Legacy of Kain : du pire au meilleur, de Blood Omen à Soul Reaver, on a classé la saga

Lino Cassinat | 26 février 2023 - MAJ : 27/02/2023 15:05
Lino Cassinat | 26 février 2023 - MAJ : 27/02/2023 15:05

Comme il paraît qu'une résurrection de la saga vampirique Legacy of Kain se profile, on a sorti les cinq jeux Blood Omen et Soul Reaver pour faire un classement.

Legacy of Kain, voilà une saga du jeu vidéo qui mériterait de revenir d'urgence. Forte de cinq épisodes que sont dans l'ordre de sortie Blood Omen : Legacy of Kain, Legacy of Kain : Soul Reaver, Soul Reaver 2, Blood Omen 2 et Legacy of Kain : Defiance, cette suite singulière proposait de suivre en parallèle le parcours d'un vampire et d'un spectre de vampire (c'est compliqué) à travers les époques d'un monde de dark fantasy gothique appelé Nosgoth.

Kain le vampire était la star des épisodes Blood Omen, et Raziel le spectre était au centre des épisodes Soul Reaver, avant de partager la vedette dans Defiance, le grand final.

 

Legacy of Kain : Defiance : photoKain en bas et Raziel en haut, devant le bordel sans nom des titres des jeux

 

Anti-héros et meilleurs ennemis, Kain et Raziel ont marqué tous les joueurs qui les ont accompagnés dans leurs aventures. Mais au-delà de l'univers, c'est l'intrigue métaphysique remarquable mâtinée de paradoxes temporels, de timelines alternatives, de dimensions parallèles et d'impossibles dilemmes moraux qui a particulièrement impressionné (et déclenché quelques migraines).

Sombre, prise de tête, mais aussi trop inégale sur le plan technique, Legacy of Kain n'a jamais su véritablement percer avant d'être mis en pause indéfiniment en 2003 malgré les qualités reconnues de son scénario perché, questionnant la notion de choix et mettant en opposition désir, destin et libre arbitre. La définition même de culte. Et comme on aime le culte et que Crystal Dynamics a enfin annoncé se pencher sur un retour de la saga, on a ressorti les jeux pour les refaire une douzième fois et faire un classement. Que voici.

 

Legacy of Kain : Defiance : photoVae Victis

 

5. BLOOD OMEN 2

Sortie : 2022 - Supports : PS2, Xbox, GameCube, PC

 

Blood Omen 2 : photoLe rendez-vous chez le dentiste s'est bien passé

 

Il se passe quoi ? Nous sommes dans une timeline alternative où Kain sera comme d'habitude amené à devenir le tyran et maître du monde, mais n'a pas encore achevé sa conquête. Alors que son destin est d'écraser l'armée Séraphéenne, quelque chose ne se passe pas comme prévu, et Kain prend une vilaine fessée déculottée qui le laisse pour mort.

Récupérant petit à petit de son amnésie, il comprend que l'armée Séraphéenne a été aidée par la magie et la technologie avancée des Hylden, une race ennemie ancestrale des vampires scellée dans une dimension parallèle. Kain parvient à les repousser et à tuer leur chef, mais ce dernier lui révèle son immortalité et promet une guerre éternelle entre Hylden et Vampires...

 

Blood Omen 2 : photoAgrou grou, méchant Kain !

 

Pourquoi c'est le vilain petit canard de la série ? Bien que Blood Omen 2 soit connecté à l'histoire principale de Legacy of Kain, le jeu a à la fois des airs de détour narratif et d'infidélité à l'esprit de la série. Du côté de l'histoire, il faut attendre les toutes dernières heures du jeu pour comprendre où le récit veut en venir, tandis que le gameplay tente d'étayer une formule devenue trop classique. Crystal Dynamics voulait créer deux séries de jeux parallèles, mais bien distinctes, avec Soul Reaver d'un côté et Blood Omen de l'autre, mais en confiant cet opus a une équipe créative complètement différente, cette distinction s'est faite au prix d'une certaine cohérence, sur le ton et sur le récit.

