Festival International du Film de Saint-Jean-De-Luz : Jour 4

Christophe Foltzer | 10 octobre 2015
Christophe Foltzer | 10 octobre 2015

Si la compétition arrive dangereusement à son terme, les films, eux, ne faiblissent heureusement pas et cette quatrième journée nous a encore réservé de beaux moments.

Après la grisaille, place au soleil. Mais pas question de se prélasser sur la plage en mangeant des fruits de mer, il reste trois films à participer à la compétition. Et on commence dès le matin avec le très beau A peine j'ouvre les yeux, premier film de Leyla Bouzid qui n'a pas choisi la facilité en décidant de parler de son pays, la Tunisie, sous le règne de fer de Ben Ali. Un sujet sensible, complexe et très bien maitrisé auquel le parcours personnel de son héroïne fait écho de manière troublante. Et c'est un vrai plaisir que de voir naitre sous nos yeux une réalisatrice concernée, engagée, qui n'a pas peur de parler des problèmes de son pays alors que la situation politique et sociale ne s'est pas vraiment arrangée depuis la chute de Ben Ali. Une cinéaste comme on aimerait en voir plus souvent et que nous allons suivre assurément. Noter critique ici.

Crédits photo : Chris Huby - Tous droits réservés.

Nous n'en dirons malheureusement pas autant de l'avant-dernier film en compétition, Je vous souhaite d'être follement aimée, second film de Ounie Lecomte. Malgré son sujet (la recherche par une trentenaire de sa mère biologique et les conséquences sur sa vie personnelle), les comédiens de premier ordre que sont Céline Salette et Anne Benoit, la sauce ne prend jamais vraiment, la faute à un scénario peut-être un peu timide et qui ne va pas au bout de son sujet et un rythme un peu trop inconstant pour vraiment passionner. Et c'est fort dommage, d'autant que le film regorge de qualités (une belle photographie, une bande-son envoûtante d'Ibrahim Maalouf et de quelques très belles séquences). Un film qu'on aurait souhaité plus ambitieux au final.

Crédits photo : Chris Huby - Tous droits réservés.

Et l'ambition est au coeur du dernier film en compétition, le très attendu Les Anarchistes, deuxième film d'Elie Wajeman avec Tahar Rahim et Adèle Exarchopoulos. En s'attaquant à cette fresque historique voyant un policier infiltrer un réseau anarchiste pour le démanteler, le réalisateur surprend en livrant au final un métrage qui n'a que peu de rapport avec ce que suggère son titre. Car il y est moins questio d'anarchie que d'amour. Un parti-pris qui enchantera certains autant qu'il en agacera d'autres et, pour notre part, une fois ce petit mensonge digéré, le fim ne convainc qu'à moitié, la faute à une galerie de personnages qu'on aurait espérés plus approfondis et peut-être mieux utilisés. Il n'en reste pas moins que le film se regarde sans problème, que plusieurs séquences impressionnent et qu'il fait preuve d'une sensibilité inattendue. Au final, pas forcément ce qu'on attendait, mais très loin d'être mauvais. Notre critique ici.

La compétition est à présent terminée et il ne reste plus qu'une journée à attendre pour connaitre le palmarès de ce très bon cru... et découvrir Comment c'est loin, le très attendu premier film d'Orelsan, présenté hors compétition. To be concluded...

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.