Jupiter : le destin de l'univers , tout sur la fresque spatiale délirante des Wachowski

Simon Riaux | 5 février 2015
Simon Riaux | 5 février 2015

Le 4 février sort en salles Jupiter : Le destin de l’Univers, le nouveau film d’Andy et Lana Wachowski. Suite à un développement complexe, une sortie repoussée de huit mois et une promotion absurde, cette saga de science-fiction pourrait ne pas trouver son public. On vous explique pourquoi le film n’est pas l’échec annoncé et pourquoi il ne faut pas le manquer, en cinq points.

Après des projections tests réputées problématiques, Jupiter : Le destin de l’univers quitte la grille de l’été et se voit repoussé de huit longs mois. Alors que tombent les premières critiques européennes et américaines, particulièrement dures, un rappel des immenses qualités du film s’impose.

 

 

Spectacular Now

Du strict point de vue du divertissement, le métrage offre un spectacle total. Synthétisant l’expérience des Wachowski accumulée dans les fight délirants de Matrix ou les courses sous LSD de Speed Racer, le film accumule les scènes d’actions affolantes.

D’une poursuite effrénée en plein chicago, en passant par des combats à la brutalité écrasante entre Channing Tatum et toute une collections de curiosités spatiales (dont des lézards géants adeptes d'arts martiaux) et un climax apocalyptique au cœur de Jupiter, difficile de jouer les pisse-froid. Jupiter pulvérise instantanément la concurrence en matière d'explosion de rétine.

 

 

Vers l’intime et au-delà

Cela fait maintenant plusieurs années qu’il est devenu difficile de repérer la personnalité d’un auteur derrière un blockbuster, à de trop rares exceptions près.

A l’instar de Marvel, qui a pris soin jusqu’à présent de renvoyer tout réalisateur faisant preuve d’un univers propre (voir Edgar Wright), la plupart des Studios attendent de leurs productions qu’elles soient suffisamment impersonnelles pour ne déplaire à personne, à aucune culture ou à aucun pays (comme en témoigne la vision extrêmement positive de la dictature chinoise dans Transformers 4).

Soit le contraire du parti-pris des réalisateurs de Jupiter : le Destin de l’Univers. Comme Cloud Atlas avant lui, le film est en prise directe avec le parcours de Lana Wachowski et fait des marginaux, des hybrides, ses héros. Il s’agit d’un récit de mutation, dont les personnages principaux sont des laissés pour compte, voire littéralement des aberrations génétiques.

 

 

Speed racer

On ne compte plus les blockbusters dépassant allègrement les deux heures de durée, voire flirtant avec les trois heures, comme si le spectacle contemporain n’osait plus embarquer son public dans un vrai raz-de-marée cinématographique.

Jupiter ne joue pas à ce petit jeu et affiche une très raisonnable durée de 2 heures et 7 minutes, générique inclus. Pour une fresque spatiale qui pourrait remplir une trilogie à elle seule, c’est plutôt osé. Résultat, une course frénétique, dont le rythme ne retombe jamais, qui multiplie rebondissements, révélations et morceaux de bravoures.

 

 

Blockbuster Hybride

Sur le papier, les thèmes et les personnages du film sont simples. Une princesse qui s’ignore, un guerrier au grand cœur, une méchante dynastie, des vaisseaux qui font tout péter. Soit.

Mais c’est oublier que de nombreux éléments viennent pulvériser ce classicisme apparent. L’esthétique tout d’abord, extrêmement colorée, inspirée de John Carter of Mars et des délires de Terry Gilliam (présent dans le film), du cyberpunk en général, elle rompt avec les décors urbains génériques de plus en plus répandus à Hollywood. Quant aux costumes et maquillages ici et là, peut-êtreeut-il été plus malin de les observer tels que présentés dans le film plutôt que de les railler dès les premières images dévoilées, où l'absolue cohérence ed 'lensemble ne peut apparaître.

