Critique : Cadavres à la pelle

N'en déplaise à John Landis himself qui s'en défend farouchement dans notre interview, son Cadavres à la pelle (excellent titre français soit dit en passant) ne s'inscrira pas dans les œuvres mémorables du master of horror. Cela étant dit, on accueille avec un réel plaisir le nouveau film du réalisateur du Loup-garou de Londres tant l'homme fait preuve de modestie et d'un savoir-faire old school délectable.

12 ans que le papa des Blues Brothers n'avait pas retrouvé le chemin d'un plateau de long-métrage et pourtant il n'a rien perdu de son sens de l'humour pour le coup bien noir ni de sa cinéphilie encyclopédique. Cadavres à la pelle renvoie ainsi à tout un pan du cinéma fantastique d'un autre temps et risque fort de paraître bien anachronique pour un jeune public.

Ainsi, Landis a beau faire appel à des acteurs vénérés par les geeks d'aujourd'hui (Simon « Shaun of the Dead » Pegg et Andy « Gollum »Serkis), il ne change pas de fusil d'épaule pour autant. Et fait même parler le romantique qui sommeille en lui au détour de cette tragique love-story mâtinée d'un drôle et singulier buddy-movie ou est-ce l'inverse ? On finit par ne plus savoir. Souvent amusant mais jamais hilarant, le récit fait ainsi la part belle aux comédiens qui semblent ravis de se retrouver derrière la caméra d'un tel prestigieux cinéaste. Sans parler des multiples cameos, savoureux, comme en a toujours eu coutume John Landis au cours de sa carrière.

Et  si, à l'instar de ses compères, Joe Dante et John Carpenter (on attend toujours dans nos salles les films des deux cinéastes), par la faute principalement d'un système hollywoodien qui ne veut plus vraiment de lui, cette carrière se conjugue désormais bien trop au passé, Cadavres à la pelle rappelle modestement qu'un cinéaste de renom aura toujours un peu de magie en lui. A charge de trouver des personnes susceptibles de lui laisser la possibilité de le démontrer !