Brütal Legend : Ode délirante au Metal

Raphaël Carlier | 23 décembre 2009
Raphaël Carlier | 23 décembre 2009

Brütal Legend est le fruit d'une collaboration entre l'étonnant Tim Schafer (à qui l'on doit Full Throttle ou récemment Psychonauts) et le déjanté Jack Black, membre du groupe Tenacious D (et du film éponyme). Prévu tout d'abord pour sortir sous la bannière Activision, c'est finalement grâce au géant EA que ce jeu improbable a pu voir le jour.

 

 

Après une introduction tournée en Live où Jack Black -himself- vous emmène dans l'arrière-boutique d'un disquaire pour vous présenter le vinyle de Brütal Legend, le jeu peut enfin débuter. Eddie Riggs (à qui Jack Black prête ses traits, sa voix, son humour), votre avatar, est un roadie. Kézaco ? Véritable couteau suisse, le roadie s'assure du bon déroulement de la tournée du groupe dont il a la charge. Manque de bol Eddie doit se charger de jeunes métalleux d'aujourd'hui tendance Tokyo Hôtel. Mais suite à un accident spectaculaire (qui vous permettra de choisir entre un jeu crue à l'ouïe et à l'image, ou censuré de « bip » sonores) tout va changer. Invoqué par votre boucle de ceinture, un gigantesque démon de feu et de métal, Ormägoden vous expédie illico dans un monde alternatif où le rock et le métal sont rois.

 

Un monde parfait pour Eddie, qui aura fort à faire pour rallier à sa cause les humains (les métalleux s'affrontant sans cesse avec les drag queens de l'excentrique Lionwhyte) contre les démonix, créatures adeptes du cuir moulant et des ornements à pointes. C'est en comptant sur l'aide de vos alliers hauts en couleurs (dont quelques guest stars du milieu) que vous parviendrez peut-être à bouter dehors le méchant Lord Doviculus (doublé par TimCurry).

 

 

Vous l'aurez compris, le jeu fait la part belle à l'humour au travers de son histoire et de ses personnages. Mais ce qui étonne et impressionne vraiment, c'est la profondeur de cet univers si original. Que ce soit dans le design, dans les noms, et dans les petites histoires à débloquer, le tout aide à rendre ce monde incroyablement cohérent et passionnant. Si le jeu fait bien l'unanimité quelque part, c'est sur ce point qui justifie à lui seul que vous vous y intéressiez.

Concernant la maniabilité, là aussi bonne surprise : le jeu offre un mélange des genres plutôt bien équilibré. Si vous commencez dans la plus pure tradition du beat'em all armé d'une hache et d'une guitare, vous découvrirez plutôt vite les joies du combat de scènes qui emprunte au jeux de stratégies. À plusieurs moments de l'aventure, il vous faudra bâtir des stands de goodies sur les geysers de fans, pour en puiser l'énergie nécessaire pour créer vos troupes et détruire la scène de l'adversaire. À pied ou dans les airs, Eddie pourra donner des ordres à ses troupes ou les rejoindre directement pour faire du ménage et les motiver en jouant des solos de guitare (façon Guitar Hero).

Pour éviter la routine, d'autres séquences de jeux sont disponibles pour les quêtes annexes comme tirer sur des ennemis depuis une« tour », tendre une embuscade ou encore faire une course en auto à bord de la Dutch mobile (customisable auprès du célèbre Ozzy Osbourne, pour l'occasion gardien du métal).

 

 

Pour ouvrir le bal des points négatifs : le moteur du jeu. Souffrant de quelques ralentissements et d'un manque de finition dans sa réalisation, le jeu ne casse visuellement pas trois pattes à un canard. Heureusement le parti pris esthétique sauve l'ensemble. Cohérence et originalité avant tout.

Si les différents genres de jeux se marient plutôt bien, on regrettera quand même l'absence d'une mini carte lors des affrontements en stratégie parfois confus et la micro gestion des unités perfectibles. Par contre, rien à dire sur la bande son, les 108 titres déblocables de Métal ou de Rock offrent une ambiance sonore inédite qui ravira autant l'amateur que le novice.

 

 

Absolument délirant, Brütal Legend est une sacrée bonne surprise qui saura rafraîchir le joueur à la recherche d'un nouvel univers. Et cerise sur le gâteau, il n'est pas nécessaire d'être fan de métal.

Dommage que l'aventure se boucle trop vite (une petite huitaine d'heures). Pour les curieux, le mode multi-joueur particulièrement réussi, permet à deux joueurs de s'affronter dans des batailles de scènes opposants humains, démonix et gothiques.

 

 


 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.