Liam Neeson a tenu parole et annonce qu'il arrête le cinéma d'action

Christophe Foltzer | 13 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 13 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Si on nous avait posé la question il y a 15 ans, on aurait dit sans hésiter que Liam Neeson est un des acteurs dramatiques les plus compétents d'Hollywood. Aujourd'hui, on dirait sûrement qu'il aime avant tout casser des bras. Sacrée reconversion...

Oui hein, quand même, on a toujours du mal à se dire que le Oskar Schindler de Spielberg a passé ces dernières années à buter de l'Albanais, à faire tout péter autour de lui, à menacer des gens aux téléphones en disant qu'il allait les retrouver et les tuer. Quand on parle de virage dans la carrière d'un acteur, on peut clairement prendre Liam Neeson en exemple.

 

Photo Liam Neeson

 Liam Neeson

 

En effet, à partir du premier Taken, Neeson s'est transformé en gros actioner bourrin au point de nous faire presque oublier le reste de sa filmo. Heureusement, de temps en temps, il revenait à ses premiers amours à la faveur d'un Scorsese. Et ça faisait du bien, même si on ne le voyait pas longtemps. Il n'empêche que le comédien avait quand même annoncé en mars 2015 qu'il songeait à arrêter le cinéma d'action. Et, à l'époque, il se donnait 2 ans pour mettre son plan à exécution.

 

Photo Liam Neeson

 

Et ça y est, nous y voilà, deux ans plus tard (à 6 mois près, on va pas chipoter hein) et chose promise, chose due : Liam Neeson a déclaré en pleine promo de son nouveau film, le drame Mark Felt : The Man who brought down the White House, que cette fois il arrêtait bien de tout casser dans ses films. Admettant que son virage n'était qu'un accident et que cela frise le ridicule aujourd'hui :

"Ils me donnent encore beaucoup d'argent pour faire ce genre de choses. Et moi je leur dis que, putain, j'ai quand même 65 ans. Le public va commencer à se poser des questions."

Cela dit, la transition devrait se faire en douceur, puisqu'il lui reste encore deux films bien bourrins à sortir au cinéma, The Commuter et Hard Powder. Donc, ça va, la rupture ne sera pas si douloureuse. N'empêche, c'est beau de temps en temps de voir quelqu'un qui tient sa parole dans ce milieu.

 

Taken 3

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commentaires
Flo
13/12/2023 à 14:39

– « Balade entre les tombes »…
Scott Frank, plus scénariste que réalisateur, met en scène l’un des derniers bons Polars hardboild du Cinéma – et aussi l’un des derniers très bons films de Liam Neeson (il y en a une petite poignée sur dix ans).
Adaptation d’une des aventures de Matt Scudder (un nom qui claque), détective sans licence créé par Lawrence Block et étrangement inexploité au cinéma (il y eut le pas très fidèle « Huit millions de façons de mourir » de Hal Ashby) ou à la télé.
Tout les codes du Genre y sont, mais avec un léger décalage :
L’alcoolisme oui, mais repenti, jusqu’à faire des 12 Étapes une profession de foi.
Les remords oui, mais jusqu’à faire une critique des films d’action défouraillant dans les rues sans la moindre conséquence – la scène introductive est une version désenchantée de celle de « L’Inspecteur Harry ».
De la crasse oui, mais tellement horrible… avec deux tueurs/faux justiciers aussi sadiques que dégoûtants (dont un David Harbour tout mince), sorte de prédateurs Alpha du Crime, au point que même des trafiquants de drogue deviennent des innocentes victimes, pendant que la Police est aux abonnés absents.
De l’enquête oui, et qui prend bien son temps, explorant quelques lieux de New-York (bibliothèque, parc, pigeonnier), sachant toujours subtilement comment cadrer (au centre). Et laissant suffisamment de temps de présence aux divers protagonistes rencontrés, avec même quelques instants un peu insolites (une scène de coup de poing à travers une lucarne qui va foirer, et qu’il va ensuite falloir refaire… une proie qui se dévoile dans une scène au ralenti à la Mike Nichols ou Wes Anderson… ou bien, quelques échanges lunaires, à parler de tout et de rien).
Tout ça sans surdécouper leurs scènes de dialogues, et certains d’entre eux participeront activement à la résolution finale… et amère.

