Copie conforme : Critique

Laurent Pécha | 21 mai 2010
Laurent Pécha | 21 mai 2010

Le cinéma d'Abbas Kiarostami n'est pas connu pour faciliter l'immersion du spectateur. A l'image de son dernier (et magnifique) opus, Shirin, qui s'articulait uniquement sur des visages de femmes regardant un écran de cinéma. Copie presque conforme avec ce Copie conforme puisque la première demi-heure nous introduit très, très longuement les personnages principaux (un écrivain venu faire une conférence en Italie, une femme, mère d'un enfant, désirant le rencontrer pour se faire dédicacer le livre). On a un mal fou à entrer dans le récit et c'est d'autant plus rageant que le cinéaste nous balance un twist particulièrement mensonger une fois le rythme de croisière établi.

 

 

Passé ce petit état de flottement, on entre à nouveau, ou plutôt enfin, dans le film et de constater que Kiarostami va alors nous offrir une vision sans concession de la vie de couple. Autour de deux comédiens magnifiques à la justesse de ton sidérante (bravo à William Shimell pour son premier rôle au cinéma), Copie conforme nous plonge dans l'intimité de deux êtres que le temps et les événements ont séparés et évoque avec lucidité et non sans ironie la difficulté de faire vivre cette petite flamme qui alimente le couple. A l'image de ce plan d'une Juliette Binoche magnifique allongée sur le lit et invitant son mari à la rejoindre, le film nous accompagne bien longtemps après la fin de la projection. Une marque de fabrique chez Kiarostami.

 

 

 

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