Into the Night saison 1 : critique à lire la nuit
Netflix ne cesse de nous surprendre. Après un triptyque de séries fantastiques françaises, la firme vient de mettre en ligne un show post-apocalyptique belge en huis-clos. Si Jean-Claude Van Damme n'y fait pas d'apparition, à notre grand regret, la proposition ne manque pas de panache, d'autant plus qu'elle implique Pauline Etienne (Le Bureau des légendes) et Laurent Capelluto (La Vérité). Mesdames et messieurs, veuillez boucler vos ceintures et vous préparer pour un trajet mouvementé.
APOCALYPSE TOMORROW
Financée par Entre Chien et Loup, firme bien implantée dans le paysage cinématographique francophone, la série de Jason George est en soi une petite bénédiction. Contrairement à des hordes de productions bien de chez nous bridées de toutes part, elle assume du début à la fin ses ambitions, sans complexes. Into the Night ne passe pas par quatre chemins et ne propose ni plus ni moins qu’une vraie fiction catastrophe animée par un pitch alléchant, telle qu’on aimerait plus en voir en Belgique, en France, et partout ailleurs, en fait.
Selon la RTBF, le tournage aurait duré 50 jours, en Bulgarie, en Belgique et en Macédoine, pour un résultat forcément multiculturel et fier de l’être, où les accents se mêlent au sein des disputes – quoi de plus normal dans un avion ? "Le but était de recréer l'atmosphère d'un avion avec des personnes de diverses origines et donc de faire jouer des acteurs qui avaient réellement les nationalités voulues", selon les réalisateurs Inti Calfat et Dirk Verheye. L'équipe s’est donc lancée dans un projet prompt à effrayer la plupart de nos producteurs locaux, épaulée par Netflix. De quoi relancer le débat « Netflix aide-t-il l’industrie francophone ? ».
Quelques turbulences sont à prévoir
L’ambition, surprenante aux premiers abords, de la chose marque forcément. Sorte d’hybride entre l’épisode Cauchemar à 20 000 pieds de La Quatrième Dimension et la fuite perpétuelle d'Aux frontières de l'aube, la série promet vite un sacré tour de montagne russe. On retrouve l’idée géniale qui boostait la narration du chef-d'oeuvre de Kathryn Bigelow : le plus grand antagoniste n’est autre que la lumière naturelle. Plus concrètement, les passagers d’un avion voient leur véhicule se faire détourner par un individu énervé, persuadé que les rayons du soleil sont devenus mortels. Les personnages vont se rendre compte qu’il a raison et que rien, pas même la crème solaire indice 50, ne les empêchera de rôtir (ou quelque chose du genre) s’ils voient l’aube se lever. Il faut alors rester dans la nuit perpétuellement, en permanence sur la face cachée de la planète.
Conscients du potentiel d’un tel pitch désespéré, tiré du roman The Old Axolotl de Jacek Dukaj, les créatifs chargés de jouer avec nos nerfs font tout pour en être dignes, quitte à pousser absolument tous les potards au-delà du raisonnable.
LA NUIT NOUS APPARTIENT (PRESQUE)
La force de Into the Night est aussi sa faiblesse. Narrativement, les scénaristes s’attellent à forcer les situations, et ce dès les premières minutes. Tout est permis pour motiver les enjeux internes menant à l’inévitable confrontation. Chaque protagoniste nous est présenté vaguement avant que les problèmes personnels de chacun ne ressortent, pas toujours de façon subtile. La diversité de la population au sein de ce petit avion met encore plus à l’épreuve la suspension d’incrédulité. L'intégralité des composantes nécessaires à un bon huis-clos sont présentes, de l’influenceuse, rappel à la modernité, au gosse gravement malade, forcément très vulnérable. De quoi motiver des sous-intrigues insérées à la truelle, coïncidences plus que troublantes dans une histoire déjà pas commune. Plus amusant encore, toutes les professions nécessaires à la résolution des problèmes rencontrés sont représentées. Il y a même un météorologue présent à bord pour expliquer à grands renforts de termes scientifiques abscons les raisons d'un tel phénomène.
Tout est orchestré maladroitement pour correspondre au blockbuster blindé d'effets en ligne de mire, au risque de se répéter quelque peu dans les passages de suspens, toujours accompagnés par des crescendos de musique électronique. Ainsi, si la série se débat en permanence avec sa propre ambition, c’est aussi pour proposer de bons moments, à l’instar d’un atterrissage appris sur le tas ou de certains plans réellement spectaculaires. Heureusement, le format de la série, très court (6 épisodes qui ne dépassent pas les 40 minutes), permet de ne jamais laisser ces très nombreux défauts ternir le rythme du récit, quitte à beaucoup trop expliciter les enjeux émotionnels, surtout en ce qui concerne le personnage principal et ses répliques coup de poing expédiées un peu vite.
