Festival International du Film de Saint-Jean-De-Luz : Dernier jour

Christophe Foltzer | 11 octobre 2015
Christophe Foltzer | 11 octobre 2015

Après quatre jours d'excellents films (dans leur grande majorité), la compétition de cette deuxième édition du Festival International du Film de Saint-Jean-De-Luz est à présent terminée. Mais il restait encore quelques trucs à voir avant la remise des prix.

Et comment commencer cette ultime mâtinée autrement que par la compétition des courts-métrages ? En un peu plus de deux heures, ce ne sont pas moins de 9 courts qui nous ont été proposés, dont (En)Vie de la comédienne Maud Forget, ainsi que Mademoiselle du comédien Guillaume Gouix avec Céline Sallette et Fanny Touron. Si, dans l'ensemble, les courts étaient tous d'excellente qualité technique et que certains pêchaient par quelques maladresses de scénario ou de rythme, nous retiendrons particulière le court Gagarine, de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, énorme surprise qui raconte la vie dans la cité Youri Gagarine à Ivry alors que l'on parle de la démolir. Mais Youri, 20 ans, passionné de voyage dans l'espace, refuse de baisser les bras. En une poignée de minutes, le duo de réalisateur impose un univers incroyable et un regard totalement neuf sur un décor pourtant bien connu, celui de la cité, en le filmant comme une base spatiale. Si la fin est un peu convenue, on reste admiratif devant ce tour de force réalisé avec très peu de moyens. Magnifique.

Mais le gros morceau de la journée, c'était évidemment la projection exceptionnelle de Comment c'est loin, le premier film écrit, réalisé et interprété par Orelsan. Si l'on ne se faisait pas trop de soucis vu la personnalité du rappeur, on se retrouve au final avec une comédié douce-amère extrêmement surprenante et drôle auquel un court paragraphe ne saura rendre justice. Mieux vaut lire la critique ici.

Crédits Photo : Chris Huby - Tous droits réservés.

Nous avons également eu droit à la projection du court-métrage Gabriel, vainqueur du concours de scénarios lancé l'année dernière, écrit par de jeunes lycéens de la ville et qui ont vu leur script porté à l'écran par Audrey Estrougo et mis en musique par Alexis Rault. Un court aussi sensible et réaliste traitant de l'homophobie chez les adolescents. On estpère vivement qu'une telle démarche se renouvellera à l'avenir. Ne restait plus alors qu'à attendre avec impatience la cérémonie de clôture qui a vu le véritable triomphe de Leyla Bouzid avec son film A peine j'ouvre les yeux, qui a remporté pas moins de trois récompenses (Prix du public, Meilleure interprétation féminine pour Baya Medhaffer et meilleur film).

Encore une fois, le Festival de Saint-Jean-De-Luz confirme qu'il est un petit évènement destiné à prendre de l'ampleur. Avec une programmation toujours inspiré et des films mettant en avant les qualités humaines de leurs auteurs, le festival célèbre une toute nouvelle génération de réalisateurs qui semblent bien loin des préoccupations sclérosées de certains de leurs ainés et n'hésitent pas à faire du vrai cinéma. Ce qui est extrêmement rassurant pour l'avenir.

Un grand merci donc à la ville de Saint-Jean-De-Luz, à l'Office du Tourisme, au maire Peyuco Duhart, à Isabelle Forget et son équipe, à Laurent Renard et Elsa, au cinéma le Sélect, au Grand Hôtel de la Poste, merci au Jury de cette seconde édition pour leur extrême gentillesse et leur grande disponibilité et évidemment un grand merci à Patrick Fabre, directeur artistique du festival qui nous régale chaque année. On a déjà hâte d'être à l'an prochain.

Crédits Photo : Chris Huby - Tous droits réservés.

 

LE PALMARES :

 

Prix du Jury Jeunes Court-Métrage :
(EN)VIE de Maud Forget

Prix du Jury Jeunes Long-Métrage :
UN ONTONO SIN BERLIN de Lara Izagirre

Prix du Public Court-Métrage :
AU SOL d'Alexis Michalik

Prix du Public Long-Métrage :
A PEINE J'OUVRE LES YEUX de Leyla Bouzid

Prix du Jury Court-Métrage :
JOSEPHINE ARTHUS de Zoé Gabillet et GAGARINE de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh

Prix de la meilleure interprétation masculine :
TAHAR RAHIM pour LES ANARCHISTES

Prix de la meilleure interprétation féminine :
BAYA MEDHAFFER pour A PEINE J'OUVRE LES YEUX

Prix du meilleur réalisateur :
THOMAS BIDEGAIN pour LES COWBOYS et GRIMUR HAKONARSON pour BELIERS

Prix du meilleur film :
A PEINE J'OUVRE LES YEUX de Leyla Bouzid

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