On a vu 20 minutes de Alien : Covenant

Christophe Foltzer | 26 décembre 2016
Christophe Foltzer | 26 décembre 2016

Le voilà, le gros morceau de la présentation du line-up 2017 de la Fox qui nous a été projeté il y a quelques semaines. Evidemment, nous nous sommes tous déplacés uniquement pour voir ce que ce nouvel Alien avait dans le ventre. Et nous ne sommes pas déçus. Attention, SPOILERS.

Avant toute chose, petite précision : Comme pour La Planète des Singes : Suprématie ou pour Logan (dont nous n'aurons le droit de parler que dans quelques semaines), les images qui nous ont été présentées d'Alien : Covenant ne l'étaient pas forcément dans leur version définitive. Il reste encore longtemps avant la sortie du film en mai 2017 et d'ici là, l'équipe de post-production devrait abattre un travail titanesque.

Nous avons eu droit à deux séquences distinctes du film, savamment choisies par Ridley Scott qui les présentait d'ailleurs lui-même avec une courte vidéo introductive. On pense bien qu'elles ne dévoilent aucun évènement majeur du scénario et leur teneur nous rappelle qu'effectivement nous sommes à la croisée des chemins entre Prometheus et Alien.

 

  

 

PROMETHEUS, LE RETOUR

La première séquence nous dévoile un atterrissage particulièrement mouvementé sur la planète des Ingénieurs. Un petit vaisseau se détache du Covenant et s'apprête à entrer dans l'atmosphère perturbé. A son bord, une partie de l'équipe, dont Daniels (Katherine Waterston) et Walter (Michael Fassbender), avec à leur tête le capitaine de l'équipage (Billy Crudup). Restent sur le Covenant trois autres membres, dont Danny McBride qui s'occupe des machines.

Tout le monde plaisante, dissimulant son stress et son excitation sous des vannes majoritairement tournées autour de l'entrejambe. Tandis que Walter se contente de les observer, Daniels reste en retrait, silencieuse. Elle ne semble guère rassurée. La pilote entame sa descente mais les ordinateurs de bord la préviennent d'une grosse perturbation à la surface de la planète qui risque de rendre l'atterrissage particulièrement mouvementé. Et il l'est. Les ordinateurs s'affolent, l'horizon se bouche, le vaisseau accélère, toujours avec l'aide de Danny McBride depuis le Covenant. L'habitacle tremble, chacun commence à s"inquiéter, mis à part le capitaine, mais au final, le vaisseau perce les nuages et atterrit sans encombres.

 

Photo Alien Covenant

 

PROMETHEUS 3

Un temps non précisé plus tard, l'équipage du vaisseau s'est séparé en deux groupes distincts pour explorer la planète tandis que la pilote est restée à bord, rendant compte à Danny McBride de l'avancée de la mission. Apparemment quelque chose ne se déroule pas comme prévu et un des deux groupes, composé uniquement d'un homme et d'une femme, revient en tout hâte. Il faut préparer le compartiment de quarantaine, l'homme a été en contact avec quelque chose et il semble infecté. La nuit est tombée sur la planète et le couple accourt vers le vaisseau en traversant un champ de blé. L'homme est au plus mal. La pilote hésite à leur ouvrir mais cède. Elle inspecte l'homme et découvre qu'il a de gros boutons dans le dos. L'un d'eux éclate, lui aspergeant le visage d'une étrange fumée.

Installé dans le compartiment médical, l'homme fait une crise tandis que son acolyte le maintient. La pilote s'enfuit en fermant la porte hermétiquement, contenant la mystérieuse menace. Malgré les supplications de la femme qui lui demande d'ouvrir. L'homme se redresse, son dos craque, quelque chose bouge sous la peau, il pâlit à vue d'oeil. Soudain, il se cambre violemment, sa colonne vertébrale se brise et il retombe sur le lit, tandis que qu'une poche sanguinolante s'écoule de son dos pour finalement s'en détacher. La femme hurle, choquée.

 

blood

 

La pilote entre en communication avec Danny McBride, en pleine panique et leur demande de rappeler les autres. Ils sont face à un énorme problème et elle est sans doute aussi infectée. Dans le local de quarantaine, la poche s'éventre, une petite créature blanche en sort, avec une silhouette canine. Deux pointes surgissent de son dos. La femme se saisit de la première arme à portée de main mais glisse sur la flaque de sang au sol. Elle se redresse en se précipitant dans un coin. La créature fonce sur elle et commence à lui attaquer le visage.

La pilote se saisit d'un fusil et assiste à l'attaque. Elle entre dans la pièce pour tuer la bête mais, à son tour, glisse sur la flaque. Dans sa chute, elle tire dans les parois du vaisseau mais se redresse aussitôt, tirant plusieurs coups de feu en direction de la créature qui esquive. La pilote bat alors en retrait et tente de piéger la bête dans le local mais la porte se referme sur son pied. Lorsqu'elle se rouvre, elle permet à la créature de s'enfuir. La pilote la prend en chasse en lâchant son arme.

