Enslaved : Gollum le roi des singes

Raphaël Carlier | 27 juillet 2010
Raphaël Carlier | 27 juillet 2010

Présenté il y a peu, le nouveau bébé de Ninja Theory, mais si rappellez-vous, Heavenly Sword, c'était eux, s'est dévoilé pour la première fois sous nos yeux ébahis. Enslaved : Journey to the West, puisque c'est son nom, en a d'ailleurs largement profité pour s'incruster dans notre esprit et instaurer une attente pleine d'envie.

 

 

 

Voyage initiatique

 

Commençons ce petit compte-rendu par un point sur l'histoire. Largement basé sur l'univers dépeint dans le Voyage vers l'ouest, récit chinois narrant les aventures d'un moine bouddhiste et de son compagnon le roi des singes dans une Chine fantastique (c'est aussi ce récit qui a servi à Toiyama Akira pour créer Dragon Ball), Enslaved le transpose dans un futur apocalyptique. Imaginez un peu notre monde, conquis par des machines devenues folles et ayant entrepris d'éliminer méthodiquement l'espèce humaine, un monde dans lequel la nature aurait repris ses droits sur la civilisation, mettant à bas les édifices et les splendeurs passées de notre quotidien. C'est dans ce contexte plus que déplaisant que débute notre aventure. Monkey, personnage principal et solitaire de service, croisement improbable d'un gorille et de Vin Diesel (pas si improbable que ça en fait), a joué de malchance en se faisant capturer par lesdites machines, et ce faisant, a été envoyé vers un ailleurs inconnu, dont on se doute qu'il n'est pas très rose. Coup de bol pour lui, il arrive à se faire la malle en provoquant au passage le crash de l'appareil qui le menait vers son funeste destin. Manque de bol, par contre, il fait aussi la connaissance de Trip, jeune fille filiforme et adroite de ses mains qui lui posera sans autre forme de procès, un dispositif de contrôle mental les liant pour le meilleur comme pour le pire. Et le pire voyez-vous, c'est que si elle meurt, il meurt, le dispositif veillant à griller proprement le ciboulot du pas très finot Monkey. La frêle jeune femme, incapable de se débrouiller toute seule, comme la suite du jeu ne manquera pas de le prouver, devra donc compter sur les prouesses de son nouvel ami pour se sortir vivant du guêpier dans lequel elle s'est fourrée, tandis que notre brave ami aura tout intérêt à sauver les miches de la donzelle sous peine de finir toasté à point.

 

Si l'histoire, sans être inintéressante, reste ancrée dans les canons du genre, on peut tout de même trouver un certain charme à l'effort de transposition d'un vieux conte en une histoire moderne tirant vers la science-fiction la plus pure. Il est important aussi de souligner le travail qui a été réalisé sur le design du jeu. Les décors pour commencer, se révèlent d'une beauté incroyable, en particulier les arrière-plans urbains recouverts de végétation. C'est bien simple, on se croirait parfois face à de véritables aquarelles. On pourra aussi noter à de nombreuses reprises l'effort qui a été réalisé pour construire un univers cohérent, disposant d'une véritable histoire, d'un vécu. Il ne sera ainsi pas rare de trouver des détails nous renseignant sur le passé des habitants de ces villes en ruines. Le design global bénéficie aussi d'un soin particulier. Les ennemis, par exemple, monstres de métal sans âmes, s'avèrent impressionnants, les adversaires les plus dangereux se repérant d'un seul coup d'oeil. On terminera enfin en s'attardant sur les personnages centraux. Si la jeune Trip, sa plastique et sa modélisation mise à part, reste très commune, le travail effectué sur Monkey est proprement hallucinant. Tout dans ses attitudes transpire le réalisme, et il faut sans doute dire que son modèle n'y est pas pour rien. Figurez-vous que c'est le grand Andy Serkis lui-même qui a été motion capturé pour ses animations (pour ceux qui ne le sauraient pas, ce brave Andy a aussi servi de base à Gollum et King Kong pour les films de Peter Jackson). On se retrouve donc avec un personnage aux animations de folie évoluant dans des décors de toutes beauté, et l'on reprochera juste à la version que nous avons vue, de légers retards dans l'affichage des textures et de petits ralentissements de ci de là. Mais rien de grave rassurez-vous, il reste encore du temps pour corriger les détails.

 

 

 

A deux c'est mieux

 

L'essentiel du titre repose sur la coopération entre les deux personnages, du fait de leur lien, imposé par Trip. Monkey, le musculeux de la bande, sera celui que vous dirigerez, car si coopération il y a, n'espérez cependant pas faire mumuse avec l'un de vos petits camarades. Dans la plupart des cas, la petite Trip se contentera de vous suivre, se planquant si la situation s'envenime un peu trop, usant des ses capacités lorsque vous lui en donnerez l'ordre. Nous avons notamment pu voir le de cette présentation, une séquence illustrant bien cette problématique. Une paire de robots, planquée de l'autre côté d'un précipice, vous arrose copieusement de ses tirs, vous empêchant de poursuivre votre route. D'une simple pression de la croix directionnelle, vous pouvez cependant ordonner à votre jeune amie de matérialiser un leurre, vous permettant de courir et vous mettre à couvert Une fois arrivé là, vous pourrez lui rendre la pareille en distrayant les adversaires, la laissant ainsi libre de vous rejoindre. Chemin faisant, la donzelle obtiendra bien sûr de nouvelles capacités avec lesquelles il vous faudra apprendre à jongler pour vous sortir de situations toujours plus périlleuses.

 

Pour ce qui est du gameplay à proprement parler, on se retrouve face à un TPS lorgnant sévèrement du côté de Prince of Persia. Explications. Les personnages se retrouvent dans la plupart des cas face à des « salles », en l'occurrence, des environnements desquels il faudra se sortir, arrivant d'un point A pour ressortir d'un point B, et continuer cette éternelle fuite en avant. Combat, résolution d'énigmes jouant sur l'utilisation des capacités de nos deux zigues et séquences de grimpettes acrobatiques seront donc de la partie, le tout se jouant avec une facilité déconcertante. Monkey par exemple pourra jouer les montes en l'air d'une simple pression de la touche d'action, bondissant des plateformes en briquettes avec autant d'agilité que l'animal qui lui donne son nom. Le combat est àdu même acabit : deux touches servant à asséner des coups plus ou moins puissants, que vous pourrez combiner en combos dévastateurs se terminant par des finishing moves à couper le souffle. On pourra noter aussi que la destruction d'un ennemi rapportera des orbes que l'on pourra échanger contre des améliorations, des nouveaux combos et autres joyeusetés propres à ravir les fans d'upgrade. Cette petite présentation aura aussi été l'occasion de voir une séquence utilisant le « Nuage » de Monkey, sorte de skateborad énergétique lui permettant de rider librement. De maniement très agréable, dans un niveau aquatique joliment représenté, cette séquence, quoique courte, nous a permis d'avoir un aperçu bienvenu de la diversité d'Enslaved.

 

 

 

Au final, cette présentation de Enslaved nous laisse entrevoir de bien belles choses. Si quelques bugs d'affichages et autres soucis d'optimisation (notamment pour la version PS3) étaient présents, le temps de développement restant laisse à penser qu'il n'en sera rien pour la version finale. Rendez-vous à partir du 8 octobre prochain pour en apprendre plus sur ce voyage vers l'ouest.

 

Texte rédigé par Kévin-J Gainche 

 

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