Sous les jupes des filles, la critique pour

Louisa Amara | 31 mai 2014
Louisa Amara | 31 mai 2014

Au sein d'une année chargée en comédies et où Les Gazelles a fait un passage remarqué, c'est au tour d'Audrey Dana de se lancer. La comédienne signe avec Sous les jupes des filles un film choral où une impressionnante troupe de comédiennes vous proposent d'en apprendre un peu plus sur la gent féminine urbaine contemporaine. Une entreprise risquée, qui a divisé la rédaction et provoqué un affrontement homérique entre Marine Baillon et Louisa Amara, aux avis pour le moins opposés. Sans plus attendre, voici la critique positive de Louisa Amara.

 

 

11 femmes, et autant de trajectoires différentes. C'est le défi fou que s'est lancé Audrey Dana, déjà formidable comédienne au cinéma et au théâtre.  Un projet né au festival de l'Alpe d'Huez, après avoir vu le succès de Radiostars et Les Infidèles, 2 comédies de mecs, où les femmes ne sont souvent que des faire-valoir. On ne relancera pas ici le débat sur la proportion de beaux rôles féminins vs rôles masculins, mais le constat d'Audrey Dana et son équipe est pertinent. Toutefois comment raconter 11 histoires sans en faire une suite de scénettes sans queue ni tête, et surtout en creusant chaque personnage pour le faire vivre et toucher les spectateurs ? Réponse : un fil conducteur, des talents d'écriture, des comédiennes douées, bien dirigées, et du rythme. Comme dans un film de Wes Anderson, tous les personnages ont un lien, à la façon des 6 degrés de séparation, et finiront par se retrouver.

On se concentre donc sur les personnages principaux :  Vanessa Paradis, la grande patronne sans vie sociale (oui ça existe, et pas qu'un peu), Géraldine Nakache, la jeune maman au foyer, au mari incapable de lui donner un moment de répit (situation ô combien courante), la fabuleuse Julie Ferrier, conductrice de bus dont les hormones se réveillent après un choc à la tête, et  Marina Hands épouse et mère naïve, trompée par Alex Lutz (génial, comme d'habitude). Autour de ces héroïnes, gravitent d'autres personnages tout aussi touchants, Alice Belaïdi, en tête, très émouvante,  l'assistante de Vanessa, Audrey Fleurot, qui sous ses dehors de bombe sexuelle cache une vraie fragilité, Audrey Dana, la maîtresse d'Alex Lutz (ça va, vous suivez ?), qui va vite déchanter, Laetitia Casta, qui perd complètement ses moyens face à l'homme qu'elle aime, et Isabelle Adjani (la seule en roule libre, parfois), en plein déni de ménopause, n'acceptant pas que sa fille grandisse. Oui ça fait beaucoup de personnages, mais ils ont tous leur moment pour briller.

Les hommes ne sont pas en reste et il fallait en avoir des couilles, pour accepter ces rôles ténus mais indispensables, Guilllaume Gouix, le Steve McQueen français (si, si), dans un rôle de beau salaud, est très convaincant, Pascal Elbé, le gentil mec d'à côté, révèle enfin son sex-appeal, sans oublier Marc Lavoine, qui n'a qu'une phrase (si ce n'est pas de l'humilité, ça ?) mais marque par son magnétisme,

Entre rires et émotions, vraie réflexion sur la femme du 21e siècle, où on va, qu'est-ce qu'on fait, le film tente une approche humaniste de l'amour, le sexe, le boulot, les amis, la mort... L'humour se fera parfois vaudeville, parfois un peu potache, mais ça ne dérangeait personne dans Bridesmaids, bien au contraire, pourquoi ne pas se l'autoriser en France ? Il y aura aussi de la musique, de la danse, de belles fringues. Quoi ? Ce serait aussi réservé aux américains ? Peut-on vraiment oser tout ça dans une comédie française ? Oui, la preuve, Audrey Dana l'a fait et Dieu que c'est bon ! Courrez-y !

 

Des doutes ? retrouvez la critique contre de Marine Baillon.  

 

 

 

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