Episodes Saison Miss Marvel saison 1 épisode 2 : super-héros malgré moi

Après le premier épisode de Miss Marvel aussi surprenant qu'encourageant, la jeune héroïne de Marvel poursuit ses aventures sur Disney+ avec un deuxième épisode toujours plaisant, mais inégal, dans lequel Kamala apprend à maîtriser ses nouveaux pouvoirs et à concilier sa vie de super-héroïne, de lycéenne et d'adolescente.

De grands pouvoirs n'impliquent pas forcément de grands effets spéciaux

LA FOLLE JOURNÉE DE KAMALA KHAN

Si Miss Marvel a suscité tout un tas de commentaires racistes, de questions et d'articles autour de la religion des super-héros, elle a aussi soufflé un vent de fraîcheur bienvenu dans un MCU embaumé par la fadeur et l'uniformité. Outre le fait d'introduire la première super-héroïne musulmane à l'écran, la nouvelle série de Marvel a surtout détonné par sa mise en scène pétillante et son esthétique pop et fantaisiste, à l'image de la personnalité de son personnage.

Métamorphosée depuis qu'elle découvert son bracelet cosmique, Kamala Khan poursuit son récit initiatique inspiré des comédies adolescentes et des comics de G. Willow Wilson et Adrian Alphona. Meera Menon (Farah Goes Bang, Titans) reprend la réalisation colorée et fluide d'Adil El Arbi et Bilall Fallah, avec notamment une scène de danse hallucinée en plan-séquence sur Be My Baby des Ronettes, mais la série fait preuve de moins d'excentricité et s'intéresse davantage à décrire l'univers de l'adolescente, sa famille, ses amis et la communauté musulmane de Jersey City dans ce deuxième épisode entre super-pouvoirs, religion et coup de foudre de lycée.

Moi, Kamala, 16 ans et demi, super-héroïne

Encore une fois, le charme de Miss Marvel réside d'abord dans sa simplicité. Iman Vellani, avec son enthousiasme contagieux, est toujours aussi formidable, et les scènes du quotidien de Kamala renferment une authenticité qui se ressent autant dans l'écriture de Bisha K. Ali que dans l'interprétation du casting.

Quelques répliques suffisent à caractériser les personnages, les rendre attendrissants, et le scénario intègre intelligemment l'histoire indo-pakistanaise et la religion au sein du récit. Comme dans le premier épisode, sa foi et son héritage culturel n'occupent pas une place prépondérante ou superflue, mais sont traités comme des éléments à part entière de sa vie et de son histoire, qui font d'elle un personnage complexe, en pleine évolution.

Kamala, Nakia et Bruno > Peter, MJ et Ned

Nakia (Yasmeen Fletcher), qui était à peine apparue jusqu'à maintenant, gagne en importance à travers une sous-intrigue aussi drôle que pertinente et les scènes entre elle et Kamala permettent de constater l'étonnante alchimie entre Yasmeen Fletcher, Iman Vellani et Matt Lintz, l'interprète de Bruno, pendant que Zoé reste dépeinte comme la fille blonde populaire en attendant d'avoir quelque chose à raconter elle aussi. 

Malheureusement, les productions de Marvel doivent in fine se ressembler, toutes les précédentes séries du MCU l'ont prouvé, et Miss Marvel n'y échappe pas non plus, malgré tous les efforts pour proposer une série singulière et remarquable avec une héroïne aussi passionnante qu'attachante.

"Ah oui, j'ai vu RRR moi aussi, c'était génial"

L'ORIGIN STORY POUR LES NULS

Comme l'avait déjà laissé pressentir le premier épisode avec ses quelques scènes d'action, la créativité, l'énergie et tout l'intérêt de la série s'évanouissent dès que Kamala enfile son costume et que l'aspect super-héroïque reprend ses droits sur la comédie dramatique adolescente.

Sans essayer de faire preuve d'originalité ou d'audace, Miss Marvel essaie alors de copier Spider-Man : Homecoming et reprend tous les éléments attendus de l'origin story de base, du montage de Kamala en train de s'entraîner avec Bruno qui l'aide à contrôler ses pouvoirs jusqu'à la séquence où elle perd la maîtrise de la situation en voulant sauver quelqu'un.

Il n'y a pas de Tony Stark à prévenir en cas de problème cette fois

Toutes ces scènes sont tristement anodines et bâclées en comparaison de la campagne de Nakia pour faire des travaux de rénovation dans la partie réservée aux femmes dans la mosquée, des échanges entre Kamala et son frère Aamir (Saagar Shaikh) ou des moments où elle flirte avec le nouvel élève de l'école, Kamran (Rish Shah), en parlant des Swet Shop Boys et de cinéma bollywoodien. Le passage où son poing grossit annonce que ses capacités vont se rapprocher de ceux des comics, mais la "lumière dure" que génère l'héroïne n'est représentée pour l'instant qu'avec des plateformes de cristal sur lesquelles elle peut marcher et ces incrustations sont toujours aussi pauvres et ennuyeuses, quand elles ne sont pas ratées.

Si ses pouvoirs se rapprochent désormais plus de ceux de Captain Marvel que ceux d'Ant-Man, Mr Fantastique et Wolverine, et permettent d'explorer l'histoire de sa famille (et peut-être aussi d'éviter de concevoir des effets spéciaux trop compliqués ou trop coûteux), ce changement par rapport au matériau d'origine n'est pas plus convaincant, comme l'action en général.

Doodle Jump

Alors que la moitié de saison arrive déjà, Miss Marvel doit encore trouver son équilibre entre prises de têtes adolescentes et responsabilités héroïques et donner un rôle à ses méchants de service dans une intrigue globale qui semble vouloir explorer les mêmes thèmes que Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux avant de préparer la rencontre entre la jeune héroïne et son idole.

Si la suite promet d'être aussi amusante et charmante, la série ne pourra cependant pas toujours se reposer sur ses jolis effets de style et son casting époustouflant pour compenser ses imperfections et son histoire trop classique.

Miss Marvel a débuté le 8 juin sur Disney+, avec un nouvel épisode diffusé chaque mercredi.