The Evil Within 2 : les grands univers cauchemardesques, de Silent Hill à Hellraiser

Geoffrey Crété | 13 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 13 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

La sortie de The Evil Within 2 ce vendredi 13 est l'occasion de replonger dans quelques-uns des plus beaux univers cauchemardesques, en cinéma et jeu vidéo.

Trois ans après, le cauchemar recommence. Sebastian Castellanos replonge en pleine horreur dans The Evil Within 2, qui a la bonne idée de sortir sur Playstation 4, Xbox One et PC ce vendredi 13. Pour celui qui s'est frotté au premier épisode en 2014, c'est la garantie d'une nouvelle odyssée aux frontières du réel, remplie de labyrinthes tortueux, de créatures traumatisantes et de visions hallucinées.

Avec Shinji Mikami, créateur de Resident Evil et Dino Crisis, à la barre, The Evil Within s'inscrit naturellement dans un certain héritage. L'œil aguerri a ainsi conscience de s'embarquer dans un voyage truffé de références, qui se revendique autant de classiques du jeu vidéo que de monuments du cinéma. Retour sur quelques-unes de ces influences en trois niveaux d'horreur crescendo.

 

 

PREMIER NIVEAU : LE JUGEMENT DERNIER

Ici, le monde normal glisse vers l'étrange. Le couloir semble ordinaire mais une fois arrivé au bout, quelque chose a changé : la lumière semble différente et l'atmosphère, curieuse. Il suffira qu'une porte s'ouvre, qu'un néon clignote, qu'un bruit métallique retentisse, pour sentir que quelque chose se prépare.

A ce niveau, c'est l'intrusion d'un élément horrifique qui perturbe le cours des choses, comme le tueur d'un slasher qui doit être abattu pour évacuer l'horreur. Ce Leatherface qui se cache derrière la fenêtre pour vous poursuivre jusqu'au bout de la nuit dans Massacre à la tronçonneuse. Cette satanée Sadako qui s'extirpe d'un écran dans Ring pour vous attraper. Ce zombie près de la cheminée dans le premier Resident Evil qui annonce la teneur du cauchemar à venir - scène inoubliable auquel le premier The Evil Within rend d'ailleurs hommage lorsque Sebastian croise pour la première fois un zombie. 

 

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Jusque là, tout va bien (Nanako Matsushima dans Ring)

  

Il est encore temps de combattre l'horreur (ou du moins, essayer) pour tenter de la repousser au-delà des limites du monde, pour refermer ce cauchemar et nettoyer les murs du sang qui a giclé. Du moins, c'est ce qu'on espère. C'est le début de The Evil Within, lorsque la réalité a encore une emprise sur le héros. Le joueur s'accroche à quelques repères pour garder la tête froide : une radio où résonnent des voix, une infirmière supposée être le signal d'un moment de paix, une rencontre avec un autre humain qui pourra nous ramener de l'enfer à la terre ferme, une zone sécurisée où sauvegarder et boire du café pour se soigner.

 

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L'une des premières apparitions parfaitement glaçantes de The Evil Within 2 

 

Dans The Evil Within 2, qui commence avec un Sebastian perdu dans un verre d'alcool trois ans après les événements traumatiques du premier jeu, le calme est vite remplacé par la tempête. Retrouvé par Kidman et la mystérieuse société Mobius, il replonge dans le monde de STEM avec une seule intention : retrouver sa fille Lily, dont la mort aurait été mise en scène, et dont le cerveau a été utilisé pour créer une nouvelle dimension. Il pense qu'il n'aura qu'à arpenter les rues d'Union, la ville centrale de cet univers, pour y arriver. Mais l'esprit de la petite fille est hautement instable, et l'endroit cache de lourds secrets défendus par une horde de monstres inimaginables.

Ce qui commence comme un cauchemar presque sous contrôle vire ainsi en quelques scènes à l'horreur totale, inexorable, inextricable. Sebastian tombe dans un puit sans fin, et entraîne avec lui le joueur. Ils ont beau tous deux être prévenus et prêts en théorie, rien ne les prépare à ce qu'ils vont affronter.


 

DEUXIÈME NIVEAU : LE PURGATOIRE

Là, quelque chose se déchire profondément. L'étrange, l'affreux, l'horrible modifient le tissu de la réalité. Ce n'est plus un monstre mais un monde qui s'empare du décor.

C'est la brume de The Mist qui tombe sur la ville pour la plonger dans une dimension infernale, peuplée de créatures destinées à régner sur les pauvres hommes. C'est l'arrivée sournoise et silencieuse de L'Invasion des profanateurs, qui remplacent peu à peu chaque être cher pour changer l'humanité, lentement, jusqu'à l'anéantir. C'est Freddy Krueger, qui vient hanter les esprits dès Les Griffes de la nuit pour aspirer ses victimes dans un univers où il règne en maître.

