Avatar-le jeu vidéo : prolongez l'expérience du film

Raphaël Carlier | 15 décembre 2009
Raphaël Carlier | 15 décembre 2009

Un film aussi attendu qu'Avatar ne pouvait pas échapper à une adaptation en jeu vidéo. Mais au lieu de nous livrer un bête produit mercantile, James Cameron a choisi de se tourner vers Ubisoft (à l'instar d'un certain Peter Jackson pour King Kong) afin d'offrir une expérience en adéquation avec son œuvre. Commencée en 2006, l'entreprise aura nécessité 3 ans de travail pour les  250 développeurs ayant travaillé notamment sur des licences fortes telles Assassin's Creed, Tom Clancy ou Splinter Cell. Alors, défi relevé ?

L'histoire du jeu prend place 2 ans avant les événements du film et vous place dans la peau de Ryder, un expert en décryptage de signaux (dont vous pouvez choisir l'apparence parmi les modèles proposés, on aurait aimé un peu plus de customisation) venu rejoindre le projet Avatar sur Pandora. Après un briefing rapide au QG ("l'Enfer") il est temps d'en découdre : rendez-vous à la zone suivante. Car les missions dans Avatar prennent place dans différentes zones plutôt vastes à débloquer au fur et à mesure de votre progression.

Si vous débutez l'aventure dans la peau d'un soldat humain, le jeu vous propose assez vite d'incarner votre Avatar, géant extra-terrestre à la peau bleue créer à partir de l'ADN  des autochtones du coin, les Na'vi. Passé le plaisir de la découverte vous aurez tôt fait de choisir votre camp. Continuer avec les humains et affronter les natifs, ou rester dans votre Avatar pour bouter l'envahisseur en dehors de Pandora. Soit deux campagnes solos bien distinctes.

Commençons dans la peau d'un soldat de la RDA. Après avoir rejoint le commandant Falco et sa cause (le pendant du colonel Quaritch dans le film), le jeu vous fera immédiatement penser à Lost Planet entre sa maniabilité et son environnement immense et hostile. Si vous affrontez souvent des Na'vi, vous aurez surtout à faire face aux dangers de Pandora. Le bestiaire (loup-vipères, Thanator ou Banshee) et la végétation tenteront régulièrement de vous mettre à mal. Heureusement l'arsenal du marine est conséquent : fusil à pompe, fusil d'assaut, lance-grenade, lance-flamme, fusil à clous,... il y a de quoi s'amuser. Vous l'aurez compris, dans la peau d'un soldat le jeu vire très vite dans le bourrinisme intégral. Et si faire péter tout Pandora vous amuse, vous serez surtout récompensé pour vos efforts. Chaque ennemi, animal, ou plante éradiqué vous octroie de l'expérience pour monter en niveaux et gagner de l'équipement et des talents (frappe aérienne, camouflage, soin,...). De l'expérience qu'il est aussi possible de glaner en accomplissant les missions principales ainsi que divers objectifs secondaires (très souvent similaires). Et pour compléter l'arsenal humain, plusieurs véhicules sont à votre disposition, du buggy au bateau en passant par les fameux AmpSuits (exosquelette imposant). Certaines zones vous permettront aussi d'utiliser les hélicoptères Scorpion, après une prise en main un peu ardue, venant ajouter un peu de variété au gameplay. D'ailleurs on apprécie la qualité du level design (que ce soit du côté de la RDA ou des Na'Vi) qui offre une multitude d'approches différentes ainsi qu'une construction verticale appréciable.

Côté Na'vi la faune est votre alliée. Désormais plus agile (et surtout plus grand, 3m de haut ça change la perspective) vous pouvez grimper aux lianes, monter sur les arbres, soit aller un peu partout sans être importuné par des plantes agressives. Il vous sera même possible (dans les talents déblocables) d'invoquer une créature combattant à vos côtés. Si l'arsenal de votre Avatar est clairement orienté corps à corps, l'arc reste une valeur sûre et se défend plutôt bien. La faible puissance de feu des Na'vi est compensée par leur agilité qui leur permet de fondre rapidement sur l'ennemi. Et si vous êtes las de parcourir la jungle à pied, libre à vous de grimper sur le dos d'un féroce Thanator qui enverra valdinguer les ennemis, ou de chevaucher un Banshee qui vous emmènera dans les airs. Les objectifs secondaires sont par contre, quasiment identiques à ceux de la campagne RDA.

Si le scénario manque parfois d'intérêt et que les personnages secondaires sont anecdotiques (et particulièrement mal doublés), l'intérêt du jeu vient principalement de l'ambiance générale et de ses visuels. Si le moteur fait parfois la moue (le moteur de Far Cry 2 est capable de beaucoup mieux), la cohérence de l'environnement et la foule de détails impressionne. Pandora a vraiment beaucoup de charme, surtout la nuit. Certains niveaux parcourus le jour seront méconnaissables lors du cycle nocturne, et juste somptueux.

Au rayon des à-côtés le jeu embarque sa propre encyclopédie (Pandorapédia) qui vous livrera un paquet d'informations concernant la faune, la flore est bien d'autre choses, à condition d'avoir scanné l'environnement au préalable. Un petit plus sympathique pour celui qui souhaite en apprendre plus sur cet univers très riche. Autre ajout sympathique : le mode conquête vous propose un mini jeu où, à la manière de Risk, vous devrez conquérir de plus en plus de territoire avec votre faction jusqu'à dominer toute la planète. Un ajout qui a une répercussion directe sur le solo puisque certaines zones capturées vous octroieront des bonus de dégâts ou d'expérience. Reste enfin le mode multi, qui bien que sympathique, est plutôt déserté, sans doute à cause de son contenu maigrichon et d'une concurrence plutôt rude.

Si Avatar-le jeu souffre d'une myriade de petits défauts (finesse des graphismes, histoire et maniabilité perfectible), sans doute à cause d'une trop grande ambition des développeurs et d'un manque de finition dans l'ensemble, on ne peut pas refuser un trajet pour Pandora. Si le jeu en tant que tel ne brille pas par son originalité, l'univers de James Cameron est vraiment riche et captivant. À réserver avant tout aux joueurs séduits par le film.

 

 

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