On a joué à Elden Ring : nos impressions manette en main sur le RPG des créateurs de Dark Souls

JL Techer | 10 novembre 2021 - MAJ : 11/11/2021 15:46
JL Techer | 10 novembre 2021 - MAJ : 11/11/2021 15:46

Nous avons eu la chance de jouer au prochain action-RPG de From Software, Elden Ring, attendu pour février 2022. Est-il à la hauteur des attentes ? 

En 2009 sortait Demon's Souls, action-RPG développé par From Software à la réputation de jeu hardcore, à la difficulté plus corsée qu'un ristretto. Coup de pied dans la fourmilière du jeu vidéo de l'époque, presque tout entier obsédé par l'avènement des open-worlds, il fut une réussite critique et publique surprise, et les prémices d'une saga au succès jamais démenti, celle des Dark Souls

Une série de jeu qui n'a eu de cesse de toujours améliorer sa formule, tout en gardant son ADN d'action-RPG solide et exigeant. From Software s'est même permis quelques incartades, avec le victorien Bloodborne (2015) et visitant le Japon féodal avec Sekiro : Shadows Die Twice (2019), toujours avec un succès insolent à la clé. Mais depuis 2016, plus aucune nouvelle de Dark Souls, au grand dam des amateurs de dark fantasy. 

 

photoGodrick le Doré, boss déjà mythique

 

L'annonce d'Elden Ring à l'E3 2019 fut une libération pour les fans. La saga des Souls n'était pas morte. Elle s'apprêtait à revenir avec une formule revue et améliorée, cette fois-ci embrassant l'open world, avec l'aide de l'auteur du Trône de Fer, George R.R. Martin, crédité en tant que co-scénariste aux côtés du père des Souls, Hidetaka Miyazaki. Mais depuis, silence radio. Il aura fallu attendre deux longues années avant d'avoir enfin un véritable aperçu du dernier jeu de From Software. 

Après la vidéo de gameplay diffusée le 4 novembre, nous avons eu la chance de pouvoir prendre en main la bête en avant-première, dans sa version bêta sur PlayStation 5. Dans la peau d'un "Sans Éclat", être ni-mort ni-vivant en quête des éclats de l'Elden Ring (Anneau des Anciens), nous avons pu explorer la première immense zone du jeu, appelée Nécrolimbes, et aller jusqu'aux portes de Voilorage, l'immense forteresse gothique qui surplombe l'Entre-Terre, farouchement défendue par le terrible Margit. 

 

photoLa forteresse de Voilorage

 

Elden Ring of Fire 

Dès les premiers instants de jeu, le soft indique clairement sa filiation avec les grandes figures de From Software. Le jeu s'ouvre sur le choix de la classe de son avatar choisie parmi les cinq proposées (10 dans sa version finale) : Guerrier, Chevalier Enchanté, Prophète, Champion et Loup Sanglant. Chacune d'entre elles dispose de caractéristiques spécifiques et d'une aptitude particulière au départ (mention spéciale au Champion et à son Souffle de Dragon).

À peine jeté dans le grand bain, un choix est proposé : aller se frotter au vaste au monde, ou passer par la Cave du Savoir, lieu servant de tutoriel au jeu. Quel que soit le choix du joueur, il finit par pousser de lourdes portes, qui s'ouvrent sur les contrées des Nécrolimbes. Alors, le jeu assène sa première claque au joueur. Bien que ne représentant qu'une infime partie du monde ouvert d'Elden Ring, les Nécrolimbes sont immenses. On se sent petit face à ces terres emplies de dangers, et un souffle épique se dégage de ces paysages sauvages que l'on explore chevauchant notre destrier spectral nommé "Torrent". 

photoLes terres sauvages des Nécrolimbes

 

Grâce à une conception de l'environnement particulièrement intelligente, partout où se pose le regard, quelque chose incite à l'exploration. Au loin, on aperçoit une étrange statue couchée sur le sol, sur la route pavée en contrebas, une caravane est tirée par des colosses décharnés, et à l'horizon se dresse un immense arbre de lumière. Il se dégage d'Elden Ring un sentiment de liberté et de grandeur comme jamais auparavant dans un jeu de From Software. 

La seconde gifle est visuelle. Le jeu est d'une beauté à couper le souffle. Il ne s'agit pas du foudre de guerre ultime, mais il se montre à la hauteur de la PS5 sur laquelle il tournait. La direction artistique garde la patte du studio, mais offre une palette de couleurs bien plus large et vive qu'auparavant. 

De plus, jamais les monstres n'ont été à la fois si beaux et si repoussants. Soldats, gargouilles, guerriers squelettes, chauves-souris géantes et géants croisés dans cette version bêta ont bénéficié d'un soin tout particulier tant en termes de design que de réalisation. Il s'agit sans aucun doute du plus beau jeu produit par From Software à l'heure actuelle.