 

décors ridleys cott

 

A bord du Covenant, c'est la panique. Personne n'arrive à comprendre ce qui se passe. L'autre groupe, dirigé par le capitaine, se dépêche de retourner au vaisseau mais il semble avoir lui aussi un blessé. La pilote arrive au sas et prend une autre arme. la vaisseau est dans un état critique. Elle tire plusieurs fois à l'endroit où elle pense que la créature se trouve mais la manque toujours. Elle panique.

Le groupe arrive enfin aux abords du vaisseau, mais celui-ci explose devant eux. L'homme blessé convulse, ce qui attire immédiatement l'attention de Walter. L'homme se cambre en arrière, et meurt dans les bras d'un de ses compagons. Une poche de sang s'échappe de son dos, une créature identique en sort et elle s'enfuit directement à travers les champs de blé.

 

Photo Alien Covenant

 

PROMETHEUS, RESURRECTION ?

La projection s'est terminée sur un petit montage centré autour du personnage de Daniels que nous avons découvert en action woman bien badass, arme au poing et en marcel, se battant pour sa vie. Et perdue au milieu de plusieurs scènes d'action riches en explosions que nous aurons bien du mal à décrire tant elles sont hors contextes et brèves. Cependant, ce segment se termine dans un réduit très étroit, où Walter et Daniels se cachent. Daniels demande à Walter s'il s'agit vraiment du monde paradisiaque dont ils rêvent, Walter répond qu'il n'y a qu'une manière de le savoir...

Que penser de ces extraits ? Déjà, il est impossible de se faire un premier avis sur le film tant ils sont épars et ne racontent rien de conséquent de l'histoire puisque nous sommes en réalité face à deux scènes qui nous rappellent fortement ce qui a déjà été vu dans la saga. L'atterrissage rappelle en effet Aliens, le retour et il est impossible de ne pas penser à un mix entre Prometheus et la séquence du chestburster d'Alien pour la seconde. Ce qui saute par contre au visage, c'est la dureté et la violence des images. Nous sommes bien loin d'un parcours de santé, c'est sale, c'est glauque, c'est cruel et sanglant et si tout le film ressemble à ça, il faut se préparer à un gros choc.

 

Photo Katherine Waterston, Ridley Scott

 

Ce qui est étrange, c'est la sensation à la fois familière et nouvelle qui se dégage de ces séquences. Nous sommes en terrain connu et pourtant nos repères sont bousculés par des petits détails discrets. La créature déjà, blanche avec ses pointes, est clairement un xénomorphe au premier stade de son évolution et pourtant, elle ressemble à s'y méprendre au monstre d'Alien 3. Impossible aussi de ne pas penser à la séquence similaire de Prometheus lorsque tout le monde se retrouve au hangar et qu'il faut tuer les membres de l'équipage infectés. Par un effet mystérieux, que nous n'arrivons pas à nous expliquer, les séquences rappelant Prometheus rappellent Alien dans leur atmosphère et celle se référant à Alien nous fait penser à du Prometheus. C'est très difficile à expliquer, mais pourtant c'est l'impression tenace que nous en avons eu. Par une espèce de magie unique et énigmatique, Ridley Scott semble en effet parti pour lier les deux univers au sein d'un même film pour en faire au final autre chose, de presque méta tant il joue sur les deux tableaux avec brio.

Il est évident que nous exigeons d'en voir plus pour se faire un véritable avis ou au moins comprendre ce qui se passe, car le film risque de jouer avec nos codes et nos habitudes, mais, en l'état, nous voilà grandement rassurés. Alien : Covenant ne devrait faire aucun concession, n'épargnera rien à son spectateur et devrait nous surprendre tout en prouvant que Ridley Scott, malgré son âge avancé et ses multiples déclarations hasardeuses récentes, sait très bien ce qu'il fait.

 

Photo Affiche

Tout savoir sur Alien : Covenant

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commentaires
tutube
01/01/2017 à 13:36

Ridley ne laisse pas indifférent, d'où tous ces commentaires et c'est plutot bon signes.

Le contraire aurait été catastrophique !

Prometheus
28/12/2016 à 14:23

Prometheus est un bon film. Pas le chef d'oeuvre qu'on attendait mais quand même. La par contre j'ai vraiment peur que ce soit un remake pur et simple. Et de ce que j'ai lu je ne vois vraiment rien de neuf.... On verra bien en 2017.

KibuK
27/12/2016 à 10:29

@ Jason : Je suis assez d'accord avec toi, même si je ne l'exprime pas de la même manière ou parfois pas du tout.

Geoffrey Crété - Rédaction
26/12/2016 à 20:21

@Widay

Le saviez-vous : un membre de l'équipe d'Ecran Large est passé par DVDrama à l'époque.

Widay
26/12/2016 à 20:17

J'ai suivi depuis leurs débuts les magazines web Ecran large et DVDrama (racheté par TF1 et n'existant plus). Je reste toujours admiratif et fidèle.
J'atttend avec impatience la suite de Prometheus qui pour moi est un très grand film soulèvant beaucoup plus de questions, de réflexions que les précedents Aliens (Prometheus est montré dans les cours scolaires).

