La moisson des cieux : Sam Shepard nous a quittés

Sophie Sthul | 31 juillet 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Sophie Sthul | 31 juillet 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Sam Shepard s’est éteint à 73 ans. Icone du cinéma américain, il était aussi un dramaturge et metteur en scène d’exception, qui n’eut cesse d’interroger les mythes fondateurs de sa propre culture.

Son visage sec, tour à tour rude, humain, compatissant ou sévère aura porté des œuvres inoubliables, telles que Les Moissons du ciel, L’Etoffe des Héros, Paris, Texas ou encore The Pledge. Depuis sa révélation sur grand écran au crépuscule des seventies, Shepard incarnait à lui seul une certaine idée de l’Americana, de ses héros issu d’une Terre matricielle, hommes d’un territoire fondateur, mais jamais paralysé par cet enracinement évident.

 

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Sam Shepard dans Les Moissons du Ciel 

 

Une consécration définitivement sacrée par une nouvelle génération d’auteurs, qui ont encore souligné ce symbole vivant en faisant de lui le héraut d’un monde ancien et de ses valeurs. En témoignent les récents Cogan : La Mort en douce avec Brad Pitt, Mud, Les Brasiers de la Colère, Bloodline ou encore Midnight Special. Autant de films sur lesquels son faciès remarquablement expressif, morceau de bois noueux taillé au couteau par les à coup d’une passion sourde et violente, a promené un regard bouleversant.

Pour autant, on n’aurait tort de se souvenir de Sam Shepard « seulement » comme un grand acteur. Shepard fut aussi et sans doute avant tout un auteur et metteur en scène de théâtre de première importance. Récompensé d’un Tony Award pour L’enfant Enfoui en 1979 puis L’Ouest, le vrai en 1980, il composera une œuvre hantée par le questionnement d’une éthique américaine, où ses légendes et ses artisans s’entrechoquent.

 

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Sam Shepard dans Les Moissons du Ciel

  

Non content d’écrire pour le théâtre et de montrer sa ganache au cinoche, Sam était aussi un scénariste accompli puisqu’il collabora au gigantesque Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni ainsi qu’à Paris, Texas de Wim Wenders (qui devait choper la Palme d’Or, excusez du peu).

Héros discret d’un cinéma puissant, exigeant et néanmoins d’essence populaire, Sam Shepard demeurera l’une des grandes figures du cinéma américain.

 

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Sam Shepard dans L'Etoffe des Héros 

 

Photo La Chute du Faucon Noir

Sam Shepard dans La Chute du faucon noir

 

Photo  Sécurité rapprochée

Sam Shepard dans Sécurité rapprochée

 

Photo Don't come knocking

Sam Shepard dans Don't Come Knocking

 

Photo L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Sam Shepard dans L'Assassinant de Jesse James

 

Photo Blackthorn

Sam Shepard dans Blackthorn

 

Photo Bloodline

Sam Shepard dans la série Bloodline

 

Photo Midnight Special

Sam Shepard dans Midnight Special

 

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commentaires
LaTeub
01/08/2017 à 07:46

Il représentait une sorte de cinéma disparu oú, ado, j'entrais dans une salle de cinéma sans savoir grand chose d'un film si ce n'est quelques photos, l'affiche et peut être un article dans Starfix... Un mercredi après midi j'allais voir L'étoffe des héros sans savoir, bien sûr, que cela allait m'éblouir à tout jamais... RIP Monsieur.

Ded
31/07/2017 à 20:11

Par une présence toute de discrétion, de charisme et d'élégance, il nous a ébloui pendant de longues années et puis s'en est allé... So long !...

Starfox
31/07/2017 à 20:09

Le genre d'acteur qui bouffe tout l'écran en restant silencieux.

Dans l'étoffe des héros, magnifique en loser... magnifique.

Matt
31/07/2017 à 18:51

Ses participations aux films de Wenders donnait beaucoup d'authenticité à une certaine vision de l'Amérique. Je l'avais beaucoup apprécié dans Don't come knocking.

Lui
31/07/2017 à 18:22

Merci pour cet hommage magnifique EL

cooper
31/07/2017 à 17:55

j'adorais cet acteur, il dégageait beaucoup, exellent aussi dans " l'assassinat de jesse james par le lache robert ford ", il avais aussi participé dans la musique il avais co écrit une chanson avec bob dylan " Brownsville Girl " chanté par dylan lui meme dans les années 80.

Dirty Harry
31/07/2017 à 17:47

zut je l'aimais bien lui, disparu presque comme il a vécu (avec politesse et discretion). Blackthorne était son dernier grand film, un western différent de beaucoup d'autres. RIP