Retour sur la saga Halo : plus la critique déteste les jeux, plus le public les aime

Alors que Halo Infinite semble parti pour reconquérir les fans et la presse, la saga a longtemps divisé la critique et le public.

Halo Infinite pourrait-il être l'épisode de la réconciliation ? Celui qui permettrait d'enfin unir les avis des fans et de la critique autour d'un jeu de la licence ? Avec des avis de la presse spécialisée assez réjouissants, notre test positif d'Halo 6 et les premiers retours très enthousiastes du public concernant le mode multijoueur free-to-play de ce dernier opus, celui-ci entame un début de carrière sous les meilleurs augures. 

Occupant les terres du FPS de science-fiction depuis 20 ans sur les écosystèmes Microsoft (Xbox et PC), la saga Halo n'a que rarement fait l'unanimité entre les fans et la critique. De la même manière, les ventes n'ont pas forcément été à la hauteur des espérances des développeurs, et ce malgré le fait que la série ait passé le cap de 80 millions d'unités écoulées à travers le monde, toutes itérations confondues. 

Le sourire des boss de Microsoft

À mesure que les épisodes de la franchise se sont succédé, à un rythme plutôt soutenu d'ailleurs (10 épisodes majeurs en 20 ans, belle régularité), la presse s'est montrée de moins en moins emballée par la saga. La première trilogie Halo avait été acclamée par les critiques, Halo : Combat Evolved affichant même un splendide 97/100 sur Metacritic, et cumulant les notes parfaites chez feu Xbox Nation Magazine et PGNx Media. GamePro.se fendra même d'une critique dithyrambique :

"Cette épopée de science-fiction immersive offre à la fois une histoire expansive et des combats à la première personne électrisants, ce qui en fait l'un des meilleurs jeux de 2001."

Des avis bien moins élogieux étaient cependant émis par les joueurs, mettant en lumière les limitations en termes de nombre d'armes et le manque de variété des ennemis, ainsi que la répétitivité des missions. L'effet caisse à savon des véhicules aura également réussi à pousser les amateurs de FPS dans leurs retranchements.

Le warthog de Halo 1, cauchemar des joueurs

Halo 2 et Halo 3 avaient un peu moins convaincu la presse, entamant une légère descente critique, voire une période de désamour. Toutefois, cela n'a pas empêché ces deux épisodes de surpasser les 5,5 millions de ventes du premier opus. Le deuxième épisode trouvera 8,46 millions d'acheteurs, et Halo 3 reste à ce jour l'opus le plus vendu de l'histoire de la franchise, culminant à 14,5 millions d'exemplaires écoulés sur Xbox 360, malgré les critiques assassines de certains journalistes, dont ceux de GameCritics : 

"Les publicités promettent une histoire épique de tragédie, de sacrifice et d'héroïsme que Halo 3 n'avait vraiment aucune chance d'offrir. Mais ce qui est encore plus troublant, c'est qu'après avoir joué au jeu, je peux affirmer avec une certaine certitude qu'elles promettaient un jeu que Bungie n'a même pas pris la peine d'essayer de produire."

"Retire ce que tu viens de dire sur Halo 3"

La dégringolade critique arrivera avec la saga du Dépositaire, nouvelle trilogie entamée en 2012 avec Halo 4. Pourtant, le titre réalisera l'un des meilleurs démarrages de l'histoire de la franchise, dégageant pas moins de 220 millions de dollars de recette en moins de 24 heures d'exploitation, et plus de 300 millions en une semaine. Le jeu trouvera 9,75 millions de preneurs, malgré des avis désastreux :

"Voici Halo 4. Un vieux chien malin sans aucun nouveau tour. J'ai davantage apprécié le remake de Halo 1, qui avait au moins l'attrait de la nostalgie [...] c'était aussi un rappel du génie brut qui a lancé la série. Il n'y a rien de tout cela dans Halo 4, qui n'est qu'une relecture sans perspective ni énergie nouvelles et qui, de surcroît, manque d'une grande partie de ce dont j'ai besoin pour me faire plaisir dans un jeu Halo. Halo 4 démontre que s'il y a une chose pire que de refaire la même chose, c'est de moins bien faire la même chose." Quarter to Three

A contrario de ces avis tranchés, les fans de la licence salueront un renouveau de la saga, en insistant sur l'aspect graphique du titre, assez bluffant pour une Xbox 360 en fin de vie, et sur son scénario changeant de direction après la trilogie originelle. Halo 4 réalisera même le tour de force d'être le troisième jeu le plus vendu de l'année 2012. 

Halo 4 : c'est dans les vieux pots etc. 

Le désamour finira en désaffection avec Halo 5: Guardians, jeu globalement le plus mal noté de toute la franchise Halo, si l'on excepte les Halo Wars et autres compilations. Bien que conspué pour sa campagne jugée "décevante, confuse et étonnamment banale" par Digitalspy, le public sera quand même au rendez-vous et le soft réussira le meilleur lancement de toute l'histoire de la saga Halo. À ce jour, il reste le jeu exclusif à la Xbox One le plus vendu à ce jour, avec 9,5 millions de ventes, et pas moins de 400 millions de dollars de recettes.

Le titre rentrera même dans le Guinness Book des records, pour la diffusion de lancement de jeu vidéo la plus regardée, créant un précédent avec plus de 330 000 flux uniques le soir de sa première diffusion. Le jeu cumulera jusqu'à 5,5 millions de vues au cours de sa première semaine de diffusion. 

Halo 5 et son Isaac Clarke au rabais

Avec un budget total pharaonique de près de 500 millions de dollars, Halo Infinite se doit impérativement d'être un succès public, en plus d'une réussite critique. Les sommes folles engagées par Microsoft et 343 Industries ont non seulement pour but de clôturer en beauté la trilogie du Dépositaire, mais aussi de créer le meilleur produit d'appel possible pour inciter les joueurs à passer à la nouvelle génération de Xbox Series X|S. 

À n'en pas douter, Microsoft ne manquera de révéler les chiffres de ventes si ceux-ci se montrent à la hauteur de ses ambitions. Cependant, avec un avis Metacritic qui le hisse à peine à hauteur de Halo 4, rien n'est encore gagné pour Master Chief.