Batman : on a classé les jeux Arkham, du moins bon au génie divin

La Rédaction | 20 mars 2022
La Rédaction | 20 mars 2022

Alors que The Batman cartonne en salles et ravit notre petit coeur, difficile de ne pas ressortir les divins jeux Arkham sortis la décennie dernière. On les a même classés pour la peine.

Tout comme Matt Reeves et Robert Pattinson sont parvenus à revitaliser un personnage mythique de la pop-culture au cinéma, les jeux vidéo Arkham sont parvenus en leur temps à inscrire Batman au panthéon vidéoludique, alors que celui-ci traînait dans les abysses des jeux à licence. Forte de quatre opus, cette série initiée par le développeur Rocksteady est désormais légendaire pour les fans de comics comme pour les joueurs.

Les premiers y ont vu une des meilleures adaptations de l'univers cher à leur coeur, tandis que les seconds y ont vu quatre jeux parfois imparfaits, parfois époustouflants, mais toujours jouissifs. Voici notre classement de Batman : Arkham Asylum, Batman : Arkham City, Batman : Arkham Origins et Batman : Arkham Knight.

 

Batman : Arkham Knight : photoRendez-vous avec les gars du gang

 

4. Batman : ARKHAM ORIGINS

C'est lequel déjà ? C'est Noël à Gotham, et pour son réveillon, le vilain Black Mask demande à huit assassins de lui rapporter la tête de Batman, un gêneur qui interfère avec les activités criminelles de la pègre depuis deux ans maintenant. N'ayant plus affaire à de simples braqueurs de banques et autres mafieux de bas étage, Batman muscle son jeu pour faire face à cette menace personnelle. Après avoir cassé la jambe d'environ un bon millier de bras cassés (faut avoir une sacrée moelle osseuse pour être un voyou), Batman révèle le Joker derrière le masque de Black Mask et, fidèle à sa règle d'or, lui sauve la vie avant de l'envoyer à l'asile. Ainsi débute l'obsession du Joker pour Batman et la pire bromance du monde.

Pourquoi c'est trop fade ? Considéré par la plupart des joueurs comme le vilain petit canard de la série, Arkham Origins est moins un mauvais jeu en tant que tel qu'une copie carbone de ses prédécesseurs. Trop pépère, Arkham Origins ne prend même pas la peine d'essayer d'injecter de la nouveauté dans son gameplay - ou à peine - et se contente de faire ter repetita, en mettant l'accent sur l'action.

 

Batman : Arkham Origins : photoLa rencontre avec Deathstroke est malgré tout très réussie

 

La licence se repose tellement sur ses acquis que même les graphismes n'ont pas bougé d'un iota. D'aucuns diraient même que le jeu est moins beau qu'Arkham City, la faute à un level design terne, et une Gotham un peu moche, entre brouillard blanc et bouillie grisâtre. Des problèmes desquels l'histoire ne parvient pas à détourner l'attention du joueur.

Le développement a en effet cette fois été confié à un autre studio que Rocksteady, et cela se sent. Plutôt que de compléter le récit du jeu, les différentes missions secondaires et l'exploration de Gotham s'apparentent plus à du remplissage ou à une liste de courses à faire qu'autre chose. La ville est plus grande, et paradoxalement, Arkham Origins paraît de ce fait plus linéaire. Quant à l'intrigue principale - la première à ne pas être écrite par Paul Dini -, si elle s'inscrit bien dans le ton de Batman et parvient même à faire éclore quelques jolis moments, elle est loin d'être inoubliable. Pas ratée donc, mais sans éclat. À l'image du jeu.

 

Batman : Arkham Origins : photoLa séquence de la chapelle, une très belle fulgurance au sein d'un jeu qui manque de sel

 

Pourquoi il y a quand même de belles choses ? Malgré son nom, Arkham Origins raconte moins l'origine de Batman que celle de sa relation avec sa némésis, le Joker. Bien que reposant sur des rebondissements un peu faciles, cette base mythologique est bien introduite par le jeu et donne lieu à plusieurs scènes réussies. Par ailleurs, si la série Arkham n'a jamais brillé par ses boss-fights, Arkham Origins en propose deux des plus réussis et dynamiques de la licence (Deathstroke et Firefly). Enfin, soyons honnêtes : le jeu procure malgré tout de bonnes sensations et s’il était sorti en 2009 à la place d'Arkham Asylum, il aurait été un succès quasi-immédiat malgré ses maladresses et sa mise en scène moins inspirée.

