Piratage de Sony : comment la Corée du Nord a censuré L’Interview qui tue

Simon Riaux | 10 décembre 2014
Simon Riaux | 10 décembre 2014

L’ahurissant piratage qui a permis à plus de 33 000 documents et cinq longs-métrages propriété de Sony Pictures de se retrouver en ligne n’en finit pas de créer des remous. On append désormais que la Corée du Nord est indirectement parvenue à censurer une scène de L’Interview qui tue.

C’est à nouveau un échange de mails qui révèle que la dernière dictature psychotique du monde, ulcérée par le film de Seth Rogen et James Franco est parvenue à force de rodomontades à en faire amoindrir une séquence clef.

Attention, ce qui suit est bourré de SPOILERS. Dans des e-mails publiés par le site Bloomberg, on découvre ainsi que le président du groupe Sony a personnellement demandé à la dirigeante de Sony Pictures, Amy Pascal d’atténuer la violence d’une scène très sensible : la mort de Kim Jong-un. En effet, le Japon, voisin tout proche de la Corée du Nord, s'il n'est pas franchement ami-ami avec la dictature, ne voit peut-être pas d'un très bon oeil l'emballement diplomatique généré pr le film.

Explosion cranienne ou diplomatique ?

Kazuo Hirai craignait en effet qu’un plan en particulier, où la tête du suprême leader coréen explosait dans une belle outrance gore, n’accentue encore l’incident diplomatique qualifié par la dictature de « déclaration de guerre ».

Amy Pascal a donc négocié difficilement avec Seth Rogen, visiblement pas du tout motivé à l’idée de calmer le jeu. Après discussion, les deux partis ont trouvé un terrain d’entente et décidé d’utiliser un plan moins graphique. Amy Pascal en rend compte à son supérieur japonais dans les termes qui suivent :

« Dans la prise 337, on ne voit pas le visage fondre, il y a moins de flammes dans ses cheveux, moins de plaies sur le visage et l’explosion crânienne est largement dissimulée par le feu, de même, nous l’avons assombrie pour que l’on distingue moins les lambeaux de chair.

Nous sommes arrivés à cette solution après avoir longuement cajolé les réalisateurs, qui y étaient durement opposés ».

Toujours d’après les échanges d’e-mails, la maison mère de Sony craindrait tout particulièrement que les images les plus violentes du film ne se retrouvent dans une version internationale, peut-être plus facilement accessible pour les officiels nord-Coréens.

Quoi qu’on en dise et qu’ils soient ou non responsable du piratage invraisemblable qui affecte aujourd’hui Sony, ils auront réussi à limiter et censure à la marge le délire filmique de Seth Rogen et James Franco.

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