Saw en jeu vidéo : le meilleur volet de la saga ?

Raphaël Carlier | 18 novembre 2009
Raphaël Carlier | 18 novembre 2009

Alors que Saw VI (on arrête avec les jeux de mots promis) a débarqué sur les écrans le 4 Novembre dernier (la critique), voici que Konami sort un jeu basé sur la célèbre série initiée au cinéma en 2005. Alors que la qualité des films ne fait que décliner (et qu'on est parti pour au moins 8 films) que faut-il attendre d'une adaptation vidéoludique ? Et bien loin de n'être qu'un produit dérivé au but commercial, Saw en jeu vidéo est une bonne adaptation et peut-être même mieux : un bon jeu.

 

 

Avant de rentrer dans les détails, il est curieux de revenir sur l'éditeur du jeu. Là où la plupart des adaptations de films sont édités chez Activision, EA, ou Ubisoft, c'est cette fois Konami qui s'y colle. Un choix étrange ? Peut-être pas. Car avant d'être détenteur de licences comme Metal Gear Solid ou PES, Konami c'est aussi la série horrifique Silent Hill (dont un nouvel opus, Shattered Memories est attendu en Mars sur Wii). Et c'est justement de ce côté que s'inspire le jeu de Zombie Studio, avec pour l'occasion une ambiance très réussie.

 

Mais comme vous êtes curieux, on va d'abord vous parler de l'histoire, car oui, Saw en jeu vidéo c'est aussi une intrigue et des personnages. Vous incarnez le détective David Tapp (Danny Glover dans le premier Saw) qui se réveille dans l'asile désaffecté de Whitehurst, prisonnier du célèbre tueur au puzzles, le "jigsaw". Rongé par la culpabilité depuis la mort de votre coéquipier Steven Sing (toujours dans le premier film) et obsédé par votre traque du tueur machiavélique, ce dernier décide de vous donner un nouveau but dans la vie, mais surtout de jouer avec vous et votre entourage (l'occasion de redécouvrir d'autres personnages des deux premiers volets).

 

 

Vous lançant à sa recherche tout en essayant d'éviter ses pièges, vous aurez tôt fait de rencontrer d'autres victimes du tueur en série (très bien doublé par l'acteur Tobin Bell lui-même). Mais si vous comptiez sur leur aide autant laisser tomber tout de suite. Toute la faune locale en aura après vous puisque la clé de leur liberté a été littéralement placée dans votre corps ! Pour vous en débarrasser vous aurez toujours plusieurs possibilités : vous barricader derrière une porte en attendant que leur piège se déclenche (collier explosif ou piège à ours), leur tendre des pièges à l'aide de l'environnement (dont un similaire à celui qui causa la disparition de votre partenaire) ou tout simplement au corps à corps. Là en revanche, même si on dispose toujours d'un panel d'armes conséquent (de la lampe de chevet au révolver en passant par le scalpel), la maniabilité est loin d'être réussie et on préfèrera se contenter de faire des contres (qui déclenchent un QTE permettant d'achever l'adversaire) ou tendre un piège.

 

Heureusement le cœur du jeu ne réside pas là. Le grand méchant étant le tueur au puzzle, vous aurez surtout des énigmes à résoudre et plusieurs mini-jeux à effectuer pour déverrouiller une porte ou stopper un piège. Qu'il s'agisse de reconduire un circuit, faire s'imbriquer une série d'engrenages ou se faire rejoindre des tubes, les séquences sont toujours plaisantes à jouer. Mais ce n'est pas de tout repos puisque la plupart du temps vous devrez faire face au chrono avant que des bombes n'explosent ou que le gaz n'ait raison de vous.

 

 

Mais la réussite du jeu réside surtout dans son ambiance. Sur le plan visuel et sonore, les développeurs on fait du bon travail, plongeant le joueur dans des décors délabrés, dangereux, à l'atmosphère pesante. De plus quelques emprunts au survival-horror font leur apparition. Outre la nécessité de s'éclairer pour trouver son chemin (au choix le briquet, le flash d'appareil photo, ou la lampe torche), on retrouve des petites notes égarées dans le décor, qui en plus de nous en apprendre sur les victimes et le tueur lui-même, développe une histoire originale autour de l'hôpital psychiatrique et son personnel dérangé... De quoi renforcer le sentiment de malaise au fur et à mesure de votre progression.

 

Mais avant de conclure une petite mise au point s'impose, car le jeu est loin d'être exempt de défauts. Tout d'abord, à l'instar des films, les personnages sont trop peu intéressants pour qu'on soit captivé par leur sort, surtout le détective Tapp. Quel dommage tant cela aurait renforcé l'immersion du joueur ! Autre gros point noir, on sent que les développeurs, avides de nous livrer un bon jeu d'horreur, sont toujours limités à cause de l'univers des films. Car on ne peut pas vraiment dire que Saw est l'univers le plus riche du 7e art. D'où une certaine redondance qui s'installe dans les pièges, les décors, et les mécaniques de jeu. Heureusement l'intrigue et l'ambiance sont suffisamment prenantes pour pousser le joueur à aller au bout de l'aventure (comptant 6 à 8 heures de jeu).

 

 

Donc même si on obtient à l'arrivée un jeu très fidèle au matériau d'origine, on regrette justement que les développeurs ne soient pas allés au bout de leurs idées en s'éloignant encore plus des films. Reste qu'à l'arrivée ce jeu est plutôt une bonne surprise et s'avère être beaucoup plus passionnant que Saw au cinéma, versant beaucoup moins dans le gore et le gratuit qu'on pourrait le penser. A réserver néanmoins au fans ou à ceux qui connaissent cet univers, surtout pour le prix un peu élevé du jeu. Á noter que nous vous encourageons à faire les deux fins proposées. Car si la première clôture brusquement le jeu, la seconde est beaucoup plus passionnante et... il est décidemment très fort ce jigsaw.

 

Disponible le 19 Novembre sur PC à 39€ et sur Xbox 360 et PS3 pour 59€.

 

Cliquez sur l'image pour retrouver notre dossier des meilleurs pièges de Saw I à VI

 

 

 

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