Un moment marquant : C'est un peu le problème, Arkham Origins en manque cruellement. Difficile malgré tout de résister à la séquence clôturant le niveau de l'hôtel, moment de bascule entre Batman et le Joker, puisque le premier sauve la vie du second alors que celui-ci vient de faire la démonstration de tout son sadisme. Plutôt que d'en tirer un dialogue lénifiant, Arkham Origins fait de cet instant crucial une montagne russe d'action effrénée, tandis que la pyrotechnie vient donner de l'ampleur au conflit qui oppose les deux personnages. Scotchant.

 

Batman : Arkham Origins : photoLa poursuite de Firefly sur le pont de Gotham, bonne montée d'adrénaline

 

3. Batman : ARKHAM KNIGHT 

C’est lequel déjà ? Neuf mois après les événements d’Arkham City et le décès du Joker, Gotham connaît une période de paix. Pas de bol, ça ne dure pas. L’l’Épouvantail a décidé de répandre sa toxine sur la ville. Du coup Batman doit se farcir une grosse brochette de vilains, dont le très énervé Chevalier d’Arkham, Jason Todd, l’ancien Robin sensé avoir été tué par le Joker, en pleine crise d’ado mal résolue. Et petit détail : Batman est infecté par le poison du Joker, du coup le Clown vit dans son esprit, pour une aventure schizophrénique qui finit par la révélation de la vraie identité de Batou à tous, et sa mort (ou pas).

Pourquoi c'est pas génial ? Plus grand, plus de méchants, plus de sidekicks, plus de gadgets, plus de fan-service, plus de tout. C’était le crédo de Rocksteady pour ce Batman : Arkham Knight. Et c’est sans doute ce qui a en partie plombé le jeu. La formule Arkham City avait été si fructueuse, qu’il était hors de question de revenir en arrière. Le studio conserve donc le monde ouvert, et les multiples sidequests, en gonflant Gotham aux anabolisants pour livrer une carte cinq fois plus grande que celle d’Arkham City.

 

Batman : Arkham Knight : photoArkham "Red Hood" Knight

 

Pour traverser cette map gargantuesque, la solution était toute trouvée : la Batmobile. Le tank made in Batou, s’il est plutôt plaisant à piloter dans un premier temps, finit par devenir une solution de facilité poussive, et donne lieu à des missions de canardage pas folles, et à des séquences de courses tout sauf inoubliables. Dommage, parce que zoner dans Gotham dans la Bat-limousine aurait pu être un sacré argument de vente.

Même si le casting est très bien fourni, avec une vraie équipe de good guys avec Oracle, Robin (Tim Drake), Nightwing, et aussi des méchants à la pelle (Prof. Pyg, Firefly, Hush, Azrael et un Joker fantomatique), le show est complètement volé par le Chevalier d’Arkham. Paradoxalement, alors que Batman plonge dans la folie dans le scénario, le jeu lui manque de folie. La formule est trop bien rodée, et les équipes de Rocksteady semblent avoir récité leurs gammes sans avoir vraiment pris de risque, d’où une amère déception. Et on ne reviendra pas sur le catastrophique portage du jeu sur PC, proprement injouable sur certaines configs à son lancement, qui aura provoqué un tollé sur la toile.

 

Batman : Arkham Knight : photoPhoto de famille

 

Pourquoi c’est pas complètement raté ? L’idée de ne pas proposer une aventure solitaire du Chevalier Noir, mais de le présenter en tant que chef d’une famille héroïque a du bon, exposant ainsi une nouvelle facette de Batman, moins solitaire que dans les deux aventures précédentes. Une fois de plus, le jeu est un bonheur en termes de lore, avec des références assez pointues qui ont fait jubiler les fans hardcore du meilleur détective du monde : « The Gray Ghost » est cité, on croise une référence au Secret 6, mais aussi des références à un univers plus grand, dont un petit message d’amour de Lex Luthor...

Un moment inoubliable : Qui aurait pu croire qu’on aurait pu incarner le Joker ? Après une énième injection du botox de l’Épouvantail, le Joker prend possession du corps de Batou. Et pour l’occasion, fini le TPS en monde ouvert, le jeu mute en un FPS à la limite du survival horror pour un retour à l’asile d’Arkham juste mythique. Batman y est le prédateur, et le Joker (vous) est devenu la proie. Un renversement de valeur juste génial. 

 

Batman : Arkham Knight : photoLe Joker mort est plus présent que jamais

 

2. Batman : ARKHAM ASYLUM

C’est lequel déjà ? Le Joker mettait le souk dans Gotham City, mais Batman a réussi à lui mettre la main dessus pour l’envoyer à l’asile d’Arkham. Mais Batou trouve cette capture trop facile, et il a raison : "It's a trap !". Le Joker et Harley Quinn ont pris le contrôle de l’asile, Monsieur J. prévoit de fabriquer une armée de surhomme grâce au sérum de Bane. Pour se barrer de ce piège à (chauve) souris, le Chevalier Noir casse des bras par paquet de quinze, et aller retrouver un Joker mutant qui a définitivement pété les plombs pour le remettre en taule.

