Critique : Poupoupidou

Sandy Gillet | 11 janvier 2011
Sandy Gillet | 11 janvier 2011

Un écrivain spécialisé dans les polars se rend dans le village le plus froid de France pour y récolter l'héritage de sa défunte tante. En panne d'inspiration, il va trouver à Mouthe le sujet qui lui faisait tant défaut en la personne de la star blonde platine locale fraîchement suicidée à la manière de Marylin Monroe. C'est que l'auteur à succès originaire de la région est très vite convaincu qu'il s'agit là d'un meurtre déguisé. Fantasme de romancier ou réalité dangereuse, le fait est que le réalisateur nous embarque dans l'aventure avec une pointe d'humour noir et une température effectivement glaciale.

La faute d'abord à l'évidente complicité qu'il entretient avec ses acteurs à commencer par Sophie Quinton, la Marylin de la Franche-Comté, déjà vu dans son premier long, Avril, en 2006 ainsi que dans ses deux courts-métrages, Peau de vache (2001) et La Chatte andalouse (2002). Jean-Paul Rouve ensuite qui prend un malin plaisir à jouer cet homme asséché traînant une carcasse un peu gauche et fatiguée mue toutefois par une réelle envie de survie intellectuelle. Les personnages secondaires sont aussi traités à l'avenant. En particulier le jeune gendarme qui veut intégrer la police (bien) montée canadienne interprété par un épatant Guillaume Gouix que l'on a pu voir dans L'immortel de Berry ou dans L'ennemi intime de Siri et que l'on retrouvera dans Minuit à Paris, le prochain Woody Allen. Le ciment de tout cela, ce sont des dialogues souvent bien troussés qui apportent ce ton un peu décalé et drôle dégoupillant certaines séquences qui pourraient verser dans les poncifs du film noir.

Le caillou dans la chaussure réside dans un scénario faiblard. Et de fait ces mêmes dialogues encensés plus haut peuvent alors prendre l'aspect d'un cache misère. On veut bien croire que Gérald Hustache-Mathieu n'ait pas eu comme volonté de prioriser les mécaniques de son histoire et  les ficelles de l'enquête mais c'est au dépend de tout un édifice dont l'intérêt ne tient plus qu'à quelques fils bien ténus au final. C'est un peu dommage car le cadre était original et le pitch de départ assez accrocheur. Mais que cela ne vous empêche pas d'aller débrouiller vous-même le vrai du faux et le bien du moins bien. Pensez-juste à bien vous couvrir car pour le coup cela meule grave à Mouthe !

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