Les Fils de l'homme : critique du choc

Vincent Julé | 12 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Vincent Julé | 12 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Les Fils de l'homme film coup de poing d'Alfonso Cuarón avec Clive OwenJulianne Moore et Clare-Hope Ashitey qui a secoué le public et la critique à sa sortie en octobre 2006.

LE BEBE DE CUARON

Aujourd'hui, le Mexicain Alfonso Cuarón est considéré par certains critiques et de nombreux fans, comme l'un des metteurs en scène les plus talentueux et les plus doués d'Hollywood. Un technicien hors pair, un esthète du cadre, un virtuose de la caméra, dont Les Fils de l'homme constitue incontestablement un des sommets.
 

Photo Clive OwenClive Owen, excellent acteur qu'on voit trop peu

 

Avec sa société futuriste où les êtres humains ne parviennent plus à se reproduire, il dépeint rien d'autre que notre civilisation avec quelques années de plus, et avec toujours ses tensions religieuses et ethniques, sa forte immigration ou son état policier. Si le tableau, gris et poussiéreux, fait bien sûr froid dans le dos, il reste naïf, presque maladroit lorsqu'il s'inspire directement de l'imagerie d'un Soleil Vert par exemple.

Mais alors qu'il pourrait gratter les premières couches pour laisser apparaître une fable humaine et sociale digne de la meilleure SF, Alfonso Cuarón décide de construire tout son film sur un seul et unique concept, le road movie, et abandonne en route tous les tenants et aboutissants de sa vision futuriste et de ce bébé sauveur de l'humanité. Le fond perd en crédibilité et intérêt, mais la forme gagne en lisibilité et tension, jusqu'à un final littéralement bluffant d'efficacité et de virtuosité.

 

Photo Clare-Hope Ashitey, Clive OwenParabole christique ? Nooooon

REPORTAGE DE GUERRE

En deux ou trois plans-séquences, le metteur en scène suit le parcours du combattant de Clive Owen pris entre les feux d'une guérilla urbaine avec mitraillettes, bazookas et tanks. L'immersion du spectateur est totale, les immeubles s'effondrent sur lui, les gouttes de sang giclent sur la caméra et lorsqu'il sort la tête des débris, sous les cris du bébé, il a les larmes aux yeux. Ce tour de force détonne presque du reste du métrage, et l'heure et demi précédente, entre contemplation et torpeur, semble alors avoir été pensée et mise en place chez le spectateur pour mieux l'en sortir. Avec surprise, brutalité, fascination et, avouons-le, le talent des plus grands.

 

Résumé

Un tour de force immersif et sensationnel, orchestré par un Alfonso Cuarón au talent impressionnant.

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Lecteurs

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commentaires
David
23/10/2019 à 00:00

Un clive owen que j’ai pu découvrir dans ce film. Je zappais les chaînes puis j’ai vu une scène du film ou theo est entrain de prendre l’arme de syd et vide sa cartouche mais syd lui donne un coup et Theo ( qui tombe et sa tong droite qui manque de s’échapper^^... ) il se relève en voyant syd de faire frapper à coup de planche haha ... mais notre héros ralenti par sa tong qui se retourne et l’empeche De courir... embarrassé il la balance en l’air d’un coup de pied en disant putain ^^ quitte à courir avec une tong en moins et se blesser. Le seul héros qui m’a marqué par rapport à ça. Le mec qui s’en fuit avec juste une tong au pied ^^ j’adore ???? un héros réaliste de tous les jours

MystereK
18/09/2018 à 15:37

"Bref, on peut aussi être triste comme Y Boy que les gens plébiscitent des films creux, "

Le public ne plébiscite pas des films creux, il plébiscite des films qui les divertissent. Depuis ses débuts, le cinéma est une attraction de foire et la majorité du public n'y va pas pour se poser des questions qui vont lui permettre de disserter pendant des années, mais pour pour passer un moment divertissant et il ne nous appartient pas à nous, même si nous cherchons un autre genre d'expérience, de les juger pour cela. Chaque année, la production cinématographique nous offres assez de films tant de tous les genres, pour les films les plus ambitieux intellectuellement, il ne faut pas aller chercher dans les production à 200 millions.

Birdy
13/09/2018 à 16:07

@ mysterek : c'est encore plus simple que ça : on parle de deux types de spectateurs différents, et donc de deux marchés/prods différents. Les Fils de l'Homme a été un flop au box office parce que c'est impossible à vendre. Les mondes pessimistes gris et désenchantés sont rarement un carton chez les spectateurs qui ne se déplacent en masse que pour les produits formatés pour taper large.

Bref, on peut aussi être triste comme Y Boy que les gens plébiscitent des films creux, quand un tel chef d'oeuvre passe ( à son époque ) inaperçu pour trop de monde.

MystereK
13/09/2018 à 13:41

"c'est à ce moment que j'ai pris conscience de l'abrutissement généralisé qui s'est confirmé depuis"

Peut-être que ces autres spectateurs qui n'ont pas les même gouts que vous pensent que c'est vous qui avez des goutsa de chiotttes ou que vous vouez vous singulariser quitte à aimer n'importe quoi ? Ou alors tout simplement il respectent vos gouts et ne traitent pas ceux qui n'aiement pas les mêmes choses qu'eux d'abruti, ils vont simpelemnts au cinéma pour des raisons différentes des vôtres.

Birdy
13/09/2018 à 12:10

@Y boy : Perso je l'ai vu à sa sortie, avec des amis outrés par sa violence crue et réaliste, et qui ont pas du tout aimé, ou trouvé ça "sympa". Moi j'étais en état de choc, dans mon coin, me sentant si seul... Le cinéma n'est clairement pas vécu par tout le monde de la même façon. Ce film avait 10 ans d'avance facile techniquement et peut être même sur la portée de ses thèmes ( on est en plein de dedans avec les migrants par ex).

Raoul
13/09/2018 à 10:37

Je l'ai vu un peu par hasard il a quelques mois à la demande, la grosse claque. Deuxième claque quand j'ai vu qu'il avait 12 ans... Film absolument exceptionnel.

Bowl
12/09/2018 à 23:41

Clairement le tout haut du panier des années 2000 ! Quelle claque.

glot
12/09/2018 à 23:10

On est tous des personnes de bon goût ici :)
Un des meilleurs films des années 2000-2010 pour moi.

Andarioch
12/09/2018 à 22:03

Le chef d'oeuvre de Cuaron. Owen, l'explosion, la poursuite en 2cv, le destin de Moore, la révélation finale, tellement attendue pourtant, qui serre le cœur. J'en ai des frissons rien que d'y penser.
Comme quoi un réalisateur simplement génial fait toute la différence.

Gaidon
12/09/2018 à 21:29

Ah ce plan séquence de folie lors de la fusillade !

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