Gérardmer 2015 : bilan d'une édition fantastique

Simon Riaux | 2 février 2015
Simon Riaux | 2 février 2015

Depuis l’annonce officielle de sa sélection, le Festival du film fantastique de Gérardmer a généré de grandes attentes. Alors que la manifestation vient de s’achever, il est évident que ces dernières ont été comblées, et de fort belle manière.

S’il est depuis 22 ans le rendez-vous central des amateurs de fantastique hexagonaux, le Festival de Gerardmer souffre encore de l’ombre écrasante de son ancêtre, le Festival d’Avoriaz, symbole d’un certain âge d’or cinématographique. Mais après une édition 2014 qui avait soufflé son monde grâce à quelques pépites dont un impressionnant Babadook, et une édition 2015 placée sous le signe de la renaissance, les postures nostalgiques semblent plus artificielles que jamais.

Gérardmer sera parvenu non seulement à offrir aux spectateurs une compétition d’une belle homogénéité, d’un niveau bien supérieur à celui des années précédentes, mais sera également parvenu à retrouver pleinement son rôle de prescripteur.

Au-delà des afficionados de massacres et autres joyeusetés, ce sont bien les cinéphiles en général qui seraient inspirés de jeter un plus qu’un œil à cette programmation, riche de films de genre appelés à figurer dans de nombreux tops annuels d’ici quelques mois.

Le Festival se paie ainsi le luxe de participer pleinement à la vie cinématographique de son temps en mettant en lumière et accompagnant plusieurs œuvres remarquables. Pour retrouver l'intégralité de ce palmarès éclectique, c'est par ici.

It Follows bien sûr, merveille hypnotique signée par un David Robert Mitchell en état de grâce, mais également The VoicesEx_Machina ou encore Goodnight Mommy. Des créations radicalement différentes comme autant de chapelles, qui n’ont pas vocation à fasciner les mêmes types de spectateurs, mais dont on ne peut nier l’accomplissement individuel.

Les films hors compétition auront également su s’attirer les grâces du public et de la presse. Avec un Réalité aussi barré que réussi, Gérardmer a continué d’apporter son soutien au cinéma français capable de sortir des sentiers battus, tandis que Jupiter Ascending était là pour assurer à la manifestation son quota d’évènementiel.

Un choix plus audacieux qu’il n’y paraît, tant le film souffre depuis plusieurs mois d’un déficit d’image dramatique, qui couplé au mépris désormais traditionnel des médias institutionnels envers les Wachowski faisait de cette projection un vrai choix éditorial.

On ne saurait trop remercier le Festival pour nous avoir offert sur un plateau un des chocs de SF les plus retentissants de ces dernières années.

Fort d’une programmation de très haut vol et d’un palmarès quasi-parfait, qui aura su rendre compte de tous les gros morceaux de la sélection (à l’exception peut-être de Cub, dont la hargne n’aura pas su séduire les différents jurys), la 22ème édition de Gérardmer devrait faire taire nombre de détracteurs.

Et gageons que d’ici quelques années, on croisera dans les festivals de France et de Navarre pour évoquer avec une nostalgie appuyée l’âge doré de Gérardmer, où l’on découvrait des monuments de la trempe d’It Follows, d’Ex_Machina ou Jupiter Ascending.

Un immense merci aux équipes du Public Système, pour leur accueil, leur efficacité, leur gentillesse. Un grand merci aux bénévoles du Festival, toujours disponibles et d'une infinie patience. Une volée de remerciements au Grand Hôtel, réceptacle à l'indulgence légendaire des agapes bon-enfant des festivaliers heureux. Un merci à la dame de la Halle aux chaussures et ses conseils précieux.

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commentaires
Ray
18/02/2015 à 09:58

Quel piètre suivi de ce festival... Aucun humour, plus de lyrisme et donc pas une once de plaisir à vous lire.... Relisez vos précédents dossiers Gerardmer et inspirez vous-en, nouvelle rédaction!!!

Greg
04/02/2015 à 04:16

S'il n'y a rien à redire sur la qualité des films programmés (It Follows, The Voices, Cub, Ex-Machina...), le problème de Gérardmer vient du manque d'exclu ! Difficile de trouver un réel écho quand la plupart des films en questions ont déjà écumé les festivals, et ont ainsi fait l'objet de nombreux sujets et articles.