Test Hogwarts Legacy : le retour gagnant du monde d'Harry Potter (enfin !)

Léo Martin | 5 mai 2023 - MAJ : 05/05/2023 15:53
Léo Martin | 5 mai 2023 - MAJ : 05/05/2023 15:53

Il aura fallu peu de temps pour que, malgré les polémiques et la méfiance, Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard connaisse un incroyable engouement en ce début 2023. Le jeu de Warner Bros. et Avalanche Software était attendu au tournant et aurait pu se planter de bien des manières. Pourtant, il n’en est rien. Après tous les chemins de travers qu’a pris la licence Harry Potter cette dernière décennie, le Monde des Sorciers a enfin retrouvé du charme. 

Disponible depuis le 10 février dernier sur Xbox Series X|S, PC et PS5, Hogwarts Legacy sort ce 5 mai sur Xbox One et PS4

ingénieux ces moldus

Rares sont les sagas qui ont accompagné toute une génération de leur enfance à leur l’adolescence, voire jusqu’à l’âge adulte. C’est évidemment le cas d’Harry Potter, dont les personnages des livres et des films ont grandi au même rythme que de nombreux moldus. Pour être tout à fait honnête, l’auteur de ses lignes fait partie de cette génération et n’a jamais renié son attachement tout particulier à l’univers créé par J.K. Rowling. Il est bien difficile d’oublier la première vision émerveillée de Poudlard, apparaissant dans la nuit comme un château chimérique où chaque rêve – et chaque cauchemar – devient soudainement réel. 

Néanmoins, ce n’est pas sans un peu de méfiance et de tiédeur qu’on voyait approcher Hogwarts Legacy. L’ambitieux RPG d’Avalanche Software avait beau nous promettre un retour enchanteur à l’école de magie, on n’était guère serein. Car même en faisant fi des polémiques entourant Rowling (notamment accusée de propos transphobes), l’univers d’Harry Potter a pas mal déchanté depuis plusieurs années. À tel point que la franchise semblait presque vouée à l’abandon total, sans aucune chance de retrouver un jour son état de grâce du début des années 2000. 

 

Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard : photoÀ nous deux, Poudlard

 

Malgré sept livres originaux formidables, J.K. Rowling n’a clairement pas aidé à ce que son Monde des Sorciers garde sa fraîcheur. Depuis Les Contes de Beedle le Barde (en 2008), elle n’a malheureusement rien écrit de franchement stimulant pour étendre son univers littéraire avec panache. Harry Potter et l’Enfant maudit (2016) n’a ainsi pas fait l’unanimité et ne semble valoir guère mieux qu’une fan-fiction assez décevante, tandis que la saga des Animaux Fantastiques (dont elle est la scénariste) est une succession de semi-échecs jusqu’au naufrage du troisième opus.

Cela fait un bon moment que tout ce que l’écrivaine touche ne se transforme plus en or, et bien heureusement, il semble qu’elle n’est pas touchée à Hogwarts Legacy. Car oui, le jeu d’Avalanche Software est désormais la meilleure œuvre créée dans l’univers d’Harry Potter depuis le dernier film des Reliques de la mort, sortie en 2011. Après plus d’une décennie à voir Rowling ramer, Hogwarts Legacy s’émancipe complètement de l’écrivaine tout en retournant à l’essence principale de ses romans. 

 

Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard : photoLa très plaisante vie quotidienne d’un jeune sorcier

 

Hogwarts Legacy joue donc forcément la carte de la nostalgie : on retrouve Poudlard, ses maisons, ses sorts, ses lieux cultes, etc. Toutefois il ne se contente pas d’être un grossier festival de fan-service. En modifiant plusieurs paradigmes (l’époque, les personnages, les enjeux), le jeu parvient à offrir aux fans ce dont ils avaient en effet besoin afin de replonger dans le Monde des Sorciers pour de bon. Une histoire originale dans un environnement fidèle à celui qu’on a aimé et connu : une formule assez simple sur le papier, mais diablement efficace.

Ainsi, pour la première fois dans un jeu étiqueté Harry Potter, on peut incarner un autre personnage que le célèbre sorcier à la cicatrice. Après avoir créé notre magicien, on débarque ainsi en cinquième année à Poudlard, pour partir à l’aventure comme on en rêvait étant gosse. Bien éloigné des Voldemort, Grindelwald ou autres Dumbledore, on est enfin libre d’écrire notre propre histoire de jeune sorcier sur des bases nouvelles. Si fan-service il y a bien toutefois, celui-ci ne parasite jamais le récit du jeu. Au contraire, il est un atout de l’immersion, toujours utilisé avec intelligence. 

 

Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard : photoBon, le nouvel antagoniste nous fait un peu regretter Voldemort quand même

 

c’est de la vieille magie

Grâce à son souci du détail et son excellente compréhension de l’univers qu’il nous donne à explorer, Hogwarts Legacy nous happe dès les premières secondes. Il suffit d’une visite à Gringotts et d’un lancer de "protego" pour que le charme opère. Nous n’avons même pas traversé les portes de Poudlard, que l’on sait déjà où l’on a mis les pieds. Voilà ce qui fait la principale force du jeu et ce qui explique l’immense succès dont il bénéficie depuis sa sortie : l’identité de la franchise Harry Potter est ici impeccablement restaurée (bien mieux que dans les derniers films).

