Critique : From Paris with love

Laurent Pécha | 16 février 2010
Laurent Pécha | 16 février 2010

Fort de son énorme succès surprise aux USA (145 millions de dollars de recettes) et une solide carrière française avec Taken, Pierre Morel met une nouvelle fois (la dernière) en images un scénario imaginé par Luc Besson. Une ultime virée que le cinéaste ne prend pas au sérieux une seule seconde, cherchant à signer un « buddy movie » comme il les affectionnait dans les années 80 (48 heures, L'Arme fatale en tête).

Comme avec 99% des histoires imaginées par Besson (en mode producteur), From Paris with love ne brille nullement par son originalité et encore moins par une quelconque volonté de transcender le genre. Non, ici, on exploite de façon fast food des méthodes parfaitement huilées depuis des décennies aux USA. Deux mecs qui n'ont rien à faire ensemble (Rhys Meyers en jeune premier voulant devenir un super agent secret et Travolta en barbouze provocateur et réfractaire à toute autorité) vont donc traverser la capitale et sa banlieue pour donner l'occasion à Morel de confectionner des séquences d'action spectaculaires susceptibles d'attirer le chaland un samedi soir de grosse fatigue mentale. La star américaine fait son show et cabotine comme il a toujours su le faire, surtout dans les pires nanars qui étaient son lot quotidien avant que Tarantino le prenne sous son aile. Le Tudor se montre discret mais arrive à s'approprier quelques miettes de scènes. Une jolie nana d'origine exotique- pléonasme dans une prod Besson - a un bout de rôle à défendre - une nouveauté dans une prod Besson - même si le final lui plombe ses efforts. Et ce trio se retrouve face à plein de méchants colorés qui ne leur veulent que du mal.

L'avantage avec Morel face aux autres poulains de l'écurie Europa (comme c'était déjà le cas avec Louis Leterrier), c'est que le bonhomme a vite compris qu'il fallait aller à l'essentiel. Du rythme, du rythme et encore du rythme et l'humour made in Besson réduit à la portion congrue (il en reste malheureusement). Cela permet à From Paris with love, tout en étant nettement moins fun que Taken et Banlieue 13, d'être un produit consommable. Mais de toute évidence, Morel a bien fait d'aller voir de l'autre côté de l'Atlantique...Dune, c'est une entreprise nettement plus excitante !

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(3.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire