Ant-Man : analyse du trailer de Marvel : forces et faiblesses de l'Homme-Fourmi

Avec sa production aussi longue que chaotique, tous les observateurs attendaient la première bande-annonce de Ant-Man avec énormément d’impatience. Le trailer est en ligne depuis quelques heures, et une observation évidente s’impose. On ne s’attendait absolument pas à ça. Que ces images vous agacent, vous choquent, ou vous séduisent, voici les traits particuliers de cette curieuse bande-annonce.

Drame ou comédie ?

Avec Peyton Reed aux commandes des aventures d’un homme capable de rétrécir, tout indique que nous serons face à une comédie. Pourtant, les premières images semblent clairement indiquer un ton mélodramatique très premier degré.

Ici, on nous cause rédemption, valeurs morales, importance de la famille. Difficile de dire si l'accent sera mis sur ces éléments, ou les ruptures de tons comiques de Paul Rudd. Pour mémoire, c’est justement la volonté d’Edgar Wright de ne pas emballer une comédie moraliste qui lui avait valu de quitter le projet de manière précipitée.

Quid des personnages secondaires ?

Evidemment, on se réjouit de retrouver ici Michael Douglas et Evangeline Lilly. Leur présence ne peut que constituer un ajout de choix à la galaxie Marvel.

On s’étonne toutefois de leur présentation dans cette première bande-annonce. Douglas paraît fatigué, pour ne pas dire anémique et son personnage, le cultissime Hank Pym, traité avec bien peu d’égards. Quant à sa fille, c’est à peine si elle a droit à une poignée de plans, qui ne rendent justice ni à son talent, ni à son charme.

Hommage ou sacrilège ?

« Est-ce qu’on peut changer le nom ? » demande Paul Rudd, visiblement peu emballé à l’idée de devenir l’Homme-Fourmi.

Chacun verra ici une volonté de Marvel de rendre accessible aux adolescents d’aujourd’hui le postulat délirant d’Ant-Man, de la même manière que Captain America : Le Soldat de l’Hiver et Thor étaient remplis de plaisanteries méta dans le but de faire accepter la dimension mythologique des récits.

S’agit-il d’une distanciation bienvenue ou d’un cynisme qui fera encore enrager les fans ? Difficile à dire pour l’instant. Une chose est sûre, Marvel semble relativement mal à l’aise avec son héritage fondamental (Ant-Man étant originellement le fondateur des Avengers).

Aventures ou catéchisme ?

On le rappelait plus haut, c’est la dimension morale imposée par Marvel qui aura coûté à Edgar Wright sa place.

Et effectivement, ce trailer semble particulièrement chargé en message, valeurs et autres catéchèses hollywoodiennes. A moins que comme nous le soulignions ici, Marvel n’entende se doter d’un héros miné par de véritables problématiques intimes.

C'est la taille qui compte

On pourra se réjouir de voir enfin un film de super-héros qui nous promette autre chose que de la destruction de masse à tous les étages, dans des décors anonymes et génériques. Et heureusement, Ant-Man semble jouer une toute autre partition.

En revanche, même si les effets spéciaux sont loin d'être achevés, on est très inquiets de l'absence de travail sur l'échelle et les perspectives dans les quelques plans numériques de cette bande-annonce. C'est là que le choix de Peyton Reed à la réalisation peut légitimement inquiéter, le technicien n'étant pas connu pour sa gestion de l'espace ou la créativité de sa mise en scène, deux éléments fondamentaux pour mener à bien cette adaptation.

Avec son intrigue à peine dévoilée, ses enjeux encore mystérieux et ses effets spéciaux clairement en cours de fabrication, difficile de se faire un avis sur la première bande-annonce d’Ant-Man. C’est peut-être là la grande réussite de Disney. Parvenir, malgré la défiance des fans, le scepticisme de la presse et la méconnaissance du grand public, à entretenir encore le mystère autour d’une de ses productions les plus risquées.