Call of Duty serait bien le principal atout de la Playstation (et Sony panique)

Un récent sondage a révélé que la franchise Call of Duty serait le plus gros argument de vente de la PlayStation 5, alors que Microsoft veut s'en emparer.

C’est toujours la guerre froide entre Sony et Microsoft, depuis que ce dernier s’est lancé dans une opération de rachat des studios Activision-Blizzard. Une entreprise dont l’issue pourrait bouleverser toute l’industrie du jeu vidéo. À tel point qu'ils se sont attiré l’hostilité de beaucoup d'autres sérieux adversaires – dont le gouvernement américain. Ainsi, de plus en plus de mesures (et de négociations houleuses) ont été engagées à l’encontre de la société fondée par Bill Gates, afin que celle-ci ne se retrouve pas dans une éventuelle situation de concurrence déloyale.

Aux récentes nouvelles, l’Europe s’est montée contre Microsoft, alors qu'une enquête britannique sur la transaction est en cours – celle-ci prévoit de rendre son verdict en avril prochain. Toutefois (alors qu'il doit déjà lutter avec les lois antitrust et les diverses commissions du commerce), le principal adversaire de Microsoft reste Sony. La raison : Call of Duty. La licence vidéoludique appartient à Activision, et pèserait bien lourd dans la balance des consoles. Par ailleurs, d'après un tout nouveau sondage, elle serait l’atout numéro 1 de la PlayStation.

Quel que soit l’endroit, c’est toujours la guerre qui fait vendre

Les sondages disent... 

C’est une étude émise par le CMA (Competition and Markets Authority) du Royaume-Uni qui s’est penchée sur la question. Le sondage (rapporté par le journaliste Christopher Dring) a révélé des informations assez saisissantes sur l’intérêt des joueurs vis-à-vis de la PS5. En premier lieu, 88% des utilisateurs de la console diraient l’avoir choisi à cause de la disponibilité sur celle-ci d’un ou plusieurs jeux spécifiques. Jusque là rien d’étonnant. Les exclusivités sur console et les licences étiquetées PlayStation, Xbox ou Switch font très souvent la différence. 

En revanche, c’est l’information suivante qui est la plus surprenante. 73% des joueurs de PlayStation auraient déclaré l’avoir acheté en partie (ou uniquement) pour les jeux Call of Duty, soit presque trois quarts des individus interrogés. Un chiffre écrasant et d’autant plus étonnant quand on sait que la célèbre série de FPS sort des jeux multi-plates-formes (disponibles sur PC et Xbox).

In the CMA survey of PlayStation players, 88% said they choose Sony’s console because of the availability of 1 or more games. Of that 88%, 73% said it was Call of Duty that influenced their decision. Meanwhile, 69% said they picked PlayStation for Sony exclusives. 45% cited GTA 5

— Christopher Dring (@Chris_Dring) February 8, 2023

Pourtant, dans l’esprit de beaucoup de joueurs, il semblerait que la marque Call of Duty soit irrémédiablement attaché aux consoles PlayStation. Cela en ferait donc un argument de vente pour celle-ci, et a priori encore plus puissant que ses jeux exclusifs (tel que God of War : Ragnarok, par exemple). Perdre l’accès à cette licence serait ainsi un drame majeur pour Sony.

Il faut, bien entendu, nuancer ces informations. D’abord, le CMA britannique n’est actuellement pas l’allié de Microsoft et se trouve toujours engagé dans des discussions assez musclées avec la compagnie (au même titre que l’Europe et les États-Unis). L’émission de ce sondage n’est donc pas à voir comme une entreprise neutre et purement informative. Sans être soupçonneux pour autant, force est de constater que ces chiffres permettent habilement de renforcer la position de Sony.

À la table des négociations

La nouvelle guerre des consoles

Un consensus qui n’arrange pas du tout les affaires du fabricant Xbox ; lui qui taxait encore Sony de sabotage, il y a peu. En effet, Jim Ryan, président de la multinationale nippone, a rencontré Margrethe Vestager (commissaire européenne de la concurrence) en ce début d’année 2023. Chose qui a conduit Microsoft à montrer les dents et à directement accuser son rival de donner de fausses informations à la Commission européenne.  

Frank X. Shaw, directeur de la communication de Microsoft, avait ainsi exprimé sur Twitter (en janvier dernier) ses inquiétudes quant à l’attitude de Sony. Selon lui, la firme japonaise mentirait sur le fait qu’aucun arrangement n’a été proposé pour le partage de la licence Call of Duty sur les dix prochaines années. Que ce soit vrai ou non, rien ne paraîtrait étonnant à ce que Jim Ryan mette des bâtons dans les roues de son concurrent. Un ennemi qui cherche à lui dérober sa poule aux œufs, que ce soit maintenant ou dans dix ans – au long terme, ça reste le même problème. 

L’équipe de sabotage de Sony

Bref, les relations restent des plus tendues entre Sony et Microsoft, et Activision n’est pas non plus épargné dans cette histoire. Son PDG, Bobby Kotick, a tout juste de déclarer (lors d’une interview avec Fox Business) que son contact avec Sony était désormais rompu :

"On ne reçoit plus de coups de fil de Sony. En fait, ils ne nous retournent même pas nos appels." 

La bouderie de la multinationale envers son habituel associé a des airs d’orage grondant. Reste à voir si la foudre s’apprête à frapper quelques têtes, ou si ce n’est qu’un tonnerre passager. Alors que les démarches s’accélèrent et que le verdict pour le rachat d’Activision-Blizzard doit être rendu le printemps prochain, l’ambiance semble des plus glaciales entre les trois concernés. Nul doute que quelques rebondissements risquent encore d’avoir lieu dans cette affaire, vu les enjeux monstres pour Sony et Microsoft. La plus trépidante des batailles de Call of Duty est donc loin d’être terminée.