Festival International du Film de Saint-Jean-De-Luz : Jour 2

Christophe Foltzer | 8 octobre 2015
Christophe Foltzer | 8 octobre 2015

La première journée de la compétition laissait espérer que cette édition 2015 serait d'une grande qualité. Que nous étions naïfs à l'époque : cette année place la barre très, très haut.

A peine remis de nos émotions suite à la projection de l'excellent Taulardes d'Audrey Estrougo (présenté hors-compétition), que nous voilà déjà partis pour la suite de la programmation pour une seconde journée encore plus riche, avec même un gros chef-d'oeuvre à la clé.

Et on commence fort avec le film Nahid d'Ida Panahandeh, surprenant drame iranien qui, sous ses atours de récit plutôt classique autour d'une mère divorcée tiraillée entre la garde de son enfant et sa vie à reconstruire, dresse un bilan tout en subtilité de la société iranienne d'aujourd'hui, engoncée dans un traditionalisme étouffant pour qui veut goûter à une certaine liberté et à l'indépendance. Et l'héroïne du titre en fait les frais au cours d'un film qui traine un peu en longueur à certains moments, certes, mais que l'interprétation exemplaire et le propos passionnant sauvent haut la main. Il en résulte une vision très intéressante d'une culture que nous ne connaissons finalement que très mal et, par ces temps de repli sur soi, on ne peut que saluer le Festival de nous ouvrir à d'autres horizons pour réaliser qu'au final nous sommes tous aux prises avec les mêmes problèmes et nourris des mêmes espoirs.

Crédits photo : Chris Huby - Tous droits réservés

Autre temps fort de la journée, Un Otono sin Berlin, premier long-métrage de la jeune réalisatrice espagnole Lara Izagirre. Bijou de sensibilité et d'humanité, Un Otono sin Berlin touche directement au coeur par ses non-dits, sa belle (et triste) histoire, le tout porté par la jeune Irene Escolar, magnifique de bout en bout, véritable lumière d'un film totalement maitrisé dans le fond et la forme. Assurément un challenger de poids dans la compétition. (Notre critique ici).

Mais rien ne nous préparait à l'électrochoc du dernier film de la journée, l'exceptionnel Les Cowboys de Thomas Bidegain. Scénariste de Jacques Audiard (Un prophète, Dheepan) Bidegain nous livre un premier film... et un premier chef-d'oeuvre. Les mots manquent tant le choc est total, porté par un incroyable François Damiens et l'on a beaucoup de mal à comprendre qu'il soit passé aussi inaperçu lors du dernier Festival de Cannes. Ce film est un joyau noir, précieux, d'une intelligence folle et d'une maitrise estomaquante. Chaque année, Saint-Jean-De-Luz nous sort un gros chef-d'oeuvre et Les Cowboys est sans aucun doute celui de 2015. Chapeau. La critique ici.

Mais il reste encore plus de la moitié des films en compétition et, si le Festival a déjà remporté son pari, on ne doute pas une seconde que les belles surprises seront encore nombreuses. A suivre.

Crédits photo : Chris Huby - Tous droits réservés.

 

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