Episodes Saison She-Hulk : Avocate saison 1 épisode 6 - la demoiselle donneur de baffes sur Disney+

Déjà le sixième épisode de She-Hulk : Avocate, la série Marvel continue-t-elle sur sa lancée de ne rien raconter sur Disney+ ?

Après un premier épisode sympathique, il s'est vite avéré que She-Hulk avait joué toutes ses cartes dans son pilote. La suite n'a été qu'une réunion d'ennui, de mauvaises écritures et de mollesse. Les tribulations de la super-héroïne jouée par Tatiana Maslany sont aussi peu palpitantes qu'elles étaient pleines de possibilités grâce à son personnage comique et son métier d'avocate des surhumains. Avec ce sixième épisode, sur neuf, She-Hulk fait-elle preuve de plus de volonté pour nous divertir ?

"Divertis-moi She-Hulk !"

la blague au doigt

Pour les plus persévérants ayant survécu aux précédents chapitres, s'attaquer à ce nouvel épisode tient de la routine perverse qui consiste à ouvrir un cadeau au risque d'y trouver le cadavre de nos attentes. En ce sixième épisode, She-Hulk met nos nerfs à l'épreuve, par provocation et par goût du teasing typique du MCU, en proposant une parenthèse mariage qui repousse l'apparition de Daredevil. Jennifer Walters le dit elle-même dans une réplique lancée à nous, spectateurs impatients : si l'on trouve que ces noces tombent mal, on a raison. Une ligne de dialogue qui fonctionne grâce à la communication de Marvel Studios sur la présence de l'Homme sans peur, c'est méta.

Ainsi, on prend notre mal en patience et l’on se pose devant un épisode consacré au mariage d'un PNJ dont on ignorait l'existence, et dont la relation avec Walters existe seulement parce que le scénario en avait besoin. Les dialogues nous expliquent clairement d'abandonner nos envies de logique. Se déroule alors sous nos yeux la comédie de mariage par excellence dans sa plus pauvre imitation. La mariée et les demoiselles d'honneur sont dans la pure tradition clichée des pestes sorties d'une mauvaise comédie romantique américaine. Le tout est finalement un prétexte sans effort pour faire évoluer la perception que Walters a d'elle et de son alter, ce qui fonctionne plutôt grâce au jeu solaire de Tatiana Maslany.

Après les noces pourpres, les noces vertes

La comédie de mariage étant quasiment un genre à part dans le cinéma américain, au même titre que les films de Noël, les westerns ou les super-héros, il n’y a rien de plus évident à ce que She-Hulk, se revendiquant comme une série comique "méta" (sortez les guillemets faits au marqueur), s'attaque au concept. D'autant que l'irrévérence modérée qu'affichait de temps en temps la série Marvel dans ses précédents épisodes pouvait contribuer à donner une histoire à la Mes meilleures amies de Paul Feig relookée à la sauce super-héroïque. Certes, il en aurait résulté une chimère bizarroïde qui aurait eu le mérite d'essayer, mais She-Hulk reste bien trop sage et timide.

En parallèle, les affaires super-héroïques continuent pour Nikki Ramos (Ginger Gonzaga) et Mallory Book (Renée Elise Goldsberry) avec un client amenant une nouvelle anomalie juridique excellente. Le bougre est tout bonnement immortel et profite de se suicider pour échapper à ses mariages foireux et ses dettes. Une idée assurément drôle qui a de quoi poser une jurisprudence propre au MCU, s'il n'était pas traité en deux-trois scènes d'une platitude affligeante et sans la moindre ombre d'enjeu. Il y a presque une niaiserie touchante dans l'écriture de ces scènes, mais on ne gardera de cette intrigue qu'un meme qui devrait trainer une semaine sur internet.

Ginger Gonzaga, le pilier comique

inaction woman

De retour dans cet épisode, Titania (Jameela Jamil) est venue pour jouer de mauvais tours à une Jennifer Walters aussi perdue que nous sur les intentions de la vilaine. Sa présence a une seule raison d'être : la nécessité de créer une rivalité entre les deux femmes, Titania étant l'une des principales ennemies de la cousine de Hulk dans les comics. Malheureusement, Jamil tente bien de nous faire croire que son personnage a une quelconque consistance, alors qu'elle a autant de travail d'écriture qu'un post Instagram d'une influenceuse de télé-réalité.

Le "duel" (ressortez le marqueur) entre les dames à la force surhumaine combine les meilleurs gags de l'épisode, laissant espérer un élan soudain et inattendu d'une énergie sommeillant depuis plusieurs épisodes. Alors que l'on commence même à rire, l'affrontement se conclut sur une chute même pas digne d'un mauvais cartoon, qui bazarde Titania aussi honteusement qu'on abandonne un chien qui ne court plus après la baballe.

Livraison de phalanges dans les gencives

La déception de ce combat éclair n'est que plus grande quand on constate que la caméra de Anu Valia possède plus de mobilité, contrairement à celle de Kat Coiro qui réalisait les quatre premiers épisodes. Le montage essaie également de préserver les mouvements d'un hachage systématique, permettant des frappes avec plus de nervosité et des gags plus efficaces. Mais tout est trop court et fugace pour que le spectateur ait le temps de s'installer avec ses pantoufles devant ce qui aurait pu être un bon épisode feuilletonnant.

Pour rire de tout ce ridicule, Jennifer Walters version grande, musclée et verte ne nous nettoie plus les yeux au tabasco dès qu'on la voit. Le côté hulkien de l'héroïne a perdu cette vivacité cadavérique propre à un Cetelem empaillé. Ses mouvements sont plus subtils et naturels, son grain de peau est plus détaillé et ses biceps plus saillants. Ce glow-up trouve néanmoins des faiblesses dans le faciès du personnage qui paraît victime d'un face swap mal calibré. Désormais, on a même plus de quoi se moquer de la mauvaise qualité des effets spéciaux de She-Hulk...

Les épisodes de She-Hulk : Avocate sont disponibles tous les jeudis sur Disney+ depuis le 18 août 2022