Dandadan : aliens, fantômes et humour absurde, pourquoi le manga est un coup de foudre

La Rédaction | 6 octobre 2022 - MAJ : 06/10/2022 10:14
La Rédaction | 6 octobre 2022 - MAJ : 06/10/2022 10:14

C’est le 5 octobre que paraissent les 2 premiers tomes de Dandadan, manga très remarqué de Yukinobu Tatsu. Et futur phénomène de librairie en France ? 

 

 

Dandadan : photoDANDADAN © 2021 by Yukinobu Tatsu/SHUEISHA Inc.

 

ANGES ET DÉMONS  

On se souvient que Crunchyroll avait frappé fort il y a quelques mois avec la sortie impressionnante de Kaiju N°8, création enlevée et objet d’une promotion monstre dans l’Hexagone. L’éditeur compte bien réitérer l’enthousiasme et la frénésie médiatique autour d’une publication qui nous parvient auréolée d’une brillante réputation, et qui s’avère non seulement brillante, mais délicieusement inclassable. 

Avec son anti-héros introverti, son paysage estudiantin et ses menaces occultes, Dandadan pourrait aisément passer pour un énième shonen, mais dès ses premières planches, c’est une énergie toute autre qui s’empare du récit et contamine le lecteur. Tout d’abord, parce que son centre de gravité ne sera jamais tout à fait le jeune Okarun, tout comme sa timidité ne s’imposera pas comme la modalité essentielle de ses conflits intérieurs ou de ses enjeux relationnels. Le point d’ancrage émotionnel de Dandadan est formé par le duo qu’il forme avec la spectaculaire Momo. 

Le premier est passionné d’occultisme mais ne croit guère aux fantômes, la seconde est issue d’une lignée prestigieuse de médiums et ne croit pas aux extra-terrestres. Leur rencontre va engendrer une complicité immédiate et surtout le constat que les croyances de l’un et de l’autre n’étaient pas erronées. Une confrontation plus tard avec un yokai puis une tripotée d’aliens moustachus et cloneurs, nos deux héros se retrouveront dotés de pouvoir, d’un charme irrésistible et d’une paire de pouvoirs surnaturels. 

 

 

Dandadan : photoMémé ne sait pas faire un bon café / DANDADAN © 2021 by Yukinobu Tatsu/SHUEISHA Inc.

 

MES ALIENS MA BATAILLE 

C’est tout le talent du mangaka Yukinobu Tatsu que de déjouer les attendus de ce premier acte classique sur le papier, mais dont chaque case vient nuancer et transformer les stéréotypes. Par le dessin d’abord, qui trahit joliment que l’auteur débuta comme un fan autodidacte de Gundam. Il en a tiré un art du tempo et de la mise en scène, mais aussi de la perspective et de la composition qui fait énormément pour nous immerger dans son univers singulier. 

Faussement classique, le dessin sait alterner entre les poses d’inspiration classique, idéales pour nous placer aux côtés de protagonistes qu’une case bien placé suffira à nuancer quelques pages plus loin. Le trait est souple, ne rechignant ni devant l'abondance de détails, ni devant les ruptures de ton comiques au trait enlevé, simple, direct. En parfaite cohérence avec son appétit pour l’amour absurde et les joutes verbales enlevées, Tatsu orchestre des confrontations qui s’amusent à multiplier points de vue et perspectives, tout en soignant leur tempo. 

Et l'édition de mangas riches en bestiaire dément, traditionnel ou non, a beau être pléthorique dans l'archipel comme en France, les deux premiers volumes de Dandadan imposent avec facilité une direction artistique qui laisse plus d'une fois le lecteur les yeux écarquillés.

 

Dandadan : photoDANDADAN © 2021 by Yukinobu Tatsu/SHUEISHA Inc.

LOVE IS ALL THAT YOU READ 

En résulte l’impression ébouriffante de naviguer dans des eaux connues, qui ne cessent de nous surprendre à force vagues imprévues et de retournements malicieux. C’est notamment le cas quand on aborde la nature de la relation entre nos deux héros, à la fois plus directe et plus humaine que ce que propose souvent la concurrence. 

Dès les deux premiers tomes parus le 5 octobre, l’alchimie qui unit le duo est une évidence, que le récit ne cherche jamais à repousser, diluer, pas plus qu’il ne joue la comédie de la romance impossible. Momo et Okarun sont évidemment appelés à s’aimer, et ce qui se dessine avec force et limpidité, c’est que Dandadan devrait tirer sa force de l’évidence de cette relation au long cours, au moins autant que de ses joutes surnaturelles. 

 

 

Dandadan : photoLes mariachis les moins sympas du monde / DANDADAN © 2021 by Yukinobu Tatsu/SHUEISHA Inc.

 

L’amour cristallin qui paraît d’entrée définir leur connexion est justement ce qui autorise l’auteur à laisser libre cours non seulement à la sensibilité de ses protagonistes, mais également à leurs caractères volontiers colériques, et leur goût pour la vanne volontiers impitoyable. C’est là l’énième qualité d’une entrée en matière les plus prometteuses découvertes ces derniers mois. 

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

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commentaires
PJW
06/10/2022 à 11:14

Excellent manga en effet! Très heureux de sa sortie en tomes!!