et son univers fantaisiste pour explorer de nouveaux horizons et le prochain épisode devrait donc apporter d'autres réponses concernant son bracelet cosmique et ses pouvoirs (en plus d'introduire le personnage de Dague Rouge). Maintenant qu'elle a découvert ses origines, Miss Marvel s'apprête à embrasser son destin et réaliser ses rêves, mais la série, elle, doit encore faire ses preuves et savoir ce qu'elle veut.

Miss Marvel a débuté le 8 juin sur Disney+, avec un nouvel épisode diffusé chaque mercredi