Ce soir à la télé : on regarde Hitman ou Ken Loach ?
Ce soir à la télé, il vous faudra choisir entre un nanar de haut vol ou un drame social fignolé à l’anglaise. Que préférerez-vous ? Des gros guns décomplexés, ou un pamphlet contre les abus du libéralisme ?
Hitman, Ciné + Frisson, 20h45
Que se passe-t-il quand de gros producteurs cyniques décident d’adapter une célèbre licence de jeu vidéo basée sur la réflexion et l’infiltration ? C’est simple, on obtient un film d’action décérébré et bourré de tics, visuellement hideux et passablement stupide.
Pour autant, ne croyez pas qu’il soit indispensable de passer son chemin. En effet, Hitman possède quelques atouts déviants tout à fait notables. À commencer par la présence d’Olga Kurylenko, dans un rôle intensément vulgaire et peu vêtu, typique de productions Besson. Régressif mais chatoyant.
N’oublions pas quelques délires bisseux à coups de CGI qui provoqueront votre hilarité pour peu que vous ayez ingéré un peu de bière, tels l’attaque d’une cathédrale moscovites par des hélicoptères fous, ou les tentatives de Timothy Olyphant pour donner un peu d’épaisseur à son personnage.
Stupide mais irrésistible.
It’s a free world, OCS City, 20H40
Bon alors fini de rire, voilà du sérieux, du cinéma, du vrai, signé Ken Loach. On pourra regretter que le metteur en scène se renouvèle finalement peu dans sa critique du capitalisme en général et du libéralisme en particulier, mais il s’y livre ici avec une acuité et une intelligence remarquables.
En nous plaçant aux côtés de Kierston Wareing, jeune femme prête à tout pour survivre dans un milieu économique hostile, le cinéaste nous permet de comprendre les mécanismes qui font de tout homme un potentiel prédateur, et comment un système prétendant garantir la liberté des individus responsables leur offre surtout un terrain de jeu infini dès lors qu’il est question de tirer parti du plus faible.
Glaçant mais essentiel.