 

 

Les personnages sont eux aussi des mutants. Qu’il s’agisse de robots gay, d’aristocrates théâtraux, de guerriers génétiquement modifiés ou d’ouvriers s’élevant contre un système de caste qui se propose pourtant de faire d’eux des empereurs, tous jouent une partition inattendue, légèrement dissonante.

Là où certains se rassureront en y voyant un déballage kitsch, nous distinguons une attaque en règle des canons esthétiques en vigueur et des codes imposés par une culture de masse de moins en moins créative.

 

Une violente critique des studios ?

Alors que les suites, reboots et remakes se multiplient, les cinéphiles se sentent bien seuls. Si le grand public se rue en masse et plébiscite les relectures des œuvres passées, une partie des spectateurs s’agace de voir Hollywood se transformer en lessiveuse plutôt qu’en industrie créative.

Avec son aristocratie qui « moissonne » de jeunes planètes pour fabriquer le sérum qui lui permet de rajeunir, c’est précisément ce système qu’attaque Jupiter.

Cette dynastie de vieillards qui vampirisent des existences plus vigoureuses que les leurs pour obtenir un ravalement de façade temporaire rappelle la tendance des studios à tenter de « rafraîchir » des œuvres passées en les mettant au goût du jour. un coup de pied dans la fourmilière discret mais bienvenu.

 

 

Jupiter : le destin de l’Univers est un film d’une puissance et d’une audace rares. Mais après deux échecs au box-office (Speed Racer et Cloud Atlas), rien n’indique que les seules qualités de leurs créations permettront à Andy et Lana Wachowski de continuer à nous offrir de si nécessaires épopées.

Si vous êtes en quête de grand spectacle et d’odyssées pop, précipitez-vous dans les salles mercredi et donnez une chance à cette œuvre grandiose et inclassable.

Tout savoir sur Jupiter : Le Destin de l'univers

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commentaires
RiffRaff
12/02/2015 à 09:04

Bon, ok le film est correct.
Mais vous lui prêtez des prétentions qu'il n'a pas. Le scénario est convenu. L'histoire d'amour clichée et déjà vue 1000 fois(pourtant certaines répliques laissaient espérer un peu plus d'originalité) et nombre d'incohérences ou de motivations restent dans un film qui semble amputé d'une partie de son propos. Dommage.
Reste une esthétique efficace, pas forcément très originale, on pense notamment à l'épisode 1 niveau décors, et avec quelques fautes de gout(oh des Twizy...)., des scènes d'action réussies et, sa plus grande originalité[SPOILER] Sean Bean ne meurt pas... .

Simon Riaux
08/02/2015 à 17:09

Et bien Al, comparez le rôle et le sort des officiels chinois présents dans le film, avec celui de leurs équivalents dans des productions similaires sorties il y a quelques années...
Puis comparez avec la représentation d'officiels d'autres nationalités, européennes notamment.

Et vous aurez votre réponse.
La Chine se moque qu'on envoie une plaisanterie, ou un trait d'ironie, ce qui importe au Parti, c'est avant tout sa représentation.
Enfin, les avantages de distribution dont a bénéficié TF4 en Chine devraient suffire à vous renseigner sur l'appréciation qu'a la Chine du film.

Al
05/02/2015 à 23:48

Loin de moi à l'idée de défendre corps et âme TF4 et l'autre excité du "boom boom" toutes les 5min mais hélas, Mr Riaux oubli une fois de plus de correctement faire son (mince) boulot de journaliste.
Il faut tout de même rappeler que la dernière purge de Bay a foutu un bordel pas possible au sein de la production chinoise et ça n'était pas (seulement) du à un mauvais timing au niveau des placements de produits ou d'hôtels luxueux.
Ayant survécu au bout des 2h45 de marasmes (et après avoir lu l'article de Mr Riaux), je me demande bien en quoi la vision de Bay vis à vis de la Chine est "extrêmement positive".