Pourquoi c'est un épisode culte ? Il y a un avant et un après-Batman : Arkham Asylum. Arrivé à une époque où les adaptations de films/séries/manga (choisissez votre poison) étaient souvent de purs produits d’exploitation décérébrés, Batman : Arkham Asylum marque immédiatement le pas, et fait entrer le jeu de super-héros dans la cour des grands.

 

Batman : Arkham Asylum : photoC'est moche l'abus de stéroïdes

 

Il faut dire que le studio Rocksteady n’a pas fait les choses à moitié : le jeu dégueule d’amour pour le Chevalier Noir. Le jeu est truffé d’easter eggs, mais surtout, il est écrit de main de maître. Et pour cause : avec Paul Dini (la série Batman de 1992) aux commandes du scénario, la victoire était assurée. L’aventure claustrophobique de Batman l’amène à croiser les grandes figures du lore de la Chauve Souris.

Le commissaire Gordon, Bane et Poison Ivy sont de la partie. Et bien sûr un Joker plus fou que jamais, doublé par un Mark Hamill complètement habité. Le game-design n’était pas en reste, et visiter l’asile d’Arkham est une expérience étouffante, passionnante de bout en bout. L’incroyable impression de jouer à un film Batman ne quitte jamais les joueurs. Ajoutons à ça le système de combat Free flow largement copié depuis, et une flopée de gadgets jouissifs et on obtient une vraie masterclass.

 

Batman : Arkham Asylum : photo Arkham AsylumIl ne tue pas, mais il casse des bras, des jambes, des côtes...


Pourquoi il rate la première place du podium ? Malgré tout le savoir-faire de Rocksteady, Arkham Asylum accuse malheureusement son âge. Son level design a pris un gros coup de vieux, avec sa structure typée Metroidvania 3D : être obligé d’attendre d’avoir tel ou tel gadget pour pouvoir débloquer certains passages finit par être redondant, et les séquences d’enquêtes ont plus l’air d’être là pour faire plaisir aux fans que pour faire avancer l’histoire.

Le moment qui a fait vriller le cerveau des joueurs : Exposé à la toxine de l’Épouvantail, Batman sombre dans des cauchemars éveillés à répétition. Le troisième vient complètement piétiner le quatrième mur, en provoquant un glitch de l’image du jeu et en renvoyant la scène d’intro, lors de laquelle Batman est fait prisonnier par le Joker, et est amené en tant que malade à Arkham. La séquence se termine par la mise à mort du héros par sa némésis, avant une résurrection façon Dawn of the Dead. Culte.
 

Batman : Arkham Asylum : photoBeau gosse/20

 

1. Batman : ARKHAM CITY

C'est lequel déjà ? Après les événements d’Arkham Asylum, le directeur de l’asile devient maire, et a une bonne grosse idée de merde : faire des bas-quartiers de Gotham une prison à ciel ouvert, où les criminels sont lâchés dans une guerre des gangs sans pitié. Au milieu de tout ce bazar, Hugo Strange a une certaine idée du nettoyage au karcher cher à nos politiques, et Batman doit trouver un remède contre la maladie dégénérative que lui a refilé le Joker. Un lundi soir comme un autre dans la vie de notre Chevalier Noir. 

Pourquoi c'est le meilleur des meilleurs ? En adaptant ses mécaniques aux plaisirs du monde ouvert, Batman : Arkham City transcende instantanément le gameplay nerveux du premier opus. Au-delà de la jouissance qui émane des sessions de vol et des bourre-pifs hasardeux qui s’ensuivent, force est de constater que cette zone de non-droit déliquescente regorge de vie (et pas seulement via ses easter eggs malins).

 

Batman : Arkham City : photoCe n'est pas comme ça qu'on joue au bras de fer

 

Au fil de ses pérégrinations, Batman se retrouve à devoir choisir ses priorités, tout en activant des pans de quêtes à la fois variés et passionnants. En jouant sur les dilemmes d’un super-héros qui ne peut pas être partout à la fois, Arkham City est peut-être l’un des open world des années 2010 qui a le mieux compris comment implémenter de façon ludique ses à-côtés, qui rallongent sa durée de vie sans jamais paraître gratuits.

L’interaction du personnage avec le level-design n’en est que plus fascinante, surtout lorsqu’elle oblige Batman à plonger dans les méandres d’une ville aux fondations discutables, dans tous les sens du terme. Ajoutez à cela le fait de pouvoir incarner Catwoman, et une galerie de méchants plus riche que jamais, et vous avez là le plus grand jeu Batman de tous les temps !