Sans être abominable, le résultat est mitigé. Blood Omen 2 est une aventure trop vide et plombée par des puzzles lourdingues, mais ce qui étonne le plus, c'est la laideur de la direction artistique et le simplisme de l'univers proposé par Blood Omen 2. Là où la série nous avait habitués à une forme de langueur mélancolique, nous racontait la lutte héroïque de deux êtres en rébellion contre la fatalité et la décrépitude, Blood Omen 2 rameute les gros démons dégueulasses à la Warcraft et les armures bikinis. Un peu beauf et un peu bof, bref, la seule incursion de Glen A. Schofield (qui n'a jamais été très romantique) est un faux pas presque totalement dispensable.

 

Blood Omen 2 : photoNon ce n'est pas Mortal Kombat

 

Pourquoi c'est quand même un peu chouette ? On dit bien presque dispensable, car lorsque les connections narratives s'établissent enfin dans l'ultime segment du jeu, Blood Omen 2 paraît enfin s'animer et justifie partiellement sa raison d'être... même si les éléments apportés ne sont pas particulièrement cruciaux. Blood Omen 2 propose également quelques petites variations de gameplay pas désagréables au travers de son système de magie, proposant tour à tour de faire un peu d'infiltration ou au contraire de foncer dans le tas en martelant sa manette. Enfin, Blood Omen 2 est l'opus le plus violent et sanglant de la saga, et on ne dit jamais non à un peu de barbaque, même quand les graphismes sont moches. 

Pourquoi on s'en souvient ? C'est un autre problème de Blood Omen 2 : le jeu manque d'une grande scène marquante. On pourrait parler de la mort d'Umah ou du boss de fin, mais honnêtement ce qu'on retient le plus, c'est les animations de Kain qui boit du sang. Chaque fois que le vampire se nourrit (et on doit se nourrir sur chaque ennemi), une animation fixe de six secondes se déclenche. On répète, six secondes interminables à chaque ennemi tué. Un principe absurde, parfait pour saccader comme jamais l'expérience de jeu.

 

4. SOUL REAVER 2

Sortie : 2001 - Supports : PS2, PC

 

Soul Reaver 2 : photoOh the Reavers of Babylon

 

Il se passe quoi ? Attention, bordel en vue. Durant la dernière confrontation du vampire Kain et du spectre Raziel, et alors que Raziel semblait prendre le dessus sur son ancien mentor, Kain a interrompu le combat en fuyant à travers un portail temporel. Raziel le suit et atterrit 2000 ans en arrière, où il rencontre l'ancienne version de lui-même, un humain fanatique tueur de Vampires de l'armée Séraphéenne.

Un paradoxe temporel plus tard et après s'être tué lui-même, Raziel comprend que Kain avait besoin de sa présence pour créer des paradoxes temporels et essayer de tirer le monde de Nosgoth des griffes de la roue du destin. Raziel comprend également que la poursuite de sa vengeance contre Kain est un piège mortel tendu par l'Ancien, le dieu de la roue du destin qui l'aidait jusque là. Cependant, Kain intervient et sauve la vie de Raziel in extremis, provoquant un nouveau paradoxe temporel (ce n’est jamais que le troisième de la série) qui les sépare.

 

Soul Reaver 2 : photoBienvenue dans la forge numéro 16549

 

Pourquoi c'est un opus vertigineux ? Soul Reaver 2 est l'épisode de tous les retournements de situation, un moment de vérité qui redéfinit complètement Kain et Raziel et nous enseigne la profondeur de la nature tragique de Nosgoth : c'est un monde où les êtres ne sont pas libres, car chacun est soumis à son destin. Tout y est joué d'avance. Issu d'un paradoxe temporel, seul Raziel échappe à cette logique et comprend qu'il peut faire buguer la machine grâce à un choix sur lequel Kain parie depuis le début : poursuivre son désir maître et abattre Kain conformément à ce que le destin prévoit pour lui, ou l'épargner malgré tout le mal qu'il lui a fait pour faire dérailler la fatalité d'un monde destiné à la décrépitude.

Pas mal, hein ? La plupart du temps, il faut remonter aux tragédies grecques pour trouver des dilemmes métaphysiques aussi puissamment orchestrés. La quête de vengeance de Raziel s'y transforme en une quête de vérité, sur son identité et sur l'agencement du monde. Mais si Soul Reaver 2 est l'opus le plus dément, il est aussi le plus abouti techniquement, avec des graphismes libérés des contraintes de la PlayStation et profitant des possibilités offertes par la PlayStation 2. Aucun jeu Legacy of Kain n'est parfait, et Soul Reaver 2 a quelques défauts, mais c'est un excellent jeu. En tout cas, c'est à minima l'un des opus qui a la meilleure histoire.

