11eme Carrefour de l'animation au Forum des Images
1895 de Priit Pärn
Le carrefour sera riche en événements importants puisqu'on y découvrira lors de l'ouverture, le nouveau film d'Hayao Miyazaki en avant-première, Le Vent se lève. Et la clôture se fera sur le Cristal du long-métrage d'Annecy 2013, le film brésilien Rio 2096 (critique ici). Plusieurs rencontres sont également prévues dont une avec Lorenzo Mattotti, l'un des plus grands coloristes de ces 50 dernières années, auteur prolifique de bande-dessinées parmi lesquelles une des plus belles version de Pinocchio, une adaptation du Corbeau de Poe accompagné du regretté Lou Reed, et d'autres oeuvres plus intimes comme ses Lettres d'un temps éloignés ou Nell'Acqua. Mattotti a également participé aux films Eros, Peur(s) du noir et il a créé les décors du Pinocchio d'Enzo d'Alo.
En ce qui nous concerne, nous ne vous recommanderons que trop de ne pas rater le film de Don Hertzfeldt, It's such a beautiful day (critique ici), déjà diffusé à Annecy et à L'Etrange festival un peu plus tôt dans l'année et qui est l'une des plus belles oeuvres animées de ces dernières années. Autre avant-premières immanquables : Autobiographie d'un menteur, adaptation des mémoires fantaisistes de l'un des Monty Python : Graham Chapman. D'autres séances sont prévues comme celle de Cheatin' du déjanté Bill Plympton ou de Jack et la mécanique du coeur de Mathias Malzieu et Stéphane Berla. Vous aurez également l'occasion de découvrir le nouveau film écolo en provenance de Folimage : Tante Hilda ! (critique ici) et le nouveau film de Vincent Patar et Stéphane Aubier après Panique au village (et Ernest et Célestine avec Benjamin Renner) : La Bûche de Noël.
It's such a beautiful day de Don Hertzfeldt
Mais l'intérêt d'un tel festival réside dans le fait de découvrir plein de films invisibles, notamment des courts-métrages difficiles à voir et souvent phénoménaux. Outre ceux des Pärn et de Yamamura, on pourra se délecter des oeuvres de Simone Massi, cinéaste italien qu'on ne voit pas assez. Il viendra présenter ses films et donner une conférence. Ceux qui voudraient en savoir davantage sur l'animation italienne, trop mise à l'écart malgré plusieurs cinéastes majeurs, vous aurez droit à une Histoire du cinéma d'animation italien par Federico Rossin, une leçon de création sonore ainsi qu'une carte blanche offerte à Andrea Martignoni, musicien et concepteur de trames sonores de nombreux courts, et au génial Allegro non troppo réalisé en 1976 par Bruno Bozzetto et qui n'est autre qu'une version parodique autant qu'un hommage au Fantasia de Disney.
A coté de ces déjà nombreuses séances (surtout en 4 jours), ceux qui n'auront pas eu de places pour les événements précédents ne seront pas en reste puisque le programme continue de manière toujours aussi intense et agréable avec notamment un documentaire de Marc Faye sur Benjamin Rabier, connu pour le visuel de La Vache qui rit, Gédéon le canard mais qui fût aussi réalisateur de 16 films entre 1916 et 1923. Les amateurs de politique auront droit à 2h du meilleur de l'animation autour du sujet présenté par Alexis Hunot. Puis, le collectif des producteurs de courts-métrages d'animation viendra pour deux séances et 16 courts dont le Cargo cult de Bastien Dubois. Le Carrefour est également le lieu où se retrouvent les écoles d'animation et, outre une rencontre avec celles-ci, on aura droit à un excellent Panorama des films d'école en 4 parties (plus un best of des panoramas 2013), en sachant que c'est parmi ces sélections qu'on fait le plus souvent les plus belles découvertes. Enfin on pourra finir par le Best of du SIGGRAPH 2013, séminaire dédié aux images de synthèse et à l'infographie depuis 1974 qui a notamment permis à des gens comme John Lasseter de faire ses débuts et qui chaque année présente les dernières évolutions.
Piccola mare de Simone Massi
Enfin, on signalera encore deux manifestations (pardon à ceux que nous avons omis) : la projection des films des animateurs en résidence à l'Abbaye de Fontevraud, connue depuis 2006 pour accueillir des cinéastes afin qu'ils se consacrent à l'écriture de leurs films. Et un Retour de flammes spécial Trésors de l'animation au cours duquel Serge Bromberg devrait s'improviser dresseur de dinosaures et prendre la relève de Winsor McCay, et où l'on verra en première mondiale un Charley Bowers récemment retrouvé et restauré.
Seul regret : on n'a pas encore trouvé le moyen de se démultiplier...
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