 

photoAlone in the dark (ou presque)

 

Elden vraiment envie

From Software oblige, le coeur du jeu n'est pas son habillage graphique, aussi séduisant soit-il. Les jeux de Miyazaki sont avant tout des oeuvres reposant sur un gameplay solide, un level-design intelligent et sur une approche très particulière de la difficulté, ces titres étant exigeants, mais sachant récompenser les joueurs par un sentiment d'accomplissement comme aucune autre licence ne sait le faire. 

Tout le savoir-faire du studio est présent ici, et les marqueurs essentiels des SousBorne sont bien là. Histoire cryptique, feux de camp (lieux de sauvegarde et de résurrection appelés cette fois "Sites de Grâce"), forges, feedback des coups en combat (avec des coups critiques particulièrement brutaux) extrêmement satisfaisant, tout y est. Bien entendu, les affrontements contre les boss sont absolument épiques. Au nombre de six dans la version bêta, ils sont aussi impressionnants que dangereux, faisant honneur à l'héritage des Dark Souls. Les combats contre la Vouivre et Margrit resteront à coups sûrs dans les mémoires. 

En parlant d'héritage, le gameplay global du titre s'inscrit dans la continuité de ce qu'avait proposé Dark Souls 3 (les weapons arts sont de retour), mais en y ajoutant la furtivité de Sekiro, et la brutalité d'un Bloodborne. L'avatar est ainsi bien plus souple que ceux de la trilogie Dark Souls, ce qui procure un sentiment d'aisance dans ses déplacements, et vient renforcer la nervosité des combats, le Sans-Éclat répondant au quart de tour. 

 

photoMélina, la gardienne du feu locale

  

Toutefois, Elden Ring est loin d'être un Dark Souls 4 déguisé. Il se démarque de ses aïeux grâce à une approche beaucoup plus libre et versatile des affrontements, et à la nécessité de devoir concevoir des stratégies en amont des combats, sans quoi la mort est assurée. Le jeu propose un éventail de situations extrêmement variées, qui permettent de prendre la mesure du travail accompli par les développeurs, et surtout de mettre à l'épreuve les talents du Sans-Éclat que l'on incarne (et les skills des joueurs).

Qu'il s'agisse de devoir attaquer un convoi tiré par des colosses décharnés, de planifier l'attaque d'un campement de soldats, d'explorer un donjon, ou d'affronter des squelettes qui ressuscitent sans cesse, Elden Ring offre un panel de problématiques très larges, et surtout permet une diversité des approches exceptionnelle, qui incite à l'expérimentation, et l'approche presque d'une immersive-sim. Que l'on opte pour une stratégie frontale, furtive, basée sur l'invocation d'esprits ou profitant de la verticalité des lieux explorés, le jeu offre une liberté rarement atteinte dans un action-RPG

 

photoSaint-Georges contre le Dragon

 

Bien que tout ne soit pas parfait, le titre souffrant pour le moment de quelques bugs d'affichage, et d'une IA des ennemis pas toujours au top, surtout lors de phases d'infiltration (mais rien qui puisse endommager l'expérience de jeu). Gageons que les développeurs profiteront des quelques mois qui nous séparent de la sortie du titre pour mettre un coup de polish à tout cela. Une chose est sûre cependant : si la version finale d'Elden Ring est à la hauteur de cette fantastique bêta, le jeu a tout pour balayer la concurrence d'un coup critique d'épée à deux mains

Plus accueillant, plus souple, plus épique que jamais et pourtant tout aussi exigeant que ses aînés Elden Ring s'annonce comme l'oeuvre somme de From Software. Véritable synthèse du meilleur de ce que peut produire le studio japonais, à laquelle s'ajoute un souffle de liberté inédit qui vient sublimer la formule, tout porte à croire qu'avec ce titre, Miyazaki tient son Breath of the WildIl sera disponible le 25 février 2022 sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S et PC. Quelques heureux élus pourront s'essayer à sa version bêta du 12 au 15 novembre prochain. 

Tout savoir sur Elden Ring

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commentaires
Ardos
14/11/2021 à 12:27

C'est dommage, vous êtes passé à côté de quelque chose. Peut être tout simplement pas le public visé ?

Kyle Reese
11/11/2021 à 12:00

J'ai tenté Dark Souls 3, c'est beau et l'ambiance est prenante mais j'ai abandonné.
Trop difficile, progression trop lente. L'impression de perdre mon temps à mourir et recommencer. Je ne sais pas si c'est le même principe ici avec des boss bcq trop difficile à vaincre.

Le Serpent
10/11/2021 à 18:52

Jamais accroché à bloodborne et autre souls-like. Difficile? Oui extrêmement, mais c'est une difficulté tres artificielle, le resultat d'une maniabilité poussive et rigide poussée à l'extreme, plus qu'un reel challenge. Dommage, parce que visuellement ca a l'air d'une tuerie!! Mais non merci, jamais plus ça ;-)