Avalanche Software parvient à ressusciter l’âme du Monde des Sorciers, à tel point qu’il est difficile de ne pas en retomber immédiatement amoureux, lorsqu’on l’a aimé autrefois. La magie est à chaque recoin du monde (en particulier dans le château, mais elle parcourt tout son domaine également) et l’exploration prend ici beaucoup de sens. L’open-world proposé par le jeu est envoûtant dans sa forme – bien qu’ultra-classique dans le fond. Il est très dense et très beau, même si, certes, il ne réinvente pas la poudre.

 

Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard : photoVoler au-dessus du domaine de Poudlard suffira à rendre heureux un fan

 

Une fois l’effet “wow” de ce vaste monde magique dépassé, on se rend toutefois compte que le game design global du jeu suit un schéma assez rébarbatif et extrêmement familier des RPG en monde ouvert de ces dernières années. On avait reproché à Forspoken, il y a peu, de trop se conforter dans une telle formule, au point de faire sombrer les joueurs dans l’ennui. Ici, on aurait pu craindre la même chose, avec tous ces camps d’ennemis à exterminer, ces objets à collectionner et ces myriades de tâches secondaires qui n’ont rien de bien passionnant.

Cependant, à l’instar du Spider-Man de la PS4, le jeu réussit à ne pas être trop impacté négativement par son contenu tertiaire. Une grande partie de celui-ci n’est pas obligatoire (si ce n’est pour faire le 100% du jeu) et réussit l’exploit d’être moins une corvée que des digressions dans le jeu qui, parfois, nous poussent à nous aventurer plus loin que prévu. On tombe ainsi, en suivant béatement quelques papillons, sur des surprises inattendues qui récompensent notre curiosité ou notre zèle. Que ce soit une énigme, un easter egg, ou autre chose... le terrain de jeu d’Hogwarts Legacy est suffisamment généreux et riche pour que sa partie la plus insipide ne le condamne jamais à l’austérité. 

 

Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard : photo"Où que tu sois je t’aurai demiguise"

 

En définitive, le jeu fait du neuf avec du vieux et le fait vraiment très bien. C’est d’ailleurs ce qui résume toute son ingéniosité dans le traitement qu’il fait de l’univers Harry Potter et dans le game design. Il récupère des ingrédients aux quatre coins du Monde des Sorciers pour nous en proposer un savoureux mélange, aussi complet que varié. Le jeu va ainsi se construire à travers des éléments des livres, des films, des guides des animaux fantastiques, et même d'anciens jeux de EA (d’où est hérité le fameux sortilège du flipendo, par exemple !). 

Maintenant, s’il est vrai que le jeu a tout ce qu’il faut pour conquérir efficacement les fans de la licence, qu’en est-il des autres ? Certes, Hogwarts Legacy est un vrai cadeau pour les potterheads (il paraîtrait que c’est le nom approprié), mais cela ne fait pas de lui un bon jeu à coup sûr. Pour quiconque ne connaît pas ou n’apprécie pas la franchise magique, Hogwarts Legacy pourrait être un RPG open-world classique dans lequel il faut répéter "revelio" toutes les dix secondes afin de récupérer un loot assez simplet. Et pourtant, le jeu est bien davantage, même pour les non-fans. 

 

Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard : photoSe débattre avec les trolls : voilà autre chose de familier

 

C’est levioso, pas leviosa

Même pour un non-initié de la licence, force est de constater qu’Hogwarts Legacy demeurera une agréable surprise. Si sa direction artistique et ses intrigues (pas extraordinaires, mais efficaces) sont déjà d’excellents atouts pour séduire même le plus moldu des moldus, Hogwarts Legacy a pour lui d’autres forces insoupçonnables de prime abord. On pense en particulier à son gameplay lors des combats. La magie sert à ouvrir des portes et à découvrir des mystères, mais ici, plus que jamais, elle sert aussi à tabasser des ennemis avec énormément de créativités.

Les cours de sorcellerie tout au long du jeu nous apprennent de nombreuses façons de gérer nos adversaires avec style : paralyser, exploser, repousser, attirer, faire léviter, faire redescendre, transformer en chaise, etc. – c’est une sacrée artillerie à portée de main (sans compter les sorts impardonnables pour faire plaisir aux mages noirs du fond de la classe). Le tout marche extrêmement bien dans des phases de baston nerveuses, grisantes et parfois difficiles. Les combats de boss ne sont pas en reste et donnent des sensations dignes des meilleurs jeux d’action sortie récemment, bien aidés par la polyvalence des combos de sort, et des utilitaires comme les potions ou les plantes. 

 

Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard : photoRien de mieux qu’un duel de magie pour se défouler

 

Au-delà de l’action pure, Hogwarts Legacy est si riche de contenus divers, qu’il sera difficile à quiconque de vraiment bouder son plaisir. La Salle sur demande pourra, par exemple, ravir les fans comme elle comblera ceux qui aiment simplement le housing ou la gestion de ressources. Tout au long de son aventure, le jeu ne cesse de trouver des occasions de se rendre plaisant et malin afin de donner à tous types de joueurs l’envie de s’y engouffrer pour des heures. 

