Episodes Saison Snowpiercer saison 3 épisode 1 : un retour qui perce dans la neige sur Netflix

Moins d'un an après la fin chaotique de la saison précédente, la série TNT Snowpiercer est déjà de retour, profitant de l'avance prise et témoignant d'un rythme de production effréné. Il faut bien ça pour satisfaire des spectateurs assidus, très nombreux à suivre la course du Transperceneige et de la Belle Alice.

Les trois derniers épisodes de la saison 2 avaient rivalisé de stupidité pour faire triompher Wilford et accorder une échappatoire à Layton (Daveed Diggs), Benett (Iddo Goldberg), Bess (Mickey Sumner), Josie (Katie McGuinness) et Alexandra (Rowan Blanchard), tout en présageant un retour de Melanie (Jennifer Connelly). Désormais, les personnages sont répartis sur deux trains qui se courent après, tel Le Lièvre et la Tortue. Le nouvel épisode, diffusé ce 25 janvier sur Netflix, profite-t-il de la division de cet univers ?

Entre deux trains

Ce n'est pas la première fois que l'intrigue de Snowpiercer alterne entre les trains, loin de là, en témoigne une bonne partie de la saison 2. Mais ici, l'ellipse de 6 mois qui sépare les saisons 2 et 3 a creusé l'écart entre les deux engins. Le vaisseau pirate de Layton caracole en tête, en quête de réponses scientifiques, tandis que le gigantesque Transperceneige de Wilford est lancé à sa poursuite, afin de s'y raccrocher et surtout arracher l'aliénée Audrey des griffes de ses ravisseurs.

La course poursuite qui s'annonçait faisait déjà soupirer. Toujours handicapée par une charte esthétique convenue et un tournage en studio économique (un wagon égale un décor) à peine camouflé, qui interdit tout effort de spatialisation (un comble dans un huis clos aussi atypique), la série risquait de peiner à la mettre en scène. Il faut s'y résoudre : jamais l'adaptation chapeautée par Graeme Manson et Josh Friedman ne profitera d'un travail visuel et thématique comparable à celui du film de Bong Joon-ho (qui mettait la notion de progression au coeur de son dispositif de réalisation) ou de la bande dessinée de Jean-Marc Rochette et Jacques Lob.

"C'est pas la fin du monde qui va m'enlever mon pinard !"

Toutefois, l'épisode surprend. D'une part parce qu'une fois sorti des trains et débarrassé de la caméra à l'épaule fonctionnelle, le réalisateur Christoph Schrewe (un stakhanoviste de la série TV) s'approprie enfin un tout petit peu l'aspect géographique de son récit, au détour d'un long plan numérique qui relie les deux machines. D'autre part parce que le scénario ne fait de cette rivalité sur rails qu'un sujet secondaire, pour s'aventurer sur des terres inédites et intrigantes.

Bienvenue dans notre colloc

Va jouer dehors

Paradoxalement, la série a toujours été bridée par son propre concept : l'horizontalité du train a toujours été un obstacle à son format, sciemment ignoré par ses auteurs. Ces 45 nouvelles minutes le rappellent encore à de nombreuses reprises, interchangeant les décors au rythme des besoins de l'intrigue et réexploitant sans vergogne le fameux sous-train, véhicule dans le véhicule bien pratique pour déplacer les personnages. L'un de ses aveux d'échec les plus cuisants.

Cependant, dès lors qu'elle s'autorise des sorties, de plus en plus régulières depuis la deuxième partie de la saison 2 et le fameux épisode hors du train, elle relance ses enjeux narratifs et esthétiques. Certes, les environnements numériques de l'extérieur, forcément dépeints comme de dangereuses pleines glaciales, ne relèvent pas le niveau en termes de créativité, mais leur vastitude et un tournage sur fond vert l'emmènent vers d'autres horizons intrigants, qui pourraient même s'inspirer des suites de la bande dessinée originale, Terminus et Extinctions.

On ne spoile pas mais...

Difficile d'en dire beaucoup plus sans spoiler, mais force est de constater qu'alors qu'une bête continuation de la saison 2 était à prévoir, la deuxième partie de l'épisode ouvre un champ des possibles inattendu et convoque subrepticement une nouvelle dimension fantastique audacieuse. Cette saison 3 devrait ne pas reposer entièrement sur le jeu de Sean Bean, mais plutôt sortir un peu des trains qui menaçaient de l'étouffer comme ses prédécesseures. Des promesses auxquelles on s'accroche fermement, en attendant la suite.

Un nouvel épisode de la saison 3 de Snowpiercer chaque mardi sur Netflix dès le 25 janvier 2022