 

Soul Reaver 2 : photoOn ne dirait pas comme ça, mais les décors du jeu sont superbes

 

Pourquoi ça aurait pu être mieux ? Soul Reaver 2 aurait aussi bien pu s'appeler Soul Reaver 1.5, tant les deux jeux sont liés. Si Soul Reaver s'achève sur un cliffhanger brutal, c'est parce que Soul Reaver 1 et 2 ne devaient être qu'un seul jeu, avant d'être coupé en deux pour pouvoir tenir la date de sortie. D'où le sentiment d'un manque de nouveautés, comme si Soul Reaver 2 n'avait qu'à proposer une version augmentée des graphismes... tout en ayant perdu en maniabilité dans les combats et en inventivité dans les énigmes. Par ailleurs, on admettra qu'à force d'errer en se faisant manipuler par tout le monde, le pauvre Raziel a parfois l'air un peu penaud. On regrettera également l'absence quasi totale de boss. 

Pourquoi on s'en souvient ? Le dernier segment du jeu voit un Raziel déchaîné dégommer un par un l'état-major de l'armée Séraphéenne, anciens frères d'armes dans sa vie d'humain et futurs traîtres dans sa vie de vampire. Il enchaîne en tuant l'ancienne version de lui-même, plein de mépris pour l'homme fanatique qu'il était. Jouissif.

 

3. LEGACY OF KAIN : DEFIANCE

Sortie : 2003 - Supports : PS2, Xbox, PC

 

Legacy of Kain : Defiance : photoAvant on était vampires ennemis, maintenant on est vammieux copains

 

Il se passe quoi ? Réalité, Raziel est retenu prisonnier dans le royaume spectral de l'Ancien. Tous deux parviennent à se rejoindre, mais leurs buts divergent. Raziel souhaite ressusciter Janos Audron, le plus grand vampire de tous les temps, grâce au coeur de Kain, et un ultime duel s'engage.

Raziel est vainqueur, mais sa victoire était encore une manipulation de l'Ancien, dont le joug est désormais total. N'ayant plus aucune autre solution pour échapper à l'Ancien, Raziel sort une dernière fois du monde spectral, retrouve Kain, et s'empale sur l'épée de son ancien seigneur pour y insuffler son âme et lui donner la capacité de voir l'Ancien. Raziel meurt, mais l'invisible maître de la roue du destin est enfin révélé à Kain dans le monde physique, qui se débarrasse aisément de ce "dieu de pacotille".

 

Legacy of Kain : Defiance : photoOh la bonne fin qui tue

 

Pourquoi c'est la meilleure conclusion ? Après des millénaires à se pourchasser à travers le temps et les dimensions, la rivalité entre Kain et Raziel s'achève non pas sur une égalité fade, ni sur une simple alliance de circonstances, mais sur une déclaration d'amitié éternelle et la mort inévitable du plus héroïque des deux protagonistes. Raziel prend le dessus physique et moral sur Kain, mais comprend trop tard qu'ils ne sont pas ennemis, causant ainsi l'obligation de sacrifier sa propre vie pour arracher la victoire au véritable despote du cosmos, qui a damné la race des vampires. La bataille homérique contre les "étoiles tyranniques" s'achève sur une note douce-amère, l'espoir renaît, on pleure, c'est beau.

Legacy of Kain : Defiance est également l'opus le plus complet et le plus varié en termes de gameplay puisqu'il est le seul à intégrer à la fois Kain et Raziel dans l'expérience du joueur. On alterne entre le vampire orienté action/combat et le spectre orienté plates-formes énigmes au gré des chapitres, qui conjuguent à merveille leurs deux points de vue avant que leurs trajectoires ne se percutent. Enfin, et comme c'est le dernier jeu, les graphismes sont au top et proposent un travail d'ambiance grandiose ainsi que de magnifiques décors... quand la caméra ne se met pas en travers du chemin. Le premier qui fait un infarctus en entendant manoir de Vorador a perdu.

 

Legacy of Kain : Defiance : photoRound 1, fight !