En somme, Hogwarts Legacy n’aura pas usurpé son succès. Bien qu’imparfait, il remplit parfaitement sa mission d’être à la fois un bon jeu et une nouvelle aventure dans l’univers de J.K. Rowling qui soit enfin une vraie réussite. C’est un premier essai extrêmement enthousiasmant de la part d’Avalanche Software, et qui risque bien de relancer la machine Harry Potter pour de bon. Voilà qui annonce plein de bonnes choses pour l’avenir, tant le potentiel semble à nouveau illimité et digne d’intérêt.

Que ce soit le Quidditch, le Tournoi des Trois Sorciers, les Patronus, beaucoup d’éléments du Monde des Sorciers peuvent encore être ajoutés aux jeux (par des DLC ou des suites). Et cette excitation d’en voir encore plus (qu’on avait perdue depuis de nombreuses années) est clairement la plus grande victoire du jeu.

Test effectué sur PC. Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard est disponible sur PC, PS5 et Xbox Series depuis le 10 février 2023 et sur PS4 et Xbox One depuis le 5 mai 2023. 

 

Hogwarts Legacy : L’Héritage de Poudlard : photo

Résumé

Hogwarts Legacy parvient à accomplir un miracle : redonner corps et âme à l’univers épuisé de J.K. Rowling, à tel point qu’il est redevenu un phénomène en 2023. Bien que le jeu soit en lui-même très lacunaire et manque clairement de génie dans son game design, il demeure très solide et propose une superbe aventure en monde ouvert pour les fans et les non-initiés. 

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Lecteurs

(2.5)

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commentaires
Harajuku
06/05/2023 à 07:25

Alors perso j'ai préféré les quêtes de persos que la quête principale.

Mais franchement comme tu l'as indiqué : je n'ai pas boudé mon plaisir :) Bon par contre même après 50h de jeu : je me perds encore dans les couloirs de Poudlard xD

Jaws250
02/03/2023 à 19:01

C'est un jeu sympa au début mais l'open world montre vite ses limites, il est très pauvres, c'est toujours la même chose, des quêtes de Merlin par centaines, des bases avec les mêmes ennemies, des trésors sans intérêt car un niveau après notre matériel est dépassé... Et niveau faune et flore c'est le néant, on est à des années lumières su monde de RD2 qui grouillait de vie. Après pour les quêtes c'est très FedEx, calibré pour les enfants, dommage, l'intérêt est clairement dans le château, on sens que tout le budget est passé dedans, juste dommage que l'exploration soit tué par toutes les icônes, une approche façon Souls aurait été plus appréciable. Après heureusement l'univers est bien retranscrit, il y a beaucoup de personnalisation, la salle sur demande, le balai, les animaux fantastiques sont de très bons points, mais ça reste un jeu très répétitif qui ne mérite pas + de 15/20,,et croyez moi j'ai joué + de 30 h.

blumdor
02/03/2023 à 07:12

Le côté classique ne me gène pas forcément maiq l'écriture lisse et enfantine m'a clairement gavé. Étonnant que vous ne soulignez pas l'écriture faiblarde des dialogues. Ou alors il est trop tôt et j'ai loupé cette ligne. C'est vraiment ce qui m'a fait arrêter le jeu après 20h

Davmey
01/03/2023 à 22:59

C'est davantage un film interactif qu'un jeu. C'est beau, l'univers est palpable... Mais ce n'est qu'une suite de cinématiques avec très peu de phases de jeu, et les missions n'ont rien de passionnantes. Donc au bout de quelques heures j'ai trouvé tout ça d'en ennui mortel...

Trépanez vos mouchoirs
01/03/2023 à 21:31

Les 10-15 premières heures j'ai trouvé ça formidable, c'est beau, c'est magique ...
Et puis au bout d'un moment les quêtes répétitives et les dialogues niais m'ont complètement décroché, et il a quitté mon disque dur.

Osiris
01/03/2023 à 20:35

La version Switch n'est pas encore disponible, elle ne sort que le 25 juillet.

Aziio
01/03/2023 à 20:18

Pour ma part HL a été un peu une déception. Une fois le "wow" dépassé, on se rend compte des limites du jeu. L'environnement et l'immersion est au top, mais le scénario est plus que un prétexte et le gameplay est mal utilisé et brise cette immersion (balancer un sort interdit devant les profs n'a aucune conséquence par exemple), sans parler de la tonne de monstres à tuer mais pour absolument aucune raison ... Les pièces d'équipement qui sont au final assez secondaires, puisqu'on obtient majoritairement des skins
Je salue quand même la salle sur demande qui est un bel ajout

Sirius blake
01/03/2023 à 19:46

Trop nul se jeu est fait d aller retours et de dialogues interminable un gameplay complètement dépasser une histoire sans aucun intérêt un bestiaire très limiter les mission de Merlin une belle plaisanterie et les animaux ridicules

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