Star Wars Episode IX : pourquoi le retour de J.J. Abrams ne plaît pas à tout le monde

Jacques-Henry Poucave | 20 septembre 2017
Jacques-Henry Poucave | 20 septembre 2017

En embauchant J.J. Abrams pour remplacer Colin Trevorrow, Disney s’est sorti une belle épine du pied, mais a un peu écrasé les petons de la Paramount au passage.

Ejecté par Lucasfilm alors que le scénario de l’Episode IX n’est pas encore, Colin Trevorrow a réactivé les débats au sujet de la politique menée par Disney via Kathleen Kennedy, qui peut apparaître particulièrement intraitable avec les auteurs qu’elle embauche pour donner forme à sa licence Star Wars sur grand écran.

Dans ce contexte et après le débarquement des réalisateurs du film Han Solo (remplacés par Ron Howard), le studio avait besoin d’une valeur sûre, capable de s’insérer (très) rapidement dans le processus de fabrication, tout en connaissant parfaitement l’univers sorti de l’imaginaire de George Lucas.

 

Star Wars

J.J. Abrams donnant une leçon au côté obscur

 

C’est ce qui fait de J.J. Abrams, scénariste, metteur en scène et producteur déjà responsable du succès du Réveil de la Force, un candidat de premier choix pour le studio. Sauf que comme l’analyse avec malice le Hollywood Reporter, J.J. n’est pas un artiste totalement libre de ses engagements.

En effet, depuis 2006, Abrams est lié par contrat avec la Paramount. Pour une somme de 10 millions de dollars par an, les œuvres qu’il réalise et produit avec sa compagnie Bad Robot sont destinées au studio. Or, ce dernier a cruellement besoin de succès tels que le cinéaste a su en générer pour tenir son rang de major hollywoodienne. Problème : la Paramount attend toujours un métrage réalisé par le monsieur en personne depuis son second Star Trek de 2013.

On imagine donc que le studio a dû grincer des dents en découvrant la volonté de Disney de débaucher à nouveau le prodige de 51 ans. Non pas qu’il ait laissé en plan la Paramount pour autant, qui hérite des prochains Overlord et « Cloverfield Movie », tous deux programmés pour 2018. Il n’empêche, une production de la main (ou l’œil) d’Abrams en personne serait bienvenue et sans doute encore plus vendeuse auprès du public.

 

Kathleen Kennedy, Star Wars

J.J. Abrams et Kathleen Kennedy

 

Paramount pouvait-elle pour autant prendre le risque d’aller au conflit avec le metteur en scène ou Disney ? D’après le Hollywood Reporter et les producteurs interrogés par le média américain, une guerre ouverte eut été hautement improbable, tant la concurrence eut été ravie d’offrir un pont d’or à Abrams, quitte à devoir le partager avec Lucasfilm.

Pareillement, contraindre un artiste à produire n’est pas considéré comme une technique très efficace pour obtenir des produits qualitatifs capables de faire oublier à l’entreprise les faibles résultats de certaines sorties (comme Mother ! tout récemment).

Une situation complexe qui témoigne autant de la puissance de Disney, que de celle de cinéastes/producteurs de la trempe d’Abrams, surtout après un été catastrophique sur le marché américain, qui laisse nécessairement les majors soucieuses de ne pas se séparer des talents capables d’enchanter le box-office.

 

Star Wars"Dis R2, j'ai pas trop la Force ?"

 

Tout savoir sur J.J. Abrams

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commentaires
Dirty Harry
21/09/2017 à 12:04

aux USA il y a un surnom qui a été lancé pour JJ : "Diet Spielberg" !

N3r0N
21/09/2017 à 08:59

@Lotografe
Achète toi une vie avant de poster.... Fils de Pivot ou pas on s'en contre balance de tes TOC...

Mark Hamill
20/09/2017 à 18:56

Y avait plus simple pour calmer tout le monde, il suffisait de reprendre George Lucas lui-même. Personne n'aurait pu dire quoique ce soit ! (et s'ils l'auraient viré ensuite pour "différend artistique", ç'aurait été trop drôle...)

Lotografe
20/09/2017 à 18:10

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