C'est un italien, un belge et une russe dans un avion...
Les deux meilleurs épisodes, introduction et conclusion encadrant en quelque sorte le huis-clos, se révèlent de fait assez divertissants pour justifier le visionnage de l’ensemble. Le premier parvient sans trop de mal à signifier l’importance que le pitch mérite, proposant au passage une séquence fugace visuellement très réussie. Le dernier, conçu comme une course poursuite dans la course poursuite, met encore une fois le sens logique du spectateur à rude épreuve mais s’impose comme une conclusion satisfaisante et assez ramassée pour captiver 35 minutes durant. Cerise sur le gâteau, il finit sur un cliffhanger très efficace, donnant assurément envie au plus virulent des détracteurs de voir au moins le premier épisode de la saison 2, si saison 2 il y a.
Jason George et ses collègues belges n’auront probablement pas atteint leur objectif premier : faire de Into the Night un blockbuster codifié mais ultra tendu, capable de rivaliser avec les plus grosses productions américaines déjà présentes sur la plateforme. Néanmoins, ils ont eu le mérite de ne pas se laisser décourager, et le jeu en valait la chandelle, ne serait-ce que pour le premier et dernier épisode ou certains instants assez spectaculaires.
Lecteurs
(2.3)05/01/2021 à 23:42
L’une des meilleures séries que j’ai pu voir ces dernières années !
Le pitch de départ est juste parfait, trop peu de séries ont une intrigue aussi captivante.
Impossible de savoir ce qu’il va se passer, péripéties totalement inattendues (un peu comme La valla, excellente série également).
Les acteurs jouent vraiment bien, notamment l’actrice principale et ses fameuses répliques « coup de point » comme dit dans l’article, ça aussi j’adore.
J’espere qu’il y aura au moins une dizaine d’épisodes dans la saison 2.
02/06/2020 à 23:24
bsr, j'ai mis moins de temps à finir tous les épisodes qu'une rotation terrestre mais scénario trés bon, toujours haletant et confrontation des choix à faire quand il n'y a plus le temps de mettre tout le monde d'accord entre religion, conscience et sauvetage de l'humanité. Les défauts passent en arrière plan et tous les personnages jouent leur rôle. Posez vous la vraie question ; et vous ? Que feriez vous ? Quel personnage seriez vous ? C'est comme le petit prince : il y a plusieurs niveaux de lecture et rien que pour ça, cette série a du mérite !
29/05/2020 à 14:52
Relativement stéréotypée mais regorgeant de péripéties finalement assez cohérentes et prenantes. C'est une série qu'on regarde sans déplaisir, qu'on oublie facilement mais qui mérite d'être vue, ne serait-ce parce qu'elle est européenne.
10/05/2020 à 15:12
Et ben elle fait le café cette série ! Les acteurs sont plutôt bon contrairement à ce que j'ai pu lire même si on évite pas les clichés avec certains persos. La série tient en haleine. C'est de bonne facture donc arrêtons de taper sur les séries francophones s'il vous plaît.
10/05/2020 à 04:17
J’adore la série dès les 1e minutes l’action est à son comble, les acteurs super, c de la fiction mais hyper divertissant, j’espère qu’il y aura plusieurs séries !!
09/05/2020 à 23:08
J ai trouver c êtes série plutôt bien j ai rien à dire et j aimerais une saison 2 et plus si c est possible
09/05/2020 à 00:34
Oui au moment du soleil qui tourne autour de la terre, j'ai lever un sourcil...L'actrice principale est assez mauvaise, mais vous savez quoi? Je me suis laissez happer et je regarderais bien la saison 2 :-) C'est divertissant
08/05/2020 à 20:58
Je me suis arrêté avant la fin du deuxième épisode.
Relever toutes les incohérences prendrait plus de temps que la série elle même.
Il ne faut pas être très difficile pour apprécier ce qui ferait passer "les sous doués " pour un chef d oeuvre ayant remporté la palme d or.
07/05/2020 à 23:04
Episode 4 : ils reviennent à Bruxelles après un tour du monde en une dizaine d'heures. Très fort.
"Il nous reste 2h et demie avant le lever du soleil"
Episode 5 : 5 minutes après : 'il reste 4 heures avant le lever du soleil"...
On a le temps d'opérer un gars, faire l'aller-retour jusque Anvers chercher du carburant, faire le plein,
Franchement, le son dans l'espace, à côté, c'est hyper réaliste ^^
07/05/2020 à 09:57
@SC
Into the Night est très clairement une série qui se bat les steaks de toute réalité matérielle ou véracité scientifique.
Dès lors, la juger à cette aune nous paraît un peu absurde. Chaucun estimera ou non que c'est un parti pris qui lui convient, mais c'est un peu reprocher à Star Wars de bruiter ses vaisseaux dans l'espace.