 

Batman : Arkham City : photoEbola Syndrome

 

Pourquoi ce n'est pas parfait (au-delà du fait que rien ne l'est) ? On pourrait chipoter sur quelques mécaniques qui seront mieux gérées par la suite (notamment la répétitivité de certains allers-retours et de certains combats), mais dans l’ensemble, Arkham City est un quasi-sans-faute. Il gère si bien son rythme qu’on en vient à pardonner certaines de ses bizarreries scénaristiques (comme le plan abracadabrantesque du Joker). 

Un niveau pour les gouverner tous : Batman qui visite une Gotham souterraine et abandonnée, ville rétro-futuriste à la Fritz Lang qui se transforme petit à petit en cauchemar, jusqu’à ce que le Chevalier Noir trouve l’antre de Ra’s Al Ghul. Le combat de boss qui suit, reposant sur les hallucinations du héros, est l’un des plus beaux et originaux de la saga.

Tout savoir sur Batman : Arkham Knight

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commentaires
Dutch
01/08/2022 à 03:33

En tout cas Arkham origins as une ambiance bien plus "Batmanesque" même si la neige c'est un peu cliché que Knight et sa ville vide et clean, c'est censé être la nuit d'Halloween, et on as jamais l'impression que c'est le cas, l'utilisation obligatoire de la Batmobile m'as un peu dégouté du jeu (d'ailleurs comme toute la quête de l'homme mystère et ses circuits absurdes). Bref il faudrait un remaster de Origins.

TheJoker
22/03/2022 à 12:41

Mon préféré restera Arkham Asylum, même si objectivement Arkham City est le meilleur. J'ai pris une sacré claque la première fois que j'ai fini Asylum.

Dodess
21/03/2022 à 18:09

One love

Glowy
21/03/2022 à 10:05

J'ai joué à quelques jeux Batman depuis les années 80 (commencé sur Amstrad cpc) et l'arrivée de l'épisode Asylum a été une sacrée claque. J'ai joué aux quatre épisodes et suis assez d'accord avec le classement. Une excellent saga.

Morcar
21/03/2022 à 09:05

Sans surprise, je m'attendais totalement à ce classement qui semble être celui de la plupart des joueurs de la franchise. Pour ma part, j'ai joué et terminé "Asylium", mais n'ai pas joué très longtemps à "Arkham City" devant lequel je me suis plutôt ennuyé. On me l'avait offert, j'y ai joué, je l'ai revendu.
Typiquement l'exemple de jeu qui, selon moi, n'aurait pas du passer au monde ouvert.

vohmp
21/03/2022 à 08:58

Origin était pas si mal que ça juste le changement chara design qui fait bizarre surtout le Joker, après Knight le plus gros défaut c'est la batmobile, les missions avec son chiante à mourir et sa maniabilité pas terrible. Mais a choisir je préfère le Asylum à city

Mika
20/03/2022 à 21:11

J'ai fini Arkham City sur PS3 et Ps4 tellement qu'il est beau.

Arkham Origins me manque continuellement (seul jeu des quatre à ne pas être sur PS4). L'interface de gestion (compétences d'apprentissage) était très belle et offrait des défis compliqués (il fallait vraiment pas se louper sur les infiltrations).

Arkham Asilum est très réussi, mais il fait cheap graphiquement par rapport à City, et il est bien bien court (il faut dire que j'ai commencé par le meilleur en tout).

Enfin, j'ai pas accroché du tout à Arkham Knight. Compléter un trophée de l'homme mystère en faisant des tours de cave en Batmobile, faire des défis de canardage de tanks en Batmobile, faire du saute-mouton entre immeubles en Batmobile ... J'ai lâche l'affaire. Trop différent d'Arkham City, pour le coup. Pourquoi réinventer la roue quand on a un jeu aussi excellent ?

wilson
20/03/2022 à 19:47

Entièrement d'accord Arkham Knight reste le pire épisode,je me suis fais chié à le finir mais j'ai vraiment pas kiffé les phases en batmobile étaient horribles avec les tanks.

Spawn
20/03/2022 à 19:37

Euhh pour ma part Arkham origins est bien plus appréciable que Knight, Knight est pour ma part le moin bon de la quadrilogie

Mich24
20/03/2022 à 19:18

Perso moi j'ai adorer tout les jeux de la série arkham.
Celui que je préfère le moins c'est arkham knight. Tout simplement parce que on doit trop souvent jouer avec la voiture et aussi dommage qu'ils on changer les touches.
Si non il et bien et assez bien complet.
Du côté à être déçu c'est que ils on jamais ressorti Batman origins sur PS4.

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