L'Autre monde : Critique

Deux jours après la présentation de Ch@troom à Cannes, voici venir un second long-métrage sur les univers virtuels, L'Autre monde, pour un résultat guère plus convaincant à l'arrivée. À croire que les possibilités infinies qu'offrent ces mondes numériques finissent toujours par castrer les ambitions originelles. Contrairement au film de Nakata, il n'y est nullement question ici de mal-être ou de déphasage social mais d'un attrait bien réel à la base : une femme. Et lorsque la damoiselle en question arbore la silhouette de Louise Bourgoin, il y a effectivement de quoi être attiré.

Le fil rouge narratif, identique cette fois au film de Nakata, laissait là encore espérer de grandes choses : les envies de suicides que suscitent ces mondes virtuels, bien plus paradisiaques que le miteux de notre quotidien de chair et de sang. Il faut dire aussi que l'univers créé est assez convaincant sur le plan visuel, parfaitement aidé en cela par des musiques éthérées et immersives.

Très vite, le film se retrouve hélas à faire le grand écart entre un récit adolescent assez réussi (Gaspard, sa copine Marion et ses deux potes) et un thriller à la petite semaine (Audrey et les trognes patibulaires qui l'entourent), le virtuel ne servant plus alors que de lien ténu entre les deux mais aussi et surtout de faire-valoir aux tenants et aboutissants de l'intrigue. Et à l'arrivée, L'Autre monde écope de la même punition que Ch@troom, à savoir un énième long-métrage à ranger sur la longue étagère de films pour une soirée pizza entre potes.