 

Pourquoi c'est un épisode mal-aimé ? On le sait, même si on adore Defiance, il a beaucoup de détracteurs, et pour cause : en faisant le choix d'une caméra fixe plus "cinégénique", Crystal Dynamics a fait une erreur monumentale. Non pas que le choix soit mauvais en soi, mais l'exécution est horrible.

Le jeu est difficile à admirer et la maniabilité parfois exécrable à cause des angles choisis. De plus, après deux Soul Reaver et un Blood Omen 2, Crystal Dynamics semble à court d'idées et ne fait que peaufiner ses acquis. Malgré son écriture géniale, Defiance manque de sang neuf. Manger quatre fois d'affilée le même plat a de quoi écoeurer, fût-il succulent. Dommage, car sans cela, Defiance était facilement le meilleur jeu. 

Pourquoi on s'en souvient ? "Je ne suis pas ton ennemi, ton destructeur. Je suis comme avant, ton bras droit, ton épée. Vois maintenant le véritable ennemi". Ainsi meurt Raziel sur le fil de l'épée de Kain, à qui est désormais dévoilé l'Ancien, ou comment introduire un boss de fin à la perfection (cette VF bon sang). Mention spéciale au duel final entre Raziel et Kain dans la cathédrale d'Avernus, avec le thème principal de la série à fond.

 

2. BLOOD OMEN : LEGACY OF KAIN

Sortie : 1996 - Supports : PlayStation, PC

 

Blood Omen : Legacy of Kain : photoC'est l'heure duuuuuuuuuuu retro-gaming !

 

Il se passe quoi ? Kain, un orgueilleux aristocrate humain, est bêtement tué par des brigands sur la route. Fou de rage, il passe un contrat dans la mort, et accepte de devenir un vampire pour se venger. Une fois ses assassins éparpillés façon puzzle, Kain part à la recherche d'un moyen de se défaire de sa malédiction et rencontre le spectre d'Ariel, gardienne de l'équilibre, qui lui explique que la solution à son problème réside dans la purification des neuf piliers de Nosgoth, dont les gardiens ont été corrompus.

Kain les embroche, mais se croit malin en exploitant un paradoxe temporel ce qui provoque par inadvertance la purge des vampires par les humains. De retour à son époque, Kain est le dernier vampire, et comprend qu'il est lui-même la réincarnation souillée d'Ariel et doit donc mourir pour finir sa quête. Ariel l'a manipulé, et son antidote au vampirisme n'était autre que le mort. Refusant de se soumettre à l'ordre des choses, Kain préfère damner cet univers qui le déteste, embrasse sa nature, détruit les piliers de Nosgoth, et conquiert un monde destiné à la ruine.

 

Blood Omen : Legacy of Kain : photoLa ruine vous entendez ? La ruine !

 

Pourquoi c'est un sombre chef d'oeuvre ? Legacy of Kain est né dans le studio Silicon Knight, avant que Crystal Dynamics, jusque là uniquement éditeur, ne s'arroge les droits de la série et prenne en charge le développement. Blood Omen est donc à la fois le point de départ de la saga, mais aussi le jeu le plus à part, créé par une équipe totalement différente. Oubliez les Tomb Raider-like : Blood Omen est un mélange des meilleures mécaniques de Zelda-like en 2D avec une ambiance à la Diablo (ce qui est assez visionnaire quand on sait que Diablo est sorti la même année). Le charme du jeu est très original, et encore aujourd'hui il n'est pas facile d'en trouver un autre qui lui ressemble.

Mais surtout, avant le soft-reboot de Soul Reaver et dès ce premier Blood Omen, l'écriture de Legacy of Kain impressionne, à la fois par son jusqu'au-boutisme et son habileté à échapper aux clichés kitsch de la dark fantasy. Rares sont les récits qui proposent de suivre le vrai salaud de l'histoire avec aussi peu de compromission. On osera affirmer que Blood Omen n'est pas si éloigné que cela du geste d'un certain Breaking Bad, avec des pixels, des vampires, des voyages dans le temps et un doublage très nanardeux. Sous sa direction artistique pour fan de Cradle of Filth sur Skyblog, Blood Omen est en réalité une épopée amorale fascinante, étoffée de nombreux personnages, et surtout, radicale.