 

The Mist de Frank Darabont

 

Dans The Evil Within, c'était Ruvik qui laissait sa colère et sa folie se répandre pour enlacer les pauvres naïfs tombés dans ses filets. Dans The Evil Within 2, le Mal est bien plus douloureux et familier : c'est Lily, la fille de Sebastian, qui sert de moteur à l'horreur. La culpabilité du père reviendra la hanter tandis que le voyage prendra une tournure de plus en plus personnelle. Plus le héros en apprend, et plus il s'enfonce dans les ténèbres, de plus en plus loin de la lumière de la réalité. C'est une quête profonde mais terrifiante, dans les replis de l'âme humaine.

 

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 Union : une ville presque comme les autres

 

TROISIÈME NIVEAU : BIENVENUE EN ENFER

Le dernier palier, où l'imprudence et la curiosité mènent de pauvres âmes à se perdre et se damner. Impossible de ne pas citer Silent Hill : la saga est l'une des plus saisissantes illustrations du cauchemar absolu, qui aspire et étouffe une ville entière ainsi que tous ceux qui sont condamnés à y errer. Labyrinthe mental tordu et tortueux, Silent Hill devient un théâtre macabre sous forme d'épreuve interminable, qui tourne en boucle pour tourmenter les bourreaux.

Difficile de ne pas voir dans Union, la ville centrale de The Evil Within 2, un écho de cette franchise culte tant le jeu s'inscrit dans une même démarche, à cheval entre une horreur parfaitement graphique et profondément dérangeante car humaine.

 

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Le premier Silent Hill, œuvre majeure

 

Moins de subtilité et plus de feu dans Doom, une autre saga culte, où le héros est inlassablement confronté aux contours d'une dimension infernale qui se déverse sur Mars avec ses armées de démons. Dans Hellraiser, une mystérieuse boîte ouvre les portes de l'enfer pour celui qui se laisse porter par ses vilaines envies. L'horreur est imbriquée dans les murs de notre réalité et n'attend rien de plus qu'une invitation. Comme le puzzle de la boîte dont les pièces ne demandent qu'à être assemblées, les dimensions sont prêtes à être alignées pour que Pinhead et ses camarades trouvent une voie vers vous.

Les plus innocents pourront pour leur part se réveiller dans Cube, un autre sommet cauchemardesque où le sens a disparu au profit d'une gigantesque farce lugubre, capable de rendre fou celui qui ne finira pas haché, écrasé ou brûlé par un sympathique petit piège.

 

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Pinhead et le reste du boyds band de Hellraiser 

 

Dans The Evil Within, les murs de la réalité ne cessent de s'abattre pour laisser émerger une autre dimension plus noire encore. La spirale cauchemardesque est étourdissante. La petite ville d'Union, cœur malade de l'univers peuplé de monstre, change subitement de couleur et de climat au détour d'une allée ou d'une ruelle. Par exemple lorsque Sebastian croise la route de cette créature féminine fantomatique, qui prend par surprise le joueur venu se cacher dans une maison mais se retrouve malgré lui téléporté dans un lieu encore plus obscur et terrible.

Le cauchemar s'effeuille pour prendre de multiples visages. Les éclats aveuglants des miroirs magiques, le retour de l'infirmière Tatiana et son fauteuil métallique ont beau être familiers, le périple est d'une dimension de plus en plus effrayante. Comme l'espace, tordu et brisé, le temps devient une arme entre les mains du mystérieux Stefano Valentini, qui hante l'univers et étale ses victimes transformées en œuvres d'art macabre.

 

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L'art de The Evil Within 2 

 

Piégé par ses propres démons, confrontés à ceux des autres, le joueur pourra parfois choisir de se battre ou se cacher. Le plus souvent, il n'aura aucune autre possibilité que d'affronter l'horreur droit dans les yeux, armé d'un pistolet, d'un fusil à pompe, d'une arbalète et surtout d'un sang-froid à toute épreuve.

Ecran Large reviendra prochainement en détail sur The Evil Within 2 dans un test sur Playstation 4, mais une chose est certaine : celui qui se lance dans une partie devrait se préparer à un petit tour de montagnes russes infernales.

 

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Tout savoir sur The Evil Within 2

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commentaires
Oscar
15/10/2017 à 16:06

Le premer Evil within etait solide mais tres classique, du bon recylage quoi

hype
14/10/2017 à 17:47

Joli dossier

thoar
14/10/2017 à 17:45

Le premier silent hill, quel traumatisme !