Assassin's Creed II : Le jeu de l'année ?

Raphaël Carlier | 29 novembre 2009
Raphaël Carlier | 29 novembre 2009

Test effectué sur Xbox-360

Sorti en 2007, Assassin's Creed avait été un véritable carton avec 8 millions d'unités vendues dans le monde (500 000 en France). Dans un monde entièrement ouvert, le jeu offrait un univers riche et immersif au temps des croisades, et proposait au joueur d'incarner un maître assassin comme aucun jeu ne l'avait fait auparavant. Seul hic, la répétitivité du titre parfois barbant, proposant des missions terriblement redondantes (espionner, voler, tuer, pour les 9 assassinats). Bonne nouvelle, les développeurs d'Ubisoft Montréal se sont retroussés les manches et, en plus de gommer les défauts du grand frère, offre au joueur une des meilleurs expériences vidéoludique de ces dernières années imposant Assassin's Creed comme une licence absolument incontournable.

 

Même si l'essentiel du jeu se déroule durant la Renaissance italienne, l'aventure débute tout juste après la fin du premier volet. Desmond Miles, le descendant d'Altaïr, s'échappe des laboratoires d'Abstergo (une multi-nationale derrière laquelle se cache les Templiers) avec l'aide de Lucy Stillman (toujours Kristen Bell) avant d'atterrir dans le repaire des assassins modernes. Vos nouveaux amis auront tôt-fait de vous renvoyer dans l'animus pour récupérer un mystérieux artefact avant les templiers. Début du jeu.

 

Vous incarnez cette fois-ci Ezio Auditore Da Firenze, un jeune noble de Florence fils de Giovanni (que vous pouvez découvrir dans la mini-série Lineage). Le début du jeu vous permet de découvrir les personnages principaux, l'univers mis en place ainsi que les nouveaux mécanismes de jeu. Ainsi, tout juste sorti du lit d'une belle jeune femme, Ezio ira punir le compagnon adultère de sa sœur, récupérer des plumes pour son petit frère (remplaçant la quête fastidieuse des drapeaux), transmettre un courrier pour son père... Les missions sont très diverses, mais, surtout grâce au contexte de l'époque, le monde est beaucoup plus vivant et passionnant (fini les villes moroses occupées et sous couvre-feux). Ainsi pendant 2/3h vous aurez tout un tas de petites tâches à accomplir sans tuer une seule personne, loin des préoccupations des assassins. Mais un événement tragique va survenir brutalement forçant Ezio à prendre les armes et emmener sa famille en lieu sûr.

A la place de Massiaf dans le premier jeu, votre quartier générale se trouve à Monteriggioni, la petite ville de votre oncle. L'occasion pour vous de découvrir un ajout de taille : le système économique. Car dans Assassin's Creed II vous pouvez désormais gagner de l'argent à dépenser de diverses manières, à commencer dans des échoppes où vous trouverez armes, armures, ainsi que de nouvelles tenues pour votre assassin terriblement classe. De plus vous aurez la possibilité de faire prospérer cette ville en achetant des magasins ou en rénovant des bâtiments. Fable II fait des émules ? Ensuite il vous faudra partir aux quatre coins de l'Italie afin de déjouer un complot que trame les templiers dans Florence, Venise, et des villages comme San Gimignano, ou les régions de Romane et de Toscane. De quoi donner l'occasion au joueur de voir du pays !

 

Si vous aurez régulièrement l'occasion d'accomplir des missions secondaires (comme celles présentées un peu plus haut) vous devrez toujours traquer et éliminer vos cibles principales pour faire avancer l'aventure qui s'étale sur une trentaine d'années. Mais rassurez-vous la construction de ces missions a été entièrement revue. Le meilleur moyen de s'en rendre compte est de résumer une des missions à Venise. Ainsi après avoir fait la connaissance du chef des voleurs (les cuts-scenes sont presque aussi nombreuses que dans un GTA), il vous faudra libérer ses hommes, et ensuite éliminer les gardes sur les toits. En vous rendant au Palais où se trouve la cible, des gardes vous barre la route. Libre à vous d'engagez des courtisanes, des voleurs ou des mercenaires pour occuper les garde et escalader le bâtiment grâce à un tout nouveau mouvement que vous aurez appris. Ensuite il ne vous reste plus qu'à trouver et assassiner votre cible avant d'être aidé par les voleurs ayant substitué les costumes des archers précédemment abattus. Et chacune de vos cibles principales vous offrira des séquences de jeu différentes (poursuite en calèche ou en machine volante). Et si ces ruptures de rythme ne vous suffisent pas, vous pourrez toujours explorer les caveaux secrets de vos ancêtres dans des séquences de plate-forme pure et dure. À la clé, le costume d'un de vos célèbres ancêtres...

Mais Assassin's Creed II c'est bien plus que des (nombreux) ajouts aux éléments du premier opus. On reste pantois devant le travail effectué sur la reconstitution des environnements et de certains bâtiments bien connus (dont vous retrouverez la description dans une base de données). Si l'époque de la renaissance est très bien documentée, les développeurs ont tout de même fait un travail monstre à saluer. À cette occasion, le moteur graphique du premier volet fait toujours des merveilles. Si la plupart des tests disponibles font état de graphismes accusant un certain âge, on ne peut que difficilement leur donner raison. Les graphismes sont beaucoup plus fins, les effets d'ombre et lumière très réussis (à noter aussi l'apparition d'un cycle jour/nuit), et les animations faciales des personnages incroyablement plus vivantes que par le passé. Sur un bout de papier l'attaché presse a écrit« le plus beau jeu jamais créé ? », alors même si Uncharted 2 est déjà passé par là (retrouvez le test ici), on est tenté de répondre à l'affirmative. La taille des décors, la multitude de détails et la minutie avec laquelle est restituée l'ambiance visuelle de l'époque élève le jeu à un statut d'œuvre d'art (comme le premier en son époque ?).

Si le jeu est tellement immersif, c'est aussi grâce à la qualité de son scénario. Les scénaristes du jeu, non contents d'offrir des personnages intéressants et une quête passionnante qu'on suit de bout en bout ont réussi la prouesse d'adapter des faits historiques pour la plupart bien connus, pour les intégrer avec brio dans un univers dense qui se met en place tout doucement et promet quelque chose d'énorme pour la suite (je n'en dirai pas plus).

Beau, varié, passionnant, la liste des ajouts et des choses à faire dans cette suite est bien trop longue pour être énumérée dans ce test (et il faut bien vous laisser un peu de surprise). À côté, le premier volet fait juste office d'un brouillon qui servait à poser des bases techniques et à un univers qui trouve enfin toute sa dimension avec Assassin's Creed II. Même s'il subsiste encore quelques défauts, on est abasourdis par le travail fourni en seulement deux ans. À l'arrivée on obtient un très grand jeu à posséder absolument, et si à l'origine Assassin's Creed devait être une trilogie, on espère qu'Ubisoft ne s'arrêtera pas au prochain volet. Car à l'instar des cycles de livres, des séries télés ou des sagas au cinéma, ce jeu prouve que le jeu vidéo est devenu un formidable support de narration. Le rendez-vous est dors et déjà pris pour... Dans deux ans ? En tout cas Merci Ubisoft !

Jeu disponible à la vente le 19 Novembre sur Xbox 360 et PS3 et en mars 2010 sur PC. Interdit au moins de 18 ans.

 

 

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