Gagner la Guerre - Tome 1 : la plus grande aventure de Fantasy française s'impose en bande-dessinée !

La Rédaction | 28 mai 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 28 mai 2018 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Gagner la Guerre est une des plus éclatantes réussites de la Fantasy française. Réussite qui se décline désormais en bande-dessinée, grâce à l’adaptation de Frédéric Genêt.

 

GAGNER LA FANTASY

C’est aux éditions du Lombard qu’on se doit de pouvoir à nouveau arpenter les rues chaleureuses de Ciudalia, ses villas somptueuses, ses bordels et ses coupe-gorges. Comme dans le roman de Jean-Philippe Jaworski, nous retrouvons Benvenuto, assassin de son état, qu’une mission va précipiter au cœur d’un complot aux ramifications inattendues.

 

photo

Bienvenue à Ciudalia !

 

On recommande évidemment le premier tome de Gagner la Guerre à tous ceux qui ne connaissent pas l’univers littéraire, issu du jeu de rôle, de Jaworski, mais les connaisseurs de ses textes auraient tort de ne pas retourner une nouvelle fois à Ciudalia. En effet, Frédéric Genêt a choisi de travailler la matière première littéraire pour réaliser une véritable adaptation, plus qu’une transposition, et offrir ainsi une relecture à la fois fidèle à l’esprit, et créative en matière de lettre.

Si la Fantasy de Gagner la Guerre demeure à priori foncièrement solide, concrète, terre-à-terre, l’adjonction progressive d’ésotérisme, d’aventure et tout simplement d’inconnu confèrent au texte une puissance évocatrice hors du commun.

 

BENVENUTO EN LA CIUDALIA

Grâce au texte original, la bande-dessinée Gagner la Guerre dispose d’une matrice, d’un récit structurant extrêmement efficace. Mais la grande réussite de Genêt tient à la mise en scène, ainsi qu’au découpage dont il use pour revisiter cet univers. En mettant, ponctuellement mais intelligemment l’emphase sur l’humour, en détaillant toujours très précisément les visages de ses protagonistes, mais surtout en travaillant avec une palette formidablement évocatrice ses couleurs, il parvient à donner vie à Ciudalia.

 

photo

Entre opulence et pauvreté...

 

Mélange subtil de Toscane et d’Andalousie, mixées à grands coups de Renaissance, cette Cité mythique, dont le style n’était pas toujours évident à définir dans le roman originel se déploie ici avec une grâce et une intensité dramatique réjouissantes. La collaboration fructueuse entre le romancier et l’adaptateur/dessinateur s’étale ici avec une harmonie évidente, qui se traduit par un récit rythmé et gourmand.

Grâce à ce cadre, nos héros peuvent grandir et exister. Il faut dire que Gagner la Guerre est portée par un faux stéréotype. Benvenuto évoque initialement un bandit au grand coeur, mais l'assassin philosophe se révèlera bien plus que cela alors que ses deux employeurs, la pègre locale et les grandes familles de Ciudalia, hésitent à se débarrasser d'un pion trop sanglant. Il est le coeur palpitant de ce premier album, qui tire de sa personnalité aussi cruelle que roublarde, aussi implacable qu'attachante, une humanité inattendue.

Avec ce premier tome, Genêt en évoque déjà cinq ou six pour rattraper la production actuelle de Jaworski, Gagner la Guerre s’impose comme une mythologie dense, servie par un premier mouvement accrocheur et d’une très haute tenue stylistique.

 

photoLe Lombard, 54 p., 16 euros environ.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
captp
31/05/2018 à 16:17

Zapan: ayant adoré la horde du contrevent je m'en suis allé acheter la bd aprés avoir lu ton com.merci.
Du coup vous m'avez donné envie de lire "gagner la guerre" en roman pour le moment :)

Delgado
29/05/2018 à 11:42

J'ai fait le même enchainement que toi Zapan et c'est aussi tout en haut de mon classement Fantasy. J'ai jamais réussi à retrouver autant de kiff que sur gagner la guerre. Must read !

Zapan
28/05/2018 à 19:31

Véritable coup de coeur pour le livre découvre juste après avoir fini la Horde du Contrevent.
Ces deux oeuvres sont pour moi le top de la fantasy FR et ils viennent tous deux d'être adaptés en BD. Pas lu celle-ci mais celle de la horde vaut carrément le détour.

A ne pas passer à côté sous aucun prétexte!