 

Blood Omen : Legacy of Kain : photoBienvenue dans le jeu, le vrai

 

Pourquoi c'est difficile d'y rejouer ? On ne va pas se mentir, si Blood Omen est l'épisode le plus singulier de la saga, c'est aussi celui qui a le plus vieilli. Pour le dire vite, il faut aimer le rétrogaming et certaines galères qui vont avec, comme les longs temps de chargement longs, une maniabilité rigide et datée. Mais même remis dans son contexte, Blood Omen souffre de la comparaison technique avec le premier Diablo, ou même avec The Legend of Zelda : Link's Awakening. Sorti trois ans avant, beaucoup plus fluide et encore largement appréciable aujourd'hui, Blood Omen paraît sclérosé à côté... même si nous on adore. 

Pourquoi on s'en souvient ? Pour empêcher l'armée de l'inarrêtable Némésis de déferler sur le monde, Kain est convaincu de retourner dans le passé pour le tuer alors qu'il est encore le bon souverain William le Juste. Pour le bien de tous, mais sans états d'âme non plus, Kain tue un innocent. De retour à son époque, il comprend que son meurtre a déclenché une purge et assiste à la décapitation de son allié Vorador. Devenu le dernier Vampire de Nosgoth et dégoûté par les humains, Kain se détourne encore un peu plus de l'humanité dans une scène brillante de cynisme.

 

1. LEGACY OF KAIN : SOUL REAVER

Sortie : 1999 - Supports : Playstation, Dreamcast, PC

 

Legacy of Kain : Soul Reaver : photoLe trône de Kain au pied des piliers détruits

 

Il se passe quoi ? 1500 ans après la destruction des piliers de l'équilibre de Nosgoth à la fin de Blood Omen par le vampire Kain, celui-ci règne en maître incontesté et incontestable sur la totalité d'un monde désolé. Les humains ont été exterminés jusqu'au dernier, et seuls les vampires réanimés par Kain habitent une Nosgoth brisée. Raziel, fidèle lieutenant de Kain, surpasse son seigneur dans le développement de ses pouvoirs de vampire, et Kain le tue par jalousie apparente.

Raziel est cependant ramené à la vie plusieurs siècles plus tard sous forme de spectre par l'Ancien. L'Ancien est le dieu de la roue du destin, et il est en colère contre Kain car celui-ci a refusé d'accomplir sa destinée et de mourir à la fin de Blood Omen. Assoiffé de vengeance, Raziel accepte de servir l'Ancien et part à la poursuite de Kain. Mais lorsqu'il le retrouve, ce dernier n'est étrangement absolument pas surpris par le retour de Raziel. Kain interrompt leur duel et invite Raziel à le suivre à travers un portail temporel pour trouver les réponses à ses questions.

 

Legacy of Kain : Soul Reaver : photoIl beau mon jeu, il est beau !

 

Pourquoi c'est le meilleur ? On serait tenté de répondre qu'il n'y a pas vraiment de "meilleur" Legacy of Kain. Chaque entrée a ses défauts rédhibitoires et ses qualités saillantes, et en fonction de l'importance que chacun accorde à l'écriture, aux boss, à la caméra, aux graphismes, etc., chaque joueur trouvera son compte dans tel ou tel jeu. Si on donne la première place à Soul Reaver, c'est parce qu'il est l'opus qui a laissé le plus gros impact dans le coeur des joueurs, mais aussi et surtout parce que c'est le jeu le plus équilibré de la saga. On pourrait même dire que c'est le seul à n'avoir aucun défaut à compenser (enfin, presque).

La caméra est bien harnachée à Raziel, les combats sont variés et inventifs, les énigmes bien pensées. Mais c'est surtout l'ambiance et les boss qui frappent l'esprit. Soul Reaver est l'opus qui nous emmène le plus loin dans la chronologie de Nosgoth, et nous montre le résultat de 2000 ans de pourrissement du monde. Déjà bien amochée lorsque Raziel est transformé en spectre, Nosgoth n'est plus qu'un caillou stérile à son retour sous forme de spectre. L'aventure de Raziel à travers les paysages lunaires de Nosgoth et ses affrontements contre ses anciens congénères, qui se sont enfoncés dans une dégénérescence bestiale, procure un sentiment de fin du monde et de futilité aussi amer qu'inoubliable.