J'y ai surtout vu un grand patron d'entreprise qui part se réfugier dans un pays, auprès de ses entreprises pour ne pas tout perdre. Entreprise qui fabrique des répliques de Transformers à "bas-prix".

De là à dire que TF4 est un produit ultra réflexif il n y a qu'un pas, mais de dire que la Chine est correctement représenté à travers "une vision ultra positive", faut pas non plus exagérer. Le film a justement connu des problèmes pour toutes ces petites choses que Bay a visiblement, volontairement laissé.

lol
05/02/2015 à 16:47

Vous me faite rire Ecran large ! des film moins bouseux que celui -ci vous le de descendez en flèche et quand y a une vrai bouse du genre Jupiter ! vous criez au génie ? WTF !!!

Mouais...
05/02/2015 à 15:29

Gardez vos deniers, ce film est un plantage total.

-Visuellement horrible,
-Des scènes d'action sans rythme et illisibles.
-Aucun souffle épique.

Et par moment bien ridicule…

Cloud Atlas c'était du talent en barre.
Vivement le prochain.

La Team EL vous perdez petit à petit, jour après jour de votre superbe.

Ju pi taire ce que je pense mais ne préfère pas
05/02/2015 à 11:40

J'ai plutôt aimé ce film mais il ne m'a pas enthousiasmé autant que je l'aurai pensé.
Un mélange de Dune, John Carter et Star Wars mais plutôt bien ficelé, dommage qu'il n'ait été traité qu'en un film de 2 heures:

1 - Les personnages et leurs interactions sont du coup trop superficiels pour que l'on y croit complètement (histoire d'amour, fausses épousailles, relations entre les immortels,...).
2 - Les scènes d'actions sont, globalement, bluffantes mais avec un seul rythme hyper rapide qui les rend difficiles à digérer, quelques secondes en plus de ci de là auraient été bienvenues.
3 - Les décors, déguisement, personnages sont tous visuellement incroyables. La 3D est utile et m'a fait cligné des yeux plus d'une fois.

Je lui mettrai un 6.5/10 en sachant qu'il aurait pu être un 9.5/10 avec plus de traitement psychologique et plus de temps de bobine!

Phil (l'original)
05/02/2015 à 11:25

Les 5 points faibles d'un space opéra :
1 - Un scénario aussi inepte que convenu et qui ne surprendra qu'un enfant de dix ans qui voit un film pour la première fois.
2 - Des personnages tellement clichés que ça en devient gênant. (Et qui pour certains disparaissent sans raisons au beau milieu du métrage !)
3 - Des scènes de batailles tellement peu inspirées, mal montées et mal foutues qu'on ne comprend absolument rien sous la bouillie numérique qui tente de masquer l'absence de vision comme une sauce cache un steak nerveux et misérable dans une mauvaise brasserie.
4 - Un univers ressemblant à s'y méprendre à celui de la trilogie Star Wars dégueulasse des épisodes I, II et III. Du vu, revu et plus à voir.
5 - Des acteurs en roue libre surjouant à mort, à l'exception de Mila Kunis qui, comme dans le film, essaye de s'en sortir et de faire bonne figure, mais même elle ne semble pas y croire.

Bref, Jupiter est une bouse interplanétaire.

On va finir par croire que le premier Matrix est une erreur dans la filmo des Wacho.

CERBERE09
04/02/2015 à 20:00

je crois bien que c.est une copie des rois des étoiles d’Edmond Hamilton si c.est le cas ça va être super génial. j ai aussi adore ses autre films, mais les gens maintenant préfère la cuisine prés digérée .!!!!!!

Lucifer Jones
03/02/2015 à 20:10

Bon ben j'en suis (et je n'ai détesté ni speed racer ni cloud atlas même si je ne les classe pas dans les films réussis) vivement Mercredi

Hasgarn
03/02/2015 à 19:44

Mais comment ça me donne grave envie !!!!!

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