Episodes Saison Snowpiercer saison 3 épisode 3 : à l'abordage sur Netflix !

Mathieu Jaborska | 8 février 2022 - MAJ : 08/02/2022 17:46
74
Affiche (2)

Après un épisode de transition, Snowpiercer nous offre une bataille ferroviaire satisfaisante.

La série diffusée sur Netflix ne freine toujours pas lors de cette saison 3. Le premier épisode avait agréablement surpris les détracteurs de la fin de la saison 2 en reléguant temporairement le chamaillage politique à l'arrière-plan pour explorer d'autres idées. Le second se contentait d'orchestrer une transition capilotractée, mais se terminait par un cliffhanger guerrier.

Le récit supervisé par Josh Friedman et Graeme Manson est loin d'avoir toujours tenu ses promesses, surtout en ce qui concerne l'action. Mais force est de constater que The First Blow accomplit ce qu'on attend de lui, et plus encore.

Attention, spoilers !

 

Snowpiercer : photo, Sean BeanSean peine

 

This time it's war

Ça y est ! Grâce à la bombe électromagnétique artisanale de Wilford (déjà l'une des improvisations narratives les plus bancales de l'année), Layton et sa clique se sont lancés à la poursuite de la Belle Alice. Leur objectif : reprendre les commandes du train. Leur ennemi prépare ses harpons, mais ils disposent encore d'une botte secrète : les voies parallèles, qu'ils empruntent en fonction des besoins du scénario.

La scission des deux trains et l'exploration plus prononcée des espaces extérieurs avaient déjà fait beaucoup de bien à Snowpiercer. La mise en scène, toujours très télévisuelle, est moins contrainte par le huis clos. Dans un montage alternant entre les deux machines, l'horizontalité n'est plus un enjeu. Progressivement - et c'est la raison de la grogne d'une partie des spectateurs depuis les derniers épisodes de la saison 2 -, la série envoie paître la rigueur de son univers pour déborder d'un peu partout, quitte à se permettre tout et n'importe quoi.

 

Snowpiercer : photo, Mickey SumnerJ'appelle la police

 

Toutefois, les blasés des interminables détours de la première saison (dont nous faisons partie) voient d'un bon oeil cette orientation décomplexée. De plus en plus improbable, mais infiniment moins coincée, l'écriture en revient aux premières ambitions de Snowpiercer : celles d'un divertissement calibré, mais efficace, qui sacrifie la portée symbolique de l'oeuvre originale sur l'autel du spectacle régressif. Les différentes manipulations politiques, forcément caricaturales depuis l'arrivée de Sean Bean, servent moins un hypothétique commentaire social que la satisfaction du spectateur. Et The First Blow en est un parfait exemple.

L'intrigue invente des rails, des harpons, des SAS ouvrables de la locomotive et des erreurs stratégiques délirantes (Wilford ne se préoccupe pas des ordres en espagnol lorsqu'ils sont donnés devant lui !). Il fallait bien ça pour raconter comment trois bonshommes parviennent à eux seuls à s'emparer de plusieurs centaines de wagons. Et tant mieux : l'assaut est très amusant, puis carrément satisfaisant.

 

Snowpiercer : photo, Sean Bean, Sean BeanDe meneur tyrannique à crétin aveugle

 

Embrayage

Finie l'économie de temps maladroite : en trois épisodes, la saison règle enfin le problème Wilford, non sans l'humilier un peu au passage, pour le plus grand plaisir du public. Voir son plan infaillible s'écrouler et son air narquois s'effacer a quelque chose de cathartique, à n'en point douter. Une satisfaction probablement de courte durée : la série n'ayant pas encore révélé d'antagoniste aussi détestable (à moins que le casque n'augure une trahison), on se doute qu'il ne va pas croupir dans sa cellule les 7 épisodes restants.

Reste donc à voir si Snowpiercer va parvenir à maintenir son rythme de croisière. Car en l'état, une fois les enjeux guerriers derrière elle, elle en revient à des décisions politiques bourrins. Le mensonge de Layton accomplit l'exploit d'être encore plus invraisemblable que les promesses électorales du moment, trahissant un traitement très schématique de la population dont nos héros s'occupent. Si la suite sombre effectivement dans le fantastique ou même dans le récit d'aventures (osons rêver), espérons qu'elle continue à ne pas s'embarrasser de la cohérence pour aller droit au but.

 

Snowpiercer : photo, Daveed Diggs, Archie PanjabiFuturs ennemis ?

 

Enfin, il y a le cas Asha. La survivante radioactive incarnait il y a deux semaines le renouveau potentiel de la série. Mais alors qu'elle se renfrogne, vexée d'être utilisée comme une vulgaire excuse par Layton, elle semble la candidate parfaite pour lui mettre des bâtons dans les roues... et ralentir la cadence. Sur le papier, le traitement de son traumatisme aurait de quoi densifier l'histoire. Mais au regard du passif des scénaristes, on voit mal son évolution se retenir de parasiter la narration. Snowpiercer entre dans une nouvelle ère (moins) glaciaire, advienne que pourra.

Un nouvel épisode de la saison 3 de Snowpiercer chaque mardi sur Netflix dès le 25 janvier 2022

 

Saison 3 : Affiche officielle

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
commentaires lecteurs votre commentaire !
Patlechat
17/03/2022 à 06:48

C’est ennuyant et c’est long à regarder

Eachisa
10/02/2022 à 15:26

Mouais ça reste faiblard alors qu'il y a un casting vraiment intéressant, j'avais bien accroché à l'épisode précédent mais la sans plus..

W
09/02/2022 à 22:17

Merci d'être au rdv tous les mardi ! Quel régal de lire vos articles. Bien à vous.

votre commentaire