 

Legacy of Kain : Soul Reaver : photoImage qu'on peut entendre, définition

 

Pourquoi même celui-ci n'est pas parfait ? Soul Reaver est le jeu dont la 3D est la plus datée, et pour 2023 comme pour 1999, certaines textures piquent un peu, sachant que la même année sortaient Final Fantasy VIII ou Shenmue. Mais bon, comme c'est aussi l'année de Silent Hill, on n'insistera pas sur les polygones carrés. Mais ce qui tire le plus Soul Reaver en arrière, c'est l'histoire, pour une fois. Soul Reaver 1 et 2 devaient être un seul et même jeu, et cela se sent. Coupé de son feu d'artifice final remplacé par un cliffhanger en queue de poisson, Soul Reaver est un chapitre de mise en place ténu, avare en révélations, et qui peut paraître légèrement ingrat.

Pourquoi on s'en souvient ? Les boss de Soul Reaver sont tous mémorables, en particulier les deux premiers. Mais le souvenir que chaque joueur de Soul Reaver emportera dans la tombe, c'est la cinématique d'introduction. Tout y est : introduction iconique de Raziel, établissement d'une rivalité éternelle en deux gestes et deux plans fatals, décors dantesques, voix off désabusée et le thème principal au synthétiseur à 1000 décibels. Une tuerie, encore meilleure en VF avec Bernard Lanneau en Raziel et Benoît Allemane en Kain.

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commentaires
Kain
28/02/2023 à 09:24

Merci pour ce classement.
J'ai fait toute la saga il y a 2 ans, en notant le max d'éléments que je pouvais pour pas me perdre dans tous ces paradoxes temporels, et oh surprise, tout s'emboite malgré ce bordel. Qu'est ce que c'est bien écrit, qu'est ce que c'est bien doublé (même le nanar de l'époque), la langue Shakespearienne, un récit maitrisé de bout en bout sur le fond et la forme, une grande aventure avec des personnages forts!
Merci Amy Hennig, merci Crystal Dynamics, merci Silicon Knights, merci Glen aussi pour ta tentative, et merci pour cet article. Plutôt hâte de voir comment le studio va gérer le retour de la saga.

Aktayr
26/02/2023 à 22:52

@Lino Cassinat

Pareil que @Pseudo ! Vous louez à juste titre la qualité de l'histoire et des personnages mais sans citer une seule fois Amy Hennig qui a cocréé le personnage de Kaine avec David Dyack et aussi créé le personnage de Raziel et qui a apporté cette touche tragique qui fait le sel de la série.

Sans aller jusqu'à faire sa bio, une simple mention n'aurait pas été superflue. D'autant plus qu'un excellent dossier à son sujet a déjà été fait sur votre site.
Très bon article au passage qui rappelle des souvenirs.

JohnBarry
26/02/2023 à 14:09

@la rédaction

Merci pour cet article et plutôt d'accord avec le classement, mais vous m'avez fait une fausse joie.

Avec l'apparition du sondage il y a quelques mois, j'ai cru que j'avais loupé une actu et qu'un remake avait enfin été annoncé^^

J'ai réessayé le 1er Blood Omen sur Ps1 il y a quelques mois, effectivement malgré l'histoire ultra prenante, la partie jouabilité a trop mal vieilli.

Si la saga est un jour de retour, il faudra absolument garder ce côté mâture de l'histoire

Ray Peterson
26/02/2023 à 14:01

Je me souviendrais toujours du boss "Dumas" capable de vous suivre PARTOUT. Le stress!!!! Une magnifique expérience vidéoludique avec en VF la voix du formidable Bernard Lanneau.

Pseudo1
26/02/2023 à 13:52

Dommage de ne pas citer une seule fois Amy Hennig, créatrice d'Uncharted, qui a oeuvré sur plusieurs chapitres de Soul Reaver/Legacy of Kain en tant qu'auteur et réalisatrice...

Winslow
26/02/2023 à 12:50

Excellent article. Soul reaver 1 et 2 sont mes préférés. Pour Defiance, j'ai bien aimé, mais les changements d'angles de caméra sont en effet assez pénibles.

L'autre
26/02/2023 à 12:28

Magnifique série ! Soul Reaver reste un superbe souvenir aussi bien sur le gameplay que sur l'ambiance et le lore du jeu !
Un des mes jeux préférés de cette époque avec le génial Vagrant Story !

Roxy
26/02/2023 à 11:18

C'est juste moi où le visage de Kain sur la dernière photo c'est le même que celui du monstre dans Jeepers Creepers ? Le réal a dû s'en inspirer...