Episodes Saison Andor saison 1 épisode 5 : le calme avant la tempête

Après une première salve d'épisodes d'introduction prenante, mais laborieuse, et un quatrième chapitre permettant d'observer les dessous de l'Empire et de la Rébellion, Andor poursuit les préparatifs avant de passer à l'action sur Disney+.

Attention, il fait son regard pas content

BAD BATCH

Au-delà d'explorer l'intervalle entre La Revanche des Sith et Un Nouvel Espoir pour montrer les débuts de l'Empire galactique et de l'Alliance rebelle, Andor se concentre d'abord sur les hommes et les femmes qui tentent de trouver leur place au sein de cette galaxie lointaine et politiquement troublée. Et contrairement à The Mandalorian, Obi-Wan Kenobi ou Le Livre de Boba Fett, qui devaient condenser leur scénario en six ou sept épisodes, ce prequel de Rogue One est divisé en douze épisodes et peut donc prendre le temps de bien faire.

Alors plutôt que de passer directement à l'action avec l'opération de Cassian (Diego Luna) et des autres rebelles dans la base impériale, la série choisit de ralentir à nouveau le rythme pour accentuer la tension et approfondir ses personnages en révélant leur passé et leurs motivations. Si Skeen (Ebon Moss-Bachrach) et le reste du groupe se montrent toujours méfiants envers le héros fraîchement arrivé, le jeune Nemik (Alex Lawther) est peut-être le seul qui se montre accueillant et le garçon cache une grande intelligence derrière son air juvénile.

La physique pour les nuls

Tous les membres du groupe ont vécu un événement traumatisant et partagent cette volonté de faire tomber l'oppression de l'Empire, mais chacun a ses propres raisons de se battre : la vengeance, la quête de liberté, la compassion ou l'appât du gain, comme l'admet Cassian. Par rapport à son sacrifice dans Rogue One, la série offre donc un portrait plus nuancé et plus complexe de son héros, mais aussi de la Rébellion et des soldats impériaux avec les personnages de Taramyn (Gershwyn Eustache Jnr) et le lieutenant Gorn (Sule Rimi), qui ont trahi l'Empire.

Loin de l'image héroïque et idéalisée des rebelles, cette bande de hors-la-loi présente des personnalités contrastées, avec des ambitions, des expériences et des aptitudes différentes, dans une atmosphère survivaliste et désespérée, où le progrès est devenu destructeur et où le passage d'un chasseur TIE ressemble à un hurlement assourdissant.

Là encore, Andor vient capturer au plus près les visages qui composent l'univers de Star Wars et cet épisode permet de comprendre un peu mieux pourquoi certains ont décidé de rejoindre une cause plus grande au péril de leur vie.

Demain, quand la guerre a commencé

LES MYSTÉRIEUSES CITÉS D'ANDOR

Tout en montrant la naissance de l'esprit de révolte qui animera l'Alliance, Andor s'attarde également sur l'extension de l'Empire et ceux qui veulent étouffer cette colère qui gronde dans la galaxie. Tandis que Syril Karn (Kyle Soller) discute avec sa mère d'un mystérieux "oncle Harlo" qui pourrait l'aider à laver son déshonneur et que le lieutenant Blevin (Ben Bailey Smith) s'empare d'un hôtel pour le transformer en QG impérial, Dedra Meero (Denis Gough) poursuit inlassablement sa traque de Cassian. La jeune femme, obsédée, incarne la figure d'une administration froide, implacable, et représente sans doute l'antagoniste le plus intéressant et le plus dangereux par sa normalité et son ambition.

Comme Luthen Rael (Stellan Skarsgård), Mon Mothma (Genevieve O'Reilly) est peu présente dans cet épisode, mais la scène avec sa famille forme un reflet avec celle de Syril Karn et sa mère et vient un peu plus effacer la frontière entre les deux camps. Infiltrée dans les hautes sphères de la société, la sénatrice joue sur les deux tableaux avec l'inquiétude d'être démasquée par son mari méprisant, mais la série n'y consacre malheureusement pas assez de temps, par rapport à Cassian et les autres personnages.

Seule contre tous

Cependant, malgré ce faux rythme qui perdure pour le moment, la série est parvenue en seulement un épisode à rendre ses personnages crédibles, humains et attachants. Suffisamment pour que leur destin ait une certaine importance et que leur mort éventuelle lors de l'opération dans le prochain épisode ait un minimum d'impact. C'est plus que tout ce que Le Livre de Boba Fett a essayé de faire en une saison.

D'une certaine manière, le résultat est à l'image de son héros : au lieu de céder au fan-service, aux effets spéciaux grandiloquents et au divertissement à tout prix, Andor organise une petite révolution contre la production mécanique et cupide de l'univers de Star Wars par Disney.

Le rythme n'est pas toujours bien géré, le héros est toujours le moins intéressant de tous les personnages et ce cinquième épisode, comme le précédent, sert surtout à marquer une transition alors que la saison arrive à sa moitié. Toutefois, la série est de plus en plus captivante pour ses personnages et ce qu'elle essaie de raconter à travers eux. Reste à savoir si cette patience va finir par payer.

Un nouvel épisode d'Andor est disponible chaque mercredi sur Disney+ depuis le 21 septembre.