Dead Island : le zombie game ultime

Raphaël Carlier | 3 octobre 2011
Raphaël Carlier | 3 octobre 2011

Sans cesse annulé ou reporté, Dead Island aura connu un développement plutôt hasardeux, pour ne pas dire chaotique. C'est par le biais d'un somptueux trailer que le jeu est revenu sur le devant de la scène en février dernier. Si cette bande-annonce ne révélait absolument rien sur le jeu, elle suffit pour que tous les regards se tournent vers la production d'un studio dont on attendait plus grand chose (surtout après le méfait Call of Juarez : le Cartel). Forcément, le jeu était attendu au tournant, mais de là à se prendre une claque... Et pourtant !

 

 Paradise Lost

 

Après une cinématique d'introduction fort réussie, vous avez l'occasion de choisir un des quatre personnages principaux du jeu. Ce qu'il faut savoir, c'est que chaque protagoniste dispose de compétences uniques, et est spécialisé dans des types de combats différents. Le rappeur has-been Sam B a un penchant pour les armes contondantes, l'ex star du footbal Logan préfère les armes de lancer, tandis que l'ancienne flic Purna est aussi à l'aise avec les armes à feu que Xian Mei avec les armes tranchantes. Le jeu étant grandement axé sur sa prise en main des affrontements avec les zombies, il va sans dire que le choix de votre avatar change l'expérience globale. L'idéal étant d'essayer une bonne heure chaque protagoniste pour se faire une idée. Pour ma part j'ai tenté l'aventure avec Xian Mei, trancher des membres en décomposition étant absolument jouissif.

 

L'action prend place sur la paradisiaque île de Banoï, où une invasion de morts-vivants vient rompre le charme de vos vacances. Si les cinématiques qui mettent en scène le quatuor principal sont anecdotiques, la trame principale reste suffisamment accrocheuse pour vous donner envie de progresser. Compilant tous les films de zombies existants pour le bonheur des amateurs. L'Enfer des zombies, Zombies/L'armée des morts, 28 jours plus tard et j'en passe, le jeu est ultra-référencé mais jamais au détriment de sa cohérence et de son identité. Et si Dead Island jouit de graphismes plutôt séduisants, c'est surtout l'ambiance qui impressionne. Le travail sur le son et les décors est assez stupéfiant, et loin d'être un défouloir zombiesque à la Dead Rising, Dead Island dispose d'une tonalité sérieuse et d'une ambiance oppressante hautement immersive, renforcée évidemment par la vue subjective. Une franche réussite de ce point de vue.

 

 Le quotidien sur l'île de Banoï

 

Liberté j'écris ton nom

 

Côté prise en main, le jeu pioche quelques idées chez la concurrence. Imaginez un tiers de Dead Rising pour ses hordes de zombies, ses références cinématographiques, et les armes dégradables et personnalisables, un tiers de Left 4 Dead pour le trouillomètre, son bestiaire, et l'action effréné avec ses zombies enragés qui courent à une vitesse phénoménale , et un dernier tiers de Borderlands pour son côté RPG et l'immensité de ses décors. La recette fonctionne du tonnerre et achève de faire de Dead Island une expérience unique et incontournable, surtout que le jeu vous laisse une liberté assez incroyable. S'il est nécessaire d'accomplir certaines quêtes pour progresser dans l'aventure, libre à vous de les effectuer comme vous l'entendez en gambadant dans des endroits très variés disposant toujours d'une ambiance inédite : les bungalows, l'hôtel, la ville, les égouts, le commissariat, la jungle, le laboratoire, la prison,... On ne s'attendait pas à une telle générosité de la part de Techland, d'autant plus que la durée de vie est colossale. Pour ma part j'ai mis une quarantaine d'heures pour boucler l'aventure, en prenant toutefois le temps d'accomplir les quêtes annexes et de mettre la main sur des crânes bien planqués par les développeurs (merci youtube) qui permettent de débloquer des armes inédites. Les armes, parlons-en. Si vous comptiez trouver le meilleur arsenal possible et l'utiliser ad vitam aeternam sur les infectés vous pouvez dors et déjà oublier. Chaque arme s'use plus ou moins rapidement, sous peine d'être inutilisable à moins de trouver un atelier pour les réparer moyennant finance. Mieux, si vous avez trouvé des plans (les Mods), vous pouvez customiser vos revolvers, machettes et autres massues pour en faire des armes enflammées, empoisonnées, cloutées et j'en passe, voir même fabriquer des explosifs dévastateurs. Le résultat vaut le détour et heureusement il est possible de trouver de l'argent et des pièces détachées en fouillant un peu partout dans l'île. Dernière chose sur les armes : les armes à feu sont très rares lors de la première partie de l'aventure mais le jeu est très axé sur les combats au corps à corps qui sont, heureusement, très réussis.

Première arme du jeu : la pagaie

 

 Survival ?

 

Dernier point, Dead Island se joue seul ou jusqu'à quatre joueurs et l'expérience diffère radicalement. Si vous jouez seul le jeu offre de grands moments de frousse et une sacrée tension, avec des poussées d'adrénaline mémorables lors de certains passages, ce qui en fait immédiatement un des meilleurs survival de sa génération au côté de Dead Space. À quatre joueurs le jeu s'avère plus dur mais surtout complètement délirant, particulièrement si vous jouez avec des potes. Seul gros bémol : il est impossible de jouer à plusieurs sur un même écran, il faudra donc privilégier le mode online assez bien foutu, puisqu'en une pression de touche vous voilà en train de suivre l'aventure avec d'autres survivants. Dans un cas comme dans l'autre, l'expérience est immanquable.

 

Au final Dead Island est bien plus qu'une surprise : c'est une grosse claque. Absolument généreux avec sa durée de vie colossale et son terrain de jeu immense, le jeu met surtout en avant une jouabilité particulièrement bien pensée le rendant unique. Situé entre la simulation de survie et le RPG, Dead Island est instantanément culte et ouvre admirablement la voie pour une formidable franchise. Tout bonnement indispensable pour les fans du genre. On en attendait pas tant !

Les passages en intérieur sont franchement flippants

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