Jason
26/12/2016 à 15:06

@KibuK

J'avais bien compris, et c'est tant mieux si tu t'es armé d'une sphère de sagesse et distance. Ca n'empêche que ce débat intéressant, qui peut aller au-delà de "chacun ses goûts", est trop vite caricaturé, rendu binaire et agressif. Et qu'il n'en tient qu'à chacun de contrôler le flux d'informations. Quantités de gens ne suivent pas l'actu aussi fraîche et protègent, parfois sans le savoir, la valeur des films. Ce n'est pas parce qu'il y a une marée d'infos et de promo (et on ne parle là encore que d'un type de film : Nocturnal Animals, par ex, est un type de film qui est vendu de manière à peu similaire qu'il y a 10 ans) que c'est un passage oblige. C'est la responsabilité de chacun, qu'il faut assumer au lieu de désigner les coupables de l'autre côté. Je trouve toujours ça un peu paresseux d'infantiliser le public et le lectorat, qui choisit de cliquer sur une vidéo ou un article.

KibuK
26/12/2016 à 14:55

@ Jason

En ce qui me concerne j'essaie au jour le jour de ne pas classer les choses dans la categorie du meilleure ou du pire... Dans ma vie, il y a ce que j'aime et ce que je n'aime pas. Quand on me demande pourquoi j'aime ou je n'aime pas, j'explique sans essayer de convaincre. Quand je demande aux autres poorquoi ils aiment ou pas, ça m'informe sur les gouts des autres, que je sois d'accord ou pas. Concernant le site Ecran Large, je m'efforce de ne pas prendre au 1er degré les commentaires, surtout les violents, insultants ou méprisants car ce ne sont au final que des mots prononcés par des personnes derrière un pseudo.
J'essaie de prendre de la hauteur sans me sentir au dessus des autres. Mon témoignage n'avait pour but que de susciter éventuellement quelques souvenirs aux commentateurs qui sont de la même génération que moi.

Jason
26/12/2016 à 13:56

@KibuK

Moi je ne comprends pas trop, et surtout je n'accepte que très moyennement. Personne ne m'oblige à venir lire un article aussi clair dans le titre. Ni à voir les Trailer numéro 4 de Rogue One. Et encore moins à agresser les autres (le site ou les lecteurs qui pensent différemment).

Et quitte à crier sa colère, ce serait peut-être plus constructif de ne pas simplement accuser les messages (méchants médias diaboliques) mais questionner les studios et donc les comportements des spectateurs ; des réseaux sociaux au marketing pur, si la promo a changé aujourd'hui, c'est aussi parce que ça plaît et marche. Venir cliquer et nourrir toutes ces choses tout en s'énervant que ce soit du spoil ou qu'il y ait un avis pas complet ou un avis tout court, c'est comme aller voir Avengers 5 et dire que Marvel c'est le pire du ciné hollywoodien : si on nourrit la bête faut assumer son petit rôle dans le système. Y'a qu'à voir comme on a très rarement de tels débats enflammés et passionnés sur tous les autres types de films sur ce site, alors que sur les gros films, on lit constamment que beaucoup en ont marre de cette mono-culture.

Mais bonnes fêtes également hein

KibuK
26/12/2016 à 13:47

Cher tous,
L'article et les commentaires qui l'accompagnent montrent une fois de plus la frustration que la plupart d'entre nous ressentons a chaque film annoncé comme très attendu ou qui va nous mettre sur le cul. Certains veulent encore y croire (j'en fais parti parfois). D'autres se sont résignés (comme moi la plupart du temps). Mais pour tous, la frustration est là.
Le cinéma n'aura plus jamais le même impact que l'on a connu avant l'arrivée du numérique et d'internet. Certains films ont beau être excellents, leur reception n'est pas à la hauteur de leur qualité. La faute a trop de films, trop d'images, trop d'infos...
Quand j'étais ado, je lisais Studio magazine, Première et même Ciné live. A cette époque, les images des blockbusters étaient rares. Les bandes-annonces représentaient les seules images promotionnelles. Les interviews d'acteurs ou realisateurs étaient de vrais évènements. Les dires de chacun n'étaient pas scruptés a la loupe. Teaser, spoiler n'était pas dans les moeurs. Bref, je ne dis pas que c'était mieux avant mais les films étaient considérés autrement.
Tout ça pour dire que je comprends les rageux comme les optimistes, même dans leurs excès.
Bonnes fêtes a tous!!

Jason
26/12/2016 à 13:45

@JAC

Au-delà du Wikipedia, ça me semble évident qu'on peut totalement dépasser le "Ridley Scott est un génie et on n'a pas le droit de dire qu'il a fait de mauvais films".
A moins de vivre dans une autre dimension, des films comme A armes égales, Hannibal, Les Associés, American Gangster, Robin des Bois, Cartel et Exodus ont divisés les fans, notamment de Scott.
C'est une chose d'aimer profondément le cinéaste et voir dans ses films les plus faibles toute sa maîtrise et thématiques, mais c'en est une autre de refuser qu'on pense autrement - qu'il a fait de très grands films, et d'autres, nettement moins grands.

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