Tout ça en fait un film complètement Rétro dans son style (avare en bourre-pif), tellement lent et malaisant pour les spectateurs qu’il a tué automatiquement dans l’œuf toute possibilité de franchise – tant mieux, ça le rend unique ?
Mais Rétro aussi par son contexte se passant à cheval entre deux millénaires : on est en 1999, c’est la décennie de « Se7en » (mais le film est loin d’être un de ces sous-avatars clipesques), on a un couple de sociopathes glauques (blancs comme des squelettes) qui peuvent aussi évoquer les années 70…
On y voit le passage vers de nouvelles technologies (les portables) en même temps que la crainte du Bug de l’an 2000…
Et on finit sur un dernier plan mélancolique où les tours jumelles sont présentes, au fond à droite.
Comme si tout ce qui nous était raconté ici montrait la lutte entre deux époques. Ou bien l’anticipation d’un Futur encore plus désespéré.
Une touche d’espoir est incarnée dans un gamin acolyte, que Scudder va indirectement former au métier (la scène où il lui détaille le maniement d’un flingue va vous retourner la tête), et qu’il faut littéralement protéger, tout en le laissant lui aussi « couvrir » Scudder.
Gamin malin qui emprunterait plus à la version ludique des Polars Noirs, à savoir les héros de comics (Dick Tracy, le Spirit ou Batman). C’est même explicitement suggéré dans un dessin à la fin… qui confirmerait ainsi pourquoi le besoin des super-héros a autant été crucial dans la Pop Culture à partir de ce moment précis.

C’était peut-être même Le dernier bon Polar hardboild du Cinéma – américain. Passant entre les trombes.
Après lui, il n’y en aura plus…

corleone
13/09/2017 à 15:42

En tout cas c'est un excellent acteur quel qu'en soit le registre dans lequel il joue. Et dire qu'il "arrete le cinéma d'action" comme ci c'était une mauvaise chose ou plutot du cinéma de bas étage n'est ce pas un peu condescendant de sa part? Qu'il balance une excuse aussi niaise que " Et moi je leur dis que, putain, j'ai quand même 65 ans", n'est ce pas se foutre un peu de la gueule des Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Jackie Chan et autres ???

Quitte à se retirer de ce registre, qu'il le fasse tranquillement sans en faire tout un plat comme si c'est un évènement. Non mais…

Mx
13/09/2017 à 12:02

Le premier taken, night run et balade entre les tombes, c'est du cinéma humble, sans prétention, bien mis en scène, et bien ryhmé, c'est du cinoche efficace et direct, et c'est tout ce qu'on lui demande, pour ma part le contrat est rempli.

Par ailleurs, dans ces 3, seuls les deux premiers sont des films orientés action, balade est plus un trhiller, et on aurait pu rajouter l'excellent the grey dans la liste, donc dans l'ensemble neeson a su se reconvertir.

Rama
13/09/2017 à 11:17

@Karev

Y'a tout un éventail de films dans le "bourrin". Prendre un extrême comme Taken ne veut pas dire que les autres ne le sont pas.
Pour ma part, un film comme Non-Stop est un film d'action carré, tendance bourrin vers la fin, mais en rien un "thriller psychologique".

Et sauf erreur, personne ici n'a vu The Commuter. Donc prendre les éléments marketing de catégorisation et de présentation pour dire que c'est pas bourrin mais "thriller psychologique" ne me convainc pas.

Karev
13/09/2017 à 11:11

Les 3 films que tu cite sont pas des films "bourrins".
Faut pas confondre avec les Taken...

Rama
13/09/2017 à 10:21

@Karev

Non-Stop, Night Run, Balade entre les tombes... ont tous été présentés comme des "thrillers psychologiques" hein.

Karev
13/09/2017 à 10:13

The Commuter est surtout un thriller psychologique dans un train, et non un truc "bourrin".

Y Boy
13/09/2017 à 09:17

Bonne nouvelle. Ces rôles ne lui convenaient tellement pas... mais faut bien payer ses impôts ma bonne dame !