Assault on Dark Athena : Riddick revient

Raphaël Carlier | 12 mai 2009
Raphaël Carlier | 12 mai 2009

Sorti durant l'été 2004, The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay avait laissé un souvenir mémorable aux joueurs. Doté d'une ambiance captivante et d'un gameplay alternant intelligemment séquences de corps à corps, d'infiltration, et de tir, le seul défaut majeur était sa durée de vie un peu courte ainsi que l'absence d'un mode multi-joueur. C'est ainsi que les petits gars de Starbreeze ont décidé de sortir un titre complet regroupant deux campagnes : Escape from Butcher Bay et Assault on Dark Athena, ainsi qu'un mode multi-joueur. Le furien nyctalope est-il toujours aussi redoutable cinq ans plus tard ?

 

 

 

Tout d'abord revenons sur la possibilité très intéressante offerte par ce « pack » : pouvoir se (re)faire la campagne d'Escape from Butcher Bay. Ce sera un plaisir pour les joueurs PC, PS3 et Xbox 360 (d'autant plus que leu jeu original n'est toujours pas rétro-compatible sur la console de Microsoft) de (re)découvrir ce titre qui avait si bien marqué les esprits. Prolongement idéal de l'univers crée par David Twohy en 2000 avec Pitch Black et en 2004 avec Les chroniques de Riddick (bien qu'il s'agisse pour les jeux de spin-off), le fameux anti-héro incarné par Vin Diesel, Richard B. Riddick, se retrouve incarcéré à Butcher Bay, et tentera de s'échapper en négociant, souvent à la dure, avec les prisonniers ou les matons de la prison. Un peu vieillot, le titre a subi pour l'occasion un lifting bienvenu. Même si la modélisation et les textures n'ont pas vraiment évolué, le jeu se pare de nouveaux effets « next-gen » comme le Blur (parfois à outrance) mais surtout de somptueux effets de lumières, qui permettent à ce titre de s'afficher sans mal à notre époque où l'aspect graphique est de plus en plus important. On regrettera que le jeu n'ait subi qu'une refonte graphique. N'ayant pas évolué d'un pouce, l'IA laissera un petit goût amer aux joueurs ayant fait l'aventure à sa sortie 5 ans plus tôt. Pour les autres, ce sera toujours un plaisir et une chance de découvrir ce titre au gameplay si unique et l'ambiance si prenante.

 

 

Attaquons maintenant la campagne qui donne son nom au jeu, Assault on Dark Athena. Semi déception encore pour les connaisseurs du premier jeu. Le titre n'est qu'un prolongement du jeu original et ne prend aucun risque dans son gameplay, ou même son design, les développeurs préférant rester sur leurs acquis. Le jeu commence tout d'abord sur une planète inconnue, un environnement offrant un changement salutaire à la série, avant de vite replonger le joueur dans le vaisseau du Dark Athena, qui a capturé la navette de Riddick, enchaînement de décors sombres au design peu original pendant plusieurs heures. Heureusement, l'ambiance est toujours là. Des dialogues toujours si percutants et admirablement bien doublés (et quelle chance, en VO), et une histoire et des personnages qui s'imbriquent parfaitement entre les deux films et le précédent jeu. Le gameplay, qui n'a pas évolué d'un poil, est heureusement toujours aussi réussi. Le titre est clairement scindé en deux parties. Une première très infiltration, où Riddick, tapi dans la pénombre, attend que ses victimes viennent à portée pour leur assener le coup de grâce avec ses nouvelles lames : les Ulaks (terriblement jouissives). La seconde partie est résolument tournée vers l'action en enchaînant les phases de tirs, avec un arsenal beaucoup plus étoffé (et meurtrier) que dans le premier volet. On appréciera aussi la possibilité de se pencher sur le côté lors des phases de shoot, hérité des jeux PC dont seul ce titre permet aux joueurs d'effectuer ce mouvement sur consoles. Encore un regret pour l'IA, les mercenaires étant aussi stupides que leurs drones pilotés à distance.

 

Abordons maintenant le troisième module de ce pack : le mode multi-joueur.

 

Offrant d'abord les sempiternels Deathmatch, Team Deathmatch, et Capture the Flag, le titre dispose également de deux types de parties originales. Tout d'abord le sobrement intitulé Pitch Black. Clairement le mode de jeu le plus intéressant, il place un joueur dans la peau de Richard B. Riddick seulement armé de ses Ulaks et de sa vision nocturne, face à d'autres joueurs équipés d'une lampe torche et d'armes à feux devant le débusquer et le tuer dans la pénombre. Butcher Bay Riot permettra à trois factions adverses de s'étriper joyeusement, tout en achetant des armes entre chaque round. Ces deux modes de jeu s'avèrent être plutôt sympathiques (surtout Pitch Black) même si le jeu est clairement pensé pour être joué en solo. Les serveurs sont plutôt déserts et ne risquent pas de se remplir au fil des mois, d'autant que certains lags surviennent parfois lors des parties.

 

 

En définitif ce titre s'adresse en priorité aux novices n'ayant pas pu découvrir Escape From Butcher Bay. Même si Assault on Dark Athena offre un véritable plaisir de jeu et un challenge sur la fin, on regrette que Starbreeze, pourtant derrière l'excellent The Darkness, n'ait pas eu un peu plus d'ambition pour nous offrir une nouvelle campagne plus épique et variée (seulement deux décors : les dédales du Dark Athena et la planète entr'aperçue au début, où vous échouez à la fin). Même constat côté jouabilité, le titre tentant d'offrir des séquences qui changent un peu (pilotage de drones ou de méchas) mais qui n'apportent au final pas grand chose. Lifting du premier opus, plus un add-on qu'une suite pour la nouvelle campagne (toujours aussi courte, 6/7h de jeu) et un multi qui ne restera pas dans les mémoires. Le jeu serait condamnable si l'ambiance, si particulière, n'avait pas été aussi réussie. Au final la sauce prend encore, mais le studio devra clairement oser un peu plus pour renouveler la licence dans, on espère, un nouvel opus qu'on attend quand même de pied ferme, avant de retrouver Riddick au cinéma.

 

 

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