The Purge : Le carton au box-office US que personne n'a vu venir

Guillaume Meral | 10 juin 2013
Guillaume Meral | 10 juin 2013

Les chiffres viennent de tomber : au mépris des pronostics les plus optimistes, The Purge (aka American Nightmare chez les fromages qui puent), de James DeMonaco, arrive en tête du box-office américain ce week-end avec une recette de plus de 36 millions de dollars. Chiffre hallucinant pour une toute petite production, (3 millions de dollars de budget pour cette production Platinum Dunes, Michael Bay doit être en train de faire péter le champagne à l'heure qu'il est), classée R et avec un sujet pas forcément des plus fédérateurs, jugez plutôt : en 2022 , pour soutenir sa prospérité économique et maintenir un semblant de paix sociale, le gouvernement a institué « la purge », une période de 12 heures au cours de laquelle toutes les activités criminelles, y compris l'assassinat, sont encouragées pour offrir un exutoire généralisé aux bas instincts de la population. En recueillant par accident un homme poursuivi par des individus masqués le soir de l'événement, une famille s'expose aux représailles des agresseurs, qui ne semblent pas être disposés à se laisser intimider par le dispositif de sécurité censé protéger le foyer...

A défaut d'avoir vu le bébé, et donc de livrer un avis exhaustif sur les raisons ayant pu motiver le succès rencontré par l'ancien scénariste James DeMonaco pour son second film après Little New-York, (déjà avec Ethan Hawke qui, entre Daybreakers et le joli parcours effectué par Sinister récemment, est mine de rien en train de s'imposer comme une tête d'affiche du genre), on peut cependant d'ores et déjà remarquer l'intelligence avec laquelle le pitch surfe sur différents univers ayant pris l'habitude de stimuler la curiosité du public.

Avec son concept de home-invasion imposant un cadre spatio-temporel réduit  (le film se déroule sur 12 heures), DeMonaco se paye ainsi un contexte SF aux résonnances porteuses et accommodé à sa réalité budgétaire. De plus, le film devrait ne pas reléguer sa toile de fond au rang de simple prétexte narratif, notamment via l'idée plutôt astucieuse (et potentiellement porteuse de sens) d'une retransmission télévisée de la purge, regardée en famille au domicile d'Ethan Hawke avant d'être interrompue par les intrus. On ne demandera pas à DeMonaco de synthétiser les genres abordés pour conceptualiser à l'image la contradiction émanant d'un monde matériel bâti sur une réalité délétère contemplée depuis un piédestal médiatique sur le point de s'effondrer. Cependant, la promesse d'un film d'angoisse méchamment tendu, doublé de la peinture d'une bourgeoisie qui a visiblement froidement accepté la déshumanisation contre le confort dans lequel ils vivent (d'où la présentation dans le trailer d'une famille aux allures apathiques, robotique et dénué d'affects, presque vampirique ...Un univers sur mesure pour le glaçon Lena Headey, qui joue le rôle de la femme d'Hawke).  

Un vrai film de flippe,  doublé en filigrane d'une réflexion sur une humanité sur le point de renouer le contact avec ses fondamentaux, ou, au contraire, de sombrer avec ses instincts les plus vils ? Peut-être est-ce dans l'attente anxieuse de la réponse à cette question qu'il faudra chercher les raisons du mini phénomène The Purge.

 

La bande